Oldalképek
PDF
ePub

IMPUR, subst., ce qui est impur, impureté :

Par là de tout l'impur la souillure s'efface.

Et que l'embrasement d'une flamme si pure
Efface tout l'impur dont tu me vois taché.

IMPUTER A, estimer, juger, regarder comme :

(Imil., 111, 52.)

(Ibid., iv, 9.)

Et a voulu taxer de légèreté une action qui fut imputée à grandeur de courage par ceux qui en furent les témoins. (Le Cid, avertiss.)

IMPUTER A, avec un régime indir. de personne; mot à mot, compter à..., comme... :

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

- De même avec le pronom réfléchi, régime indirect :

Et je m'imputois même à trop de vanité

De trouver entre nous quelque inégalité.

(Héracl., 113, 1.)

Cette locution, aujourd'hui d'un usage restreint, s'appliquait autrefois à des cas bien plus nombreux, comme les exemples suivants le montreront :

Il crut en Dieu, et il lui fut imputé à justice. (SAINT FRANÇ. DE SALES, De l'amour de Dieu, 1, 11.)

Peuple qui me veux mal, et m'imputes à vice
D'avoir été payé d'un fidèle service,

Où trouves-tu qu'il faille avoir semé son bien,

Et ne recueillir rien?

(MALH., Stanc., 1596.) Imputer non à louange, ains à une affection... (Pasq., Lett., vii, 12.) N'imputez point mon ignorance à outrage. (VAUGEL., Trad. de Quinte-Curce, v, 2. ) — Il manda au prince qu'il ne falloit plus différer; et qu'il luy imputeroit à peu de cœur, s'il remettoit la partie à une autre fois. (GOMBERV., Cyther., 1, 3.) Puisque par vostre incomparable indulgeance je me trouve en possession de cette gloire, ne m'imputez pas s'il vous plaist à effronterie, si je prends la hardiesse de vous en demander la continuation. (Id., ibid., 11, 3.) Le saint docteur traite d'aveugles et d'impies ceux qui ne veulent pas reconnoître que la religion soit une chose où l'on ne peut jamais ôter, ni ajouter, ni changer, en quelque temps que ce soit le ministre impute, au contraire, à aveuglement et à impiété de n'y vouloir point connoître de changement ni de progrès. (Boss., Prem. avert. aux protest.) Cette entreprise par laquelle vous prétendez vous honorer ne vous sera pas imputée à gloire par le Seigneur notre Dieu. (Id., Polit., vn, 5.)

IMPUTER, avec le pron. pers., dans le sens passif:

Rabattez cet orgueil, faites-lui soupçonner

Que vous vous en piquez jusqu'à l'abandonner,
La crainte d'en voir naître une si juste suite,
A vivre comme il faut l'aura bientôt réduite,

Elle en fuira la honte, et ne souffrira pas

Que ce change s'impute à son manque d'appas. (La Gal. du Pal., ni, 1.)

Si tant d'amour pour vous s'impute à trop d'audace,
Il faut un peu de temps pour en obtenir grâce.
L'obstacle qu'à son feu vous auriez apporté,
S'imputant à ma haine, enfleroit sa fierté.

(Sophon., v, 1.)

(T. CORN., Theodat, 1, 2.)

IMPUTER, avec le pron. pers., régime indirect :

Craignez que Valamir ne soit moins scrupuleux,
Qu'il ne s'impute pas à tant de barbarie,
D'accepter à ce prix son illustre Honorie.

IMPUTER POUR, comme impuler à :

Sauvez-moi du désordre où ma bonté m'expose,
Et du moins par pitié dites-moi quelque chose ;
Accusez-moi plutôt, seigneur à votre tour,

Et m'imputez pour crime un trop parfait amour.

(All., IV, 4.)

(Tite el Bér., 111, 5.)

On trouve d'une manière analogue, mais avec un devant le substantif :

On ne peut pas imputer pour une faute au procureur constitué, ou autre préposé, si dans la discussion de l'affaire qui lui est commise, comme de transiger ou poursuivre en justice, il ne recherche pas jusqu'aux dernières subtilités pour l'intérêt de celui qui l'a préposé. (Domat, Lois civ., 1re p., liv. 1, tit. 15, sect. 3, 5.)

IMPUTER A..., DE (un infin.), reprocher à....., de:

Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire
D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison !

(Le Cid., 1, 6.)

INCORPORER DANS, fig., faire entrer d'une manière étroite dans, faire prendre une part intime à :

La liaison des scènes semble, s'il m'est permis de parler ainsi, incorporer Sabine dans cette pièce; au lieu que dans le Cid tontes celles de l'infante sont détachées, et paroissent hors d'œuvre. (Exam. d'Hor.)

INDÉPENDANT. YEUX INDÉPENDANTS DU COEUR, dont l'expression ne trahit pas les sentiments du cœur :

Et que de votre cœur vos yeux indépendants
Triomphent comme moi des troubles du dedans.

(Oth., 1, 3.)

INDICE, dans le sens de rapport, délation, preuve, comme le latin indicium :

[blocks in formation]

(Pomp., iv, 4.)

(Sertor., 1, 1.)

(T. CORN., Pers. et Démétr., 11, 3.)

INDIFFÉRENCE. TENIR DANS QUELQUE INDIFFÉRENCE, regarder comme assez indifférent :

Ils ont tous deux leur compte, et sur cette assurance
Ils tiennent le passé dans quelque indifférence.

(Mėl., v, 6.)

IN DIFFÉRENT, pour signifier qui traite de choses indiffé

rentes. ENTRETIEN INDIFFÉrent :

Peut-être, mais enfin, vois-tu qu'elle me fuie?
Qu'indifférent qu'il est, mon entretien l'ennuie?

(La Veuve, 1, 1.)

INDIGNE DE, qui ne mérite pas telle chose, en parlant d'une chose défavorable :

Si mon commandement peut sur toi quelque chose

Et si ma volonté de la tienne dispose,

Embrasse un cavalier indigne des liens

Où l'a mis aujourd'hui la trahison des siens.

(Clit., v, 5.)

INÉGALITÉ, inégalité d'une chose à une autre. INEGALITÉ DE

MON DESTIN AU SIEN :

Je vous dirois, seigneur, que l'amour paternelle
Doit à cette princesse un trône digne d'elle;
Que l'inégalité de mon destin au sien

Ravaleroit son sang sans élever le mien.

(Sur., 111, 2.)

On a dit d'une manière tout à fait semblable, avant Corneille :

Ny l'inégalité de vos mérites à moy, ny le peu de bonne volonté que j'ay reconnue en vous, n'ont pu empescher mon affection ny ma témérité qu'elles ne m'ayent eslevé jusques à vous. (D'URFÉ, l'Astrée, 1, 5.)

INEXORABLE. Alliances remarquables: GLOIRE INEXORABLE, gloire qui n'admet point de composition :

Car ne nous flattons point, ma gloire inexorable
Me doit au plus illustre et non au plus aimable.

(Pulch., 111, 3.)

- INEXORABLE ENVIE :

D'une trop juste ardeur l'inexorable envie
Lui fait abandonner le souci de sa vie.

INEXPUGNABLE, avec un régime:

Que les plus beaux objets qui soient dessus la terre

Conspirent désormais à me faire la guerre;

Ce cœur inexpugnable aux assauts de leurs yeux

(Méd., 1, 5.)

N'aura plus que les tiens pour maîtres et pour dieux. (L'Illus. com., V,4.)

A l'époque de Corneille, l'usage de ce mot indispensable n'était pas encore parfaitement établi, témoin cette observation de

Ménage : « Pour ce qui est d'inexpugnable, on peut s'en servir, non-seulement dans le discours familier, mais dans le style sublime. M. Chapelain s'en est servi plus d'une fois dans la Pucelle, et M. du Périer vient de l'employer dans un sonnet sur les conquêtes du roi dans la Hollande » :

On les vit traverser les plus lointaines plages,
De leurs fiers ennemis soutenir les efforts;
Et ceints de toutes parts d'inexpugnables forts,
Se faire redouter aux plus fermes courages.

(Obs. sur la Lang. franç., 2o p., c. LXXXIV.)

Cependant ce mot était déjà ancien dans la langue. Amyot, Palma Cayet et d'autres, s'en sont servis au seizième siècle ou au commencement du dix-septième. On le trouve employé dans Étienne Pasquier avec le sens d'invincible:

Ce guerrier inexpugnable est mort. (Lett., iv, 20.)
INFAME, avec un régime indirect de personne :

Avise, et si tu crains qu'il te fût trop infâme
De remettre l'empire en la main d'une femme.

Voltaire fait cette remarque un peu puriste :

(Héracl., 1, 2.)

<< Corneille emploie souvent ce mot avise; il était très-bien reçu de son temps. « Qu'il te fût infâme » n'est pas français; la langue permet qu'on dise: « Cela m'est honteux,» mais non pas cela m'est infâme. Et cependant on dit : « Il est infâme à lui d'avoir fait cette action. » Toutes les langues ont leurs bizarreries et leurs inconséquences. »

>

Le poëte doit-il donc être si méticuleux; et n'est-ce pas assez de se conformer parfaitement à l'analogie?

Voyez IMMOBILE A.

INFAMIE. L'INFAMIE DE, suivi d'un infinitif:

Je ne crains point la mort, mais je hais l'infamie
D'en recevoir la loi d'une main ennemie.

INFIDÈLE, avec un nom de chose, inexact:

Est-ce donc vous, seigneur, et les bruits infidèles
N'ont-ils semé de vous que de fausses nouvelles?

(Oth., 1, 3.)

(Perth., 111, 4.)

INFINITIF, employé pour sujet, comme si c'était un subs

tantif:

Et paroire à la cour eût hasardé ma tête.

(Le Cid, iv, 3.)

L'Académie, dans ses Sentiments sur le Cid, a vu là un solécisme; suivant elle « il fallait dire, c'eût été hasarder ma tête, car

on ne peut faire un substantif de paraître, pour régir eût hasardé. »

On devait simplement y voir un latinisme, comme dans cet autre vers de la même pièce :

L'opposer seul à tous seroit trop d'injustice. INGRAT A, comme ingrat envers :

Il croyoit que le roi, touché de ses misères,

Par un beau sentiment d'honneur et de devoir,
Avec toute sa cour le venoit recevoir;

Mais voyant que ce prince, ingrat à ses mérites,
N'envoyoit qu'un esquif rempli de satellites...

A moins que d'être ingrate à mon libérateur.

(Le Cid, IV, 5.)

(Pomp., 11, 2.)

(Androm., v, 2.)

Voltaire n'approuve pas cette locution, et déclare qu'il faut dire « ingrat envers quelqu'un, et non pas, ingrat à quelqu'un. »

L'abbé d'Olivet, s'autorisant du sentiment de Patru, fit la même critique à propos de ces vers de la Bérénice de Racine : Ces mêmes dignités

...

Ont rendu Bérénice ingrate à vos bontés.

(a. 1, sc. 3.)

Vaugelas, dans une de ses Remarques (Rem. CLXVII), dit le sagace mais timide académicien, a écrit: Ingrat à la fortune; et Patru fait là-dessus une note où il témoigne qu'ingrat à, pour ingrat envers, lui paraît hardi. » (D'OLIVET, Rem. sur Racine, XLVII.

Palissot et Lepan observent que Voltaire lui-même, encouragé par l'exemple de Racine, de Boileau et de tous nos bons poëtes, a dit, dans la Mort de César (1, 4): Ingrat à tes bontés, ingrat à ton

amour.

Ce n'étaient pas les poëtes seuls qui parlaient ainsi; ingrat à se disait dans le langage familier comme dans le style le plus relevé :

Elle me parut si triste et si tendre à mon départ que j'eus un secret remords d'être ingrat à ses bontés. (Mme DE VILLED., Les Galanter. grenad., 1.) Si nous avons été ingrats à ses faveurs. (MASS., Serm. pour le merc. des Cend., v.) Cette forme est d'ailleurs très-ancienne dans la langue :

Plusieurs au prince sont ingratz.

(GRINGORE, Le Jeu du Prince des solz, sottie.)

Et tu es ja ingrat à ton frère. (Le Violier des hist. rom., c. vii.)

INIMITIÉ, avec le plur., en parlant d'une seule personne :

Si tu veux m'obliger par un dernier service,
Après les vains efforts de mes inimitiés,
Sauve-moi de l'affront de tomber à leurs pieds.

(Rodog., v, 4.)

« ElőzőTovább »