Oldalképek
PDF
ePub

de la religion, un culte sans pompe et sans éclat paroissoit une chose tout-à-fait naturelle à des hommes sans fortune qui vivoient du travail de leurs mains, et qui n'avoient aucune idée d'élégance et de dignité. Le ministère ecclésiastique et l'intendance de l'Eglise abandonnés aux laïques, séduisoient tous les marguilliers de paroisse, et l'abolition de toutes les pratiques austères convenoit à des hommes étrangers à toutes les gênes que le commerce du monde impose aux gens bien élevés, et qui se mettoient à l'aise avec Dieu comme avec les hommes. Le peuple des voluptneux y trouvoit le divorce; le peuple des intéressés, les biens de l'Eglise, et plus de facilité pour le prêt à usure; et le peuple des beaux esprits, plus peuple que tous les autres, des disputes métaphysiques et théologi ques, et le plaisir de dire, en grec et en latin, des injures aux rois et aux papes.

Pourroit-on calculer combien il auroit fallu'à la politique de temps, d'efforts et de dépenses pour faire, dans le monde, une petite partie de ce que la religión a fait avec des promesses et des menaces?

.Comment un écrivain qui, sur la foi de sa propre raison, ou de la raison de quelques hommes comme lui, emploie ses talens et sa vie entière à ruiner les doctrines morales qu'il trouve établies de temps immé morial dans les sociétés les plus éclairées, défendues par tant d'écrivains recommandables, et pratiquées par tant de gens de bien, ne fait-il jamais cette terrible réflexion? Si je m'étois trompé !

Ce n'est pas le peuple occupé qui réclame la souveraineté, c'est le peuple oisif qui veut faire le peuple occupé souverain malgré lui, pour gouverner sous son nom, et vivre à ses dépens.

Jamais ou n'a autant parlé des progrès de l'esprit humain, ni vu autant d'hommes égarés: est-ce que le progrès des esprits n'empêche pas leur égarement? on seroit-ce cet égarement même que l'on prend pour un progrès ?

Quand Dieu a voulu punir la France, il a fait retirer les Bourbons. Il a fait comme le père de famille qui éloigne la mère lorsqu'il veut châtier ses enfans.

« Vous serez des dieux», dit aux premiers hommes, a fait dans le monde la première révolution. « Vons serez des rois », dit aux peuples, a fait la dernière. Et toujours l'orgueil! Qu'elle est vraie et profonde la doctrine qui recommande l'humilité !

Il y a eu certainement en France, depuis trente ans, de grandes erreurs et de grands crimes. Personne ne veut s'être trompé, ni avoir été coupable, et la France n'est peuplée que d'esprits justes et de cœurs droits. Chaque époque de la révolution a eu ses hommes vertueux; et sans le Moniteur, nous serions embarrassés du choix.

Il faut marcher avec son siècle, disent les hommes qui prennent pour un siècle les courts momens où ils ont vécu. Mais depuis Tacite, on appelle l'esprit du siècle tous les désordres qui y dominent, seculum vocatur. Ce n'est pas avec un siècle, c'est avec tous les siècles qu'il faut marcher; et c'est aux hommes, quelquefois à un homme seul, qu'il appartient de ramener le siècle à ces lois éternelles qui ont précédé les hommes et les siècles, et que les bons esprits de tous les temps ont re

connues.

Malheur à la société qui ne laisse que le suicide pour sortir du monde à ceux qui ne veulent pas du monde, ou dont le monde ne veut pas ! C'étoit là l'avantage immense en politique des institutions monastiques; on leur a reproché leur oisiveté; eh! que font la plupart s des hommes? et que la société seroit heureuse si elle pouvoit condamner au repos leur inutile ou criminelle activité!

Buonaparte n'a vécu que pour détruire; les jacobins avoient été ses pères, comme les fédérés ont été ses en fans. Il n'avoit paru que pour régulariser la destruction, c'est-à-dire, pour mieux détruire, et n'a un moment

[ocr errors]

S

C

reparu que pour détruire l'instrument même de la destruction. L'Europe, quoi qu'on dise, est sur la voie de son rétablissement; et pour ce grand objet, on diroit qu'elle attend quelqu'un ou quelque chose.

Tous sont propres à détruire, peu à réédifier. Si l'on donnoit à une troupe de marmots le château des Tuileries à démolir, les plus petits casseroient les vitres, les autres briseroient les portes ou mettroient le feu aux charpentes, et l'édifice, malgré sa solidité, seroit bientôt en ruine; mais si on leur donnoit une chaumière à construire, ils ne sauroient comment s'y prendre, parce qu'il faut, pour bitir, un plan, un ordre de pensées et de travaux, et qu'il ne faut rien de tout cela pour détruire. C'est-là l'histoire des révolutions, et la raison du grand nombre des talens révolutionnaires que l'on a trouvés jusque dans les derniers rangs, et que les sots admirent ».

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. C'est par erreur qu'il avoit été dit que M. le euré de Saint-Cloud avoit officié, dimanche dernier, à la chapelle du Roi. Le clergé de la chapelle fait seul le service.

- En reconnoissance des secours que S. M. a accordés aux indigens de Marly-le-Roi, M. le curé de cette paroisse a célébré une grand'messe pour la conservation des jours d'un Prince si libéral. Les habitans se sont empressés d'y assister.

- M. le baron de la Bouillerie, sous-secrétaire d'État au ministère des finances, vient de fonder une rente perpétuelle de 300 francs pour la cure de Bazonges, près la Flèche. Ce don n'est que le moindre des bienfaits dont la paroisse est redevable à cet administrateur, plus distingué encore par son attachement à la religion, que par son mérite et ses places, et dont toute

la famille semble conspirer à donner les exemples les plus consolans, comme à soulager tous les genres d'infortune.

A la mort de M. de Dalberg, archevêque de Ratisbonne et évêque de Constance, le roi de Wartemberg avoit fait demander au souverain Pontife que l'administration ecclésiastique des districts du royaume, qui ont fait jusqu'ici partie des diocèses de Constance, de Worms et de Spire, fut confiée provisoirement au prince de Hohenlohe, qui est évêque de Tempe, in partibus infidelium, et qui avoit déjà les pouvoirs de grandvicaire. S. S. a accédé à ce désir, et par un bref du 26 mars dernier, elle a chargé provisoirement le prince de Hohenlohe de l'administation ecclésiastique des par ties des diocèses sus-mentionnés. Le gouvernement Wurtemburgeois continue cependant les négociations avec le saint Siége pour terminer définitivement tout ce qui concerne les affaires ecclésiastiques de ce pays.

- M. Joseph-François-Xavier de Preux, évêque de Sion, né en 1740, évêque de Sion depuis 1807, est mort le 4 mai dernier. L'élection de son successent s'est faite, comme par le passé, par les suffrages réunis du chapi tre et de la diété. Le chapitre présente quatre candidats, parmi lesquels la diète en choisit uu. Les voix se sont réunies, le 25 mai, sur M. Zen-Ruffinen, doyen, qui avoit depuis long-temps beaucoup de part à l'administration du diocèse, et qui est neveu de l'évêque de ce nom, mort en 1790.

On a tenu le mois dernier des conférences à Lucerné sur l'érection d'un évêché en Suisse. Ces conférences ont été terminées le 23. mai. On dit que dans le projet, qui y a été rédigé de concert avec le nonce du Pape, le siége de l'évêché sera placé à Lucerne, et que le chapitre collégial de Saint-Léger formera le noyan du chapitre cathédral. L'évêque seroit choisi parmi les membres du chapitre.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. se promene tous les jours, soit à pied, soit en voiture, dans le parc de Saint-Cloud. Maname et les Princes sortent aussi très-fréquemment.

S. A. R. MONSIEUR, colonel-général des gardes nationales, a fait témoigner sa satisfaction aux gardes nationales du département du Rhône pour la conduite qu'elles ont tenue lors des dernieres émeutes.

Une ordonnance du Roi nomme M, le maréchal Gou vion de Saint-Cyr, ministre de la marine et des colonies. M. Dubouchage, qu'il remplace, est fait pair, ministre d'Etat et membre du conseil privé.

Le Moniteur contient aujourd'hui diverses ordonances royales d'une date déjà ancienne, et dont les principales dispositions ont été publiées. L'une, du 23 avril, règle la com position du corps des maréchaux et fourriers des logis, de la inaison du Roi. Par cette organisation, trois maréchaux et sept fourriers sont supprimés. Il reste un grand maréchal des logis, trois maréchaux et six fourriers. Une autre, du 27 avril, ordonne le licenciement des gardes de la prevôté de l'hôtel; néanmoins, le capitaine-colonel grand-prevôt et le lieutenant-général d'épée sont maintenus dans leurs charges. Une autre, du 21 mai, concerne l'organisation des gardes suisses en compagnies des gardes à pied ordinaires du corps du Roi, Le complet de cette compagnie est et demeure fixé à deux cent soixante-quatre hommes. Une autre, du 4 juin, règle les retenues à exercer sur la solde et indemnités de logement des quatre compagnies des gardes-du-corps; enfin une dernière du 20 juin, ayant pour but de pourvoir à l'exé cution de la loi du 25 mars 1817, prescrit à tous les ministres de faire dresser, conformément au modèle joint à l'ordonnance, un état de toutes les pensions actuellement payées sur les fonds de leur département. D'après ces états, le ministre des finances en formera un général qui sera soumis à l'approbation du Roi. Toutes les demandes de pension seront adressées dorénavant au ministre du département duns lequel le demandant aura été employé. Ces demandes seront arrangées par dates et par numéros pour passer au travail à leur tour; néan

« ElőzőTovább »