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que le genre de l'Apologue introduit dans un monde si différent de celui qu'elle va habiter, ni au jeune homme qui aime à se rendre compte du charme attaché à la lecture de La Fontaine, ni à l'étranger curieux d'étudier notre langue dans un de ses plus précieux monumens, ni à l'homme-de-lettres jaloux de pénétrer le secret de son génie, et de justifier, par des comparaisons entre les divers Fabulistes, les titres de sa supériorité.

C'est pour suppléer à ce défaut, que, durant les années 1791 et 1792, nous employâmes à la composition de notre Commentaire, les loisirs que nous laissoient des études plus graves, et les fonctions importantes auxquelles nous étions attachés. Les événemens qui ont marqué le cours de ces mémorables années, suspendirent l'impression de cet ouvrage; mais il étoit complettement achevé; il avoit été soumis à l'examen de divers Littérateurs, lorsque l'on publia, en 1796, le Commentaire de Champfort sur

les mêmes Fables. Quelque estime que l'on doive au travail de cet Académicien, nous avons cru que notre Ouvrage pouvoit être encore utile, même après le sien ; et c'est dans cette confiance que j'ose le livrer au public.

Voici l'ordre auquel nous nous sommes attachés dans toute la suite de cette édition.

En tête de chaque Fable, et immédiatement après, vient une indication sommaire des Ecrivains et des Ouvrages, où le même sujet est traité, soit avant, soit depuis La Fontaine, ce qui établit en quelque sorte l'histoire universelle de l'Apologue, depuis sa naissance et chez tous les peuples comme dans toutes les langues, jusqu'à notre immortel La Fontaine, jusqu'à nos jours; travail immense, tout entier en résultats, qui mettant le Fabuliste francais au centre des imitations qu'il a faites, et des imitations qu'il a fournies, le montre toujours admirable, toujours unique, soit qu'il emprunte sa lumière, soit qu'il la communique aux Ecrivains venus après lui.

De courtes notes d'Histoire Naturelle, apprennent aux enfans, ou rappellent à ceux qui ne le sont plus, les principaux traits dont se compose le caractère physique ou conventionnel des personnages qui paroissent sur la scène de l'Apologue.

Sous le titre d'Observations diverses, notes de grammaire, de goût et d'érudition.

1o. Notes de grammaire. La Fontaine ne ressemble à personne la langue est pour lui un pays de conquête. Où trouver un cours de grammaire à la fois plus utile et plus agréable, que dans les ouvrages d'un homme qui sut embellir sa langue de toutes les grâces de la nature, de tous les charmes de la plus riante imagination; et qui, marquant ses imperfections mêmes du sceau de son génie, a trouvé le secret d'en faire un genre de beautés qui n'appartiennent qu'à lui?

2o. Notes de goût et de critique, sur le modèle des observations que l'abbé Batteux a faites sur quatre seulement des chefs-d'oeuvre

de notre fabuliste. Ici c'est le plan du célèbre Auteur des Principes de Littérature, mais plus developpé, mais étendu à tous les Apologues; c'est un grand tableau substitué à une esquisse, c'est une vaste galerie à la place de quelques dessins.

3o. Notes d'érudition. La Fontaine s'étoit pénétré de la lecture des Anciens et de nos vieux Auteurs. Il avoit recueilli dans sa personne ce que le poète J. B. Rousseau désigne (dans son Epître à Chaulieu ) par

Ce bon esprit gaulois,

Que le gentil maître françois (Rabelais)
Appelle Pantagruélisme.

Nous rappellons les sources où il a puisé; nous exposons ce qu'il doit à l'étude, à l'art, comme ce qu'il doit à la nature; nous le comparons avec les Ecrivains qu'il reconnoissoit pour ses maîtres dans l'art de penser et d'écrire.

Au lieu d'une vie particulière de La Fontaine, qui se trouve par-tout, nous avons

placé en tête de cet Ouvrage, l'éloge du Fabuliste, par M. de la Harpe, que nous avons préféré à celui de Champfort, comme étant plus historique, et offrant par-là un cadre naturel aux notes, où nous rassemblons, d'après d'Olivet, Bonnegarde, Montenaut, Naigeon, ce qui a été publié sur la personne et le talent de La Fontaine.

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