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ni Jasub, ni Mahershalal; il est un enfant miraculeux qui, d'aprés tous les caractères que lui assigne le prophète, ne peut, ainsi que nous l'avons vu, être autre que le Messie. VI. Mais ces divers caractères énoncés dans les différentes parties de la prophétie, JésusChrist ne les réunit-il pas tous en lui ? Que l'on nomme celui qui lui manque. Isaïe prédit qu'il naîtra d'une vierge; et la foi nous apprend que c'est au sein d'une vierge qu'il a été conçu par l'opération du Saint-Esprit. Isaïe déclare qu'il sera appelé Dieu fort et Emmanuel, ou Dieu avec nous; et c'est encore un de nos dogmes sacrés qu'il est Dieu, et il a été Dieu avec nous par son séjour sur la terre. Isaïe lui donne d'autres titres admirables, et il lui conviennent parfaitement. Isaïe le nomme père du siècle futur; et tous les siècles qui se sont écoulés depuis lui, le révèrent comme tel. Isaïe annonce qu'il siégera sur le trône de David; et c'est aussi ce que dit l'ange Gabriel, en annonçant sa naissance à Marie; et nous verrons, dans un des articles suivants, comment s'est accompli cet oracle. Isaïe lui promet un règne éternel; et il y a déjà dix-huit cents ans que son règne subsiste. Isaïe fait mention de ses jugements et de sa justice; et il a prêché la justice et annoncé qu'il jugerait tous les hommes. Isaïe

le proclame prince de la paix, et décrit en termes pompeux la paix qu'il apportera à la terre ; et nous verrons encore quelle paix il a donnée au monde, et comment il l'a donnée. Isaïe prophétise que les nations l'invoqueront, et nous le voyons universellement invoqué. Isaïe célèbre la gloire de son sépulcre, et son sépulcre est en effet glorieux et visité avec respect. Nous disons donc avec confiance aux Juifs: tout ce qu'a annoncé Isaïe dans ces cinq chapitres, au sujet du Messie, Jésus-Christ l'a réalisé ; Jésus-Christ est donc le Messie. Nous disons aux incrédules: comment, au temps d'Isaïe, la sagesse humaine aurait-elle pu prévoir toutes ces circonstances? Comment pourrait-on imaginer qu'elles sont venues s'arranger d'ellesmêmes, et par hasard, dans une exacte conformité avec les prédictions? Cet accomplissement si littéral, montre clairement que c'étaient des prophéties inspirées par Dieu, et que celui qu'elles annonçaient est incontestablement l'envoyé céleste (40).

VII. « On objecte que cette prophétie ne « donnait aux Juifs aucune lumière qui leur « fit voir le Messie dans Jésus-Christ;

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qu'au contraire elle les aveuglait: elle présentait le futur Messie comme devant

« naître d'une vierge: mais les Juifs voyant

« dans la mère de Jésus-Christ une femme « mariée, ne pouvaient pas la croire vierge; • ils devaient donc croire que Jésus-Christ « n'était pas le Messie. »

Rappelons-nous la différence établie cidessus entre les prophéties qui prédisaient des faits publics, et celles qui annonçaient les dogmes religieux. Il n'y avait que les premières qui pussent donner aux Juifs des lumières pour connaître le Messie à sa venue : l'accomplissement de celles du second geure ne pouvait être connu qu'après l'enseignement des dogmes annoncés; elles n'avaient donc ni ne pouvaient avoir pour objet de faire connaître aux Juifs le Messie, au moment où il arriverait. Nous convenons sans difficulté, que le caractère donné au Messie de devoir naître d'une vierge n'était pas propre à le faire reconnaître par les Juifs de son temps. Quel était le but de la prophétie? Ecoutons à ce sujet M. Bossuet: l'explication qu'il a donnée de cette prophétie, et qui se-lit au second tome de ses œuvres, a pour objet la solution de la présente difficulté.

« Les preuves indicatives de la venue du « Messie, devaient être distribuées de ma« nière qu'elles fussent connues chacune en «< son temps. Celle-ci a été révélée quand

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« et à qui il a fallu. La sainte Vierge l'a su d'abord: quelque temps après, saint Joseph son mari l'a apprise du ciel, et l'a crue, « lui qui y avait le plus d'intérêt. Saint « Matthieu la rapporte comme une vérité déjà révélée à toute l'Église; et mainte« nant, après la prédication de l'Évangile, « Jésus-Christ demeure le seul honoré de ce « titre de fils d'une vierge, sans que ses plus

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grands ennemis, tels qu'était un Mahomet, << aient osé seulement le contester. C'est donc « ainsi que la virginité de Marie, en tant qu'elle a été prêchée et reconnue dans tout << l'univers, est un signe qui ne doit laisser « aux Juifs aucun doute du Christ.....

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<< Mais, dites-vous, ce n'est pas là votre peine. Le fond de votre objection n'est << pas seulement que la prophétie d'Isaïe n'é<< clairait pas les Juifs, mais encore qu'elle « les aveuglait, et leur fournissait un argu«ment contre Jésus-Christ, auquel ils ne pouvaient trouver aucune réplique, puis« qu'étant né d'une femme mariée, ils ne pouvaient croire raisonnablement autre chose, sinon qu'il était le fruit de ce ma«riage. Et par conséquent, dites-vous, ils << ne pouvaient reconnaître notre Seigneur « pour Messie, sans démentir le prophète :

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« ce sont vos termes.

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<< Permettez-moi de vous demander si « Vous trouvez quelque part dans l'Évangile << que le peuple ou les pharisiens aient fait «ou insinué, par le moindre mot, cette objection à Jésus-Christ. Vous croyez la a trouver en quelque façon dans un passage « de saint Jean; mais nous démontrerons « bientôt que ce passage n'a point de rapport « à notre sujet, et je conclurai en attendant, « que vous ne devez pas attribuer aux Juifs « une objection dont ils ne se sont jamais «< avisés.

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<< Votre objection porte que c'eût été dé« mentir la prophétie, de reconnaître pour vierge la mère du Sauveur, que l'on voyait << dans le mariage. Cela serait vrai, s'il n'y << avait point de milieu entre être mariée et << n'être pas vierge: car si, selon le prophète, « Dieu pouvait faire enfanter une vierge, qui empêchait qu'il n'opérât un si grand mys«<tère sous le voile sacré du mariage? C'était au «< contraire ce que demandait la convenance « des conseils de Dieu, et l'ordre de sa sagesse, « aussi douce qu'efficace. Et après tout, s'il «en faut venir à cette discussion, eût-ce « été une œuvre convenable à Dieu, de don« ner en spectacle aux hommes une fille << avec son enfant, pour être le scandale de << toute la terre, le sujet de ses dérisions, et

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