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titres et mémoires que vous avez répandus en Europe et que vous avez portés contre l'armée navalle dont vous ȧviez le commandement, elle a veu que toutes les inculpations de désobéissance aux signaux et d'abandon de pavillon amiral, dans la journée du 12 avril 1782, étoient détruites par le prononcé du Conseil de guerre et qu'on ne pouvoit attribuer aux fautes particulières qui ont été commises, la perte de la bataille.

Il résulte de ce jugement, que vous vous êtes permis de compromettre par des inculpations mal fondées, la réputation de plusieurs officiers, pour vous justifier, dans l'opinion du public, d'un événement malheureux dont vous auries peut-être pu trouver l'excuse dans l'infériorité de vos forces, dans l'incertitude du côté des armes, ou dans des circonstances qu'il vous étoit impossible de maîtriser.

Sa Majesté veut bien supposer que vous aves fait ce qui étoit en vôtre pouvoir pour prévenir les malheurs de la journée, mais elle ne peut avoir la même indulgence sur les torts que vous imputés injustement à ceux des officiers de la marine qui se trouvent déchargés d'accusation.

Sa Majesté, mécontente de vôtre conduite à cet égard, vous deffend de vous présenter devant elle. C'est avec peine que je vous transmets, Monsieur, ses intentions et que j'y ajoute le conseil d'aller dans la circonstance actuelle dans votre province...

Procès-verbal du combat de la division aux ordres du

citoyen Desgarceaux (1), capitaine de vaisseau, contre cing frégates anglaises, livré le 4 floréal an II de la République française, une et indivisible.

LA FRÉGATE LA « RÉSOLUE >>

RELATION DU COMBAT NAVAL DU 4 FLORÉAL AN II DE LA RÉPUBLIQUE

Liberté, Égalité ou la Mort.

Aujourd'hui quatrième jour de floréal, an II de la République française, une et indivisible; la frégate la Résolue, commandée par le lieutenant de vaisseau Le Puillon, et

(1) Il est fait mention de ce même Desgarceaux dans une séance de la Convention (4 mai, l'an II de la République française).

Un secrétaire fait lecture d'une lettre du citoyen Desgarceaux, lieutenant de vaisseau, commandant l'aviso de la République le Furet, en voici l'extrait :

« Cherbourg, 29 avril (1793).

» Samedi, 27 du courant, le citoyen Jean Mallon, commandant les forces de la République dans la Manche, me donna ordre de sortir avec l'Espiègle, pour aller reconnaître des ennemis que les côtes signalaient; à quatre heures du soir, je mis sous voile; à cinq heures, je reconnus que le plus près de ces navires était une frégate; elle ne me restait plus qu'à une lieue un quart. On voyait encore à l'horizon deux autres navires qui paraissaient très-gros.

» Je me décidai à virer de bord, et fis signal à l'Espiègle de me suivre. Nous vinmes à petite distance de la rade de Cherbourg; à six heures et demie, je signalai au commandant les forces que j'avais découvertes, et je revirai de bord, à courir au large.

>> L'intention de l'ennemi était de nous couper le chemin du port; il cherchait à passer sous le vent pour nous prendre entre son feu et

en compagnie des frégates l'Engageante, la Pomone et de la corvette la Babet, formant la division aux ordres du citoyen Desgarceaux, capitaine de vaisseau, avons eu connaissance de cinq voiles dans le O.-S.-O., que nous a signalé la Pomone, à 4 heures 50m du matin. A 5 heures, le commandant nous a hêlé de prendre nôtre poste, de faire branle-bas et de nous préparer au combat.

Les vents étaient alors variables du S. au S.-S.-O., courant bas-bord amures et l'ennemi stribord, loin sous le

celui d'une frégate à laquelle nous l'avions vu faire des signaux à six heures. Je le devinai, et le laissai arriver pour le prévenir.

» Je me consultai avec le lieutenant Cornic, commandant l'Espiègle, qui, comme moi, ne portait que dix canons, pour savoir si nous l'attendrions. La frégate ennemie ne portait que vingt-quatre canons en batterie, d'un calibre bien supérieur au nôtre.

>> Mais voyant briller sur le visage de nos équipages la généreuse envie de se signaler, ayant eu la satisfaction de les entendre demander à marcher au feu dès la première disposition que nous leur en fimes; glorieux de commander à de si braves gens, nous résolûmes à l'attendre. L'ennemi venait sur nous avec flamme et pavillon national. Nous arborâmes les couleurs de la liberté, et nous nous rangeâmes en ligne. Lorsqu'il fut au vent à nous, il vint pour nous présenter le travers, il hissa le pavillon anglais et commença le feu. Ses boulets vinrent tomber à soixante brasses au-delà de nos batiments, sans qu'aucun nous atteignît.

» L'Espiègle qui se trouvait le plus près de lui, lui répondit par toute sa volée. Un instant après nous lui envoyâmes la nôtre; nous nous sommes canonnés réciproquement pendant une demi-heure, au bout de laquelle l'ennemi a gagné le large; nous l'avons suivi quelque temps, mais voyant la frégate qui était au large s'approcher au bruit du canon, nous nous sommes décidés à rentrer dans le port, pour lequel nous avons fait route.

» Nous avons vu quelques-uns de nos boulets tomber au bord de l'ennemi.

» Je dois les plus grands éloges à la bravoure et à l'habileté du lieutenant Cornic, qui m'a toujours secondé à propos. Mon étatmajor, et tout mon équipage se sont conduits en vrais républicains. >>

vent de nous. Ayant pris nôtre poste et approché ces bâtimens, nous avons distingué que c'étaient cinq frégates, lorsqu'elles portaient pavillon tricolor. Nôtre commandant a fait de suite des signaux de reconnaissance auxquels elles n'ont point répondues, et à 5 heures 45TM, ayant amenés le pavillon et flamme national, ont hissé de suite pavillon anglais assuré d'un coup de canon: Nous avons de même assuré le nôtre, et aussitôt l'ennemi, quoique hors de portée, nous a envoyé sa volée, à laquelle l'Engageante, la Pomone et la corvette la Babet ont ripostées trèsvivement.

A six heures un quart, le commandant nous a fait signal de tirer à boulet, dès que nous serions à portée; au même instant, l'ennemi a viré de bord pour courir

comme nous.

A six heures 20", nôtre commandant nous a signalé de prendre stribord amures pour courir à-contre bord de l'ennemi; à six heures et demie, l'Engageante nous a fait signal de revirer tous à la fois : ainsi de serre-file de la colonne, nous sommes devenus chef de file, courant alors comme l'ennemi, mais nous trouvant sous le vent à lui, à portée de canon.

A six heures trois-quarts, le commandant nous a ordonné de serrer la ligne, nous avions alors le perroquet de fougue sur le mat, et y avons mis de suite notre grand hunier. A la même heure, la Pomone et l'Engageante, ainsi que la Babet qui se trouvait éloignée sous le vent de la Pomone, ont engagées le combat avec la tête de l'ennemi; ce qu'il nous était impossible de faire sans rompre la ligne, nos canons ne pouvant pointer. A sept heures 20", nous avons commencé le feu un instant après nous avons demâté la frégate anglaise commandante de son grand mât de hune, coupé sa vergue de petit perroquet et fait tomber son pavillon à la mer.

La corvette la Babet, n'ayant pas la marche, et se trouvant de l'arrière à la Pomone, a été criblée par les frégates ennemies, malgré sa résistance; dématée de son petit måt de hune, desemparée de son grand perroquet et perroquet de fougue, elle a restée au pouvoir de l'ennemi. Nous nous battions toujours, la Pomone, l'Engageante, et nous contre les quatre autres frégates. A huit heures et demie, le commandant nous a fait signal de forcer de voile, et a passé de suite au vent à nous, il est devenu chef de file, et nous nous sommes trouvés au centre, nous battant toujours vivement contre les quatre frégates.

A neuf heures, l'Engageante nous a fait signal de serrer la ligne et le vent, elle était alors un peu éloignée de nous de l'avant : nous nous battions toujours, la Pomone et nous contre l'ennemi. A neuf heures trois-quarts, la Pomone a signalé qu'elle avait des avaries dans son porteloff de stribord; de suite le commandant lui a signalé de forcer de voile; mais elle avait ses voiles criblées, et était démâtée de son petit mât de perroquet. A dix heures, elle a démâté de son grand mât et de son mat d'artimon. Un instant après, le feu a pris à son bord, en avant du tronçon du mat d'artimon, et une des frégates anglaises étant alors arrivée sur elle, après plusieurs volées tirées à portée du mousquet, l'a forcée de se rendre après une résistance des plus opiniâtres. Avant de se rendre, on était parvenu à éteindre le feu.

Nous ne cessions point de nous battre, l'Engageante et nous, contre les autres frégates que nous laissions un peu de l'arrière. A dix heures et demie, le commandant nous a signalé de forcer de voile: nous étions alors désemparé de majeure partie de nos manœuvres, nos voiles criblées, sept de nos haubans coupés, nôtre grand mât avait reçu plusieurs boulets, dont deux l'avait traversé en deux endroits, quatre hommes tués et treize blessés. Nous avons

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