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SUBTILISER, rendre subtil, en parlant d'une chose morale.

SUBTILISER SON INTELLIGENCE:

Ah! si l'on se donnoit la même diligence
Pour extirper le vice et planter la vertu,
Que pour subtiliser sa propre intelligence,
Et tirer la science

Hors du chemin battu!

(Imit., 1, 3.)

SUCCESSIF. PAR UN DROIT SUCCESSIF, expression empruntée au langage de la jurisprudence, et qui témoigne des premières études de Corneille :

Votre feu père, dis-je, eut de l'amour pour moi,
J'étois son cher objet, et maintenant je vois

Que comme par un droit successif de famille,

L'amour qu'il eut pour moi, vous l'avez pour ma fille. (La Veuve, v, 7.) SUCCOMBÉ, part. passé, qui a succombé, en parlant d'une

personne :

Pour un méchant soupir que tu m'as dérobé,

Ne me présume pas tout à fait succombé.

(La Pl. Roy., iv, 5.)

SUFFIRE. SUFFIT QUE, employé comme il suffit que, dans le style noble :

Vous croiriez que Pison est plus digne de Rome.
Pour ne plus en douter suffit que je le nomme.

(Oth., ш, 3.)

Cette locution abrégée convient mieux au style familier :

Suffit que la farce finit de cette sorte, et que je finis aussi ma longue lettre, en vous protestant... (Mile DESJARDINS, Récit en vers et en prose de la farce des Précieuses, 1660.)

SUITE. EN SUITE DE, à la suite de :

Mais, madame, voyez où vous portez son bras
En suite d'un combat qui peut-être n'est pas.

(Le Cid, 11, 6.)

SUITE, continuation non interrompue, avec un nom de per

sonne pour régime. UNE SUITE d'ancêtres :

Il n'a pour lui qu'une suite d'ancêtres.

(Oth., m, 1.)

DES PROPOS D'UNE SUITE ÉTERNELLE, des propos sans fin :

Elle savoit toujours m'arrêter aupres d'elle

A tenir des propos d'une suite éternelle.

SUIVRE. Poétique emploi au figuré :

Son cœur suivra le sceptre en quelque main qu'il brille.

(La Suiv., 1, 1.)

(Pulch., 1, 3.)

(L'Illus. com., IV, 2.)

SUIVRE LA FUITE de quelqu'un, le suivre dans sa fuite:

Va, ne demande plus si je suivrois sa fuite.

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Ils suivent en tous lieux, comme bêtes stupides,

Leurs sens pour souverains, leurs passions pour guides. (Imil., 11, 12.)

SUIVRE, fig., comme accompagner :

Ce bonheur a suivi leur courage invaincu,

Qu'ils ont vu Rome libre autant qu'ils ont vécu.

(Hor., 111, 6.)

SUIVRE, Continuer. SUIVRE UN ENTRETIEN, UN DISCOURS:

Vous suivrez ailleurs de si doux entretiens.

(Théod., v, 7.)

Adieu, quelqu'autre fois nous suivrons ce discours. (Tite et Bér., 111, 3.)

On a dit de même avant Corneille :

Ayant un peu repris haleine, je suivis mon propos. (MONTLUC, Comment., VII.)

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C'est dans le même sens qu'on trouve suivre un dessein, pour signifier le poursuivre :

Les premières difficultés ne le rebutent point, il suit avec constance un dessein que le ciel lui a inspiré. (L'abbé CHOISY, Disc. de récept. à l'Acad.)

SUJET, adj., dans le sens de soumis:

Mais afin qu'il reçût un entier déplaisir

Il faudroit que nos cœurs n'eussent plus qu'un désir,

Et quitter ces discours de volontés sujettes,

Qui ne sont point de mise en l'état où vous êtes.

(Mél., 11, 8.)

SUJET, subst., motif. N'AVOIR PLUS SUJET DE, suivi d'un substantif:

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Je n'aurois plus sujet d'aucune inquiétude,

N'étoit que...

(Sophonisbe, 11, 4.)

SUJET DE RISÉE, avec un adjectif possessif. FAIRE SES SUJETS DE RISÉE DE QUELQU'UN :

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« La superbe, dit le commentateur, ne se dit plus dans la poésie noble; il est aisé d'y substituer orgueil. »

Palissot a encore ici raison contre Voltaire : « La superbe nous paraît, au contraire, dit cet écrivain judicieux, un des mots que la poésie noble aurait à regretter. »

Ce terme nécessaire a depuis été repris trop généralement pour que nous ayons besoin d'en citer des exemples.

SUPPLÉER A DES FAUTES, les corriger :

Comme les imprimeurs ont eu de la peine à s'y accoutumer, ils n'auront pas suivi ce nouvel ordre si ponctuellement qu'il ne s'y soit coulé quelques fautes auxquelles il sera aisé de suppléer. (Préf. de Le Théâtre de P. Corn., édit. de 1682.)

SUPPLICE, au pluriel :

Qui s'apprête à mourir, qui court à ses supplices,
N'abaisse pas son âme à ces molles délices.

(Théod., iv, 5.)

Notre poëte l'emploie aussi pour châtiment, expiation:

Prévenons, a-t-il dit, l'injustice des dieux,

Commençons à mourir avant qu'ils nous l'ordonnent,
Qu'ainsi que mes forfaits mes supplices étonnent.

(OEd., v, 12.)

Cette expression surprend, et elle est tout à fait insolite. Du reste, Corneille se sert souvent de supplice avec le pluriel, au sens moral :

Tandis tu veux donc vivre en d'éternels supplices?
Cependant qu'un rival, ses plus chères délices,
Redouble ses plaisirs en voyant mes supplices.
Souffrez qu'en autre lieu j'adresse mes services,
Que du manque d'espoir j'évite les supplices.
Mais faites désormais tout ce qu'il vous plaira :
Puisque vous consentez plutôt à vos supplices
Qu'à l'unique moyen de payer mes services.
Suréna, vos services

(Clit., 11, 4.)

(Ibid.)

(La Suiv., 1. 5.)

(La Pl. Roy., 111, 6.)

(Sur., 111, 2.)

(Qui l'auroit osé croire!) ont pour moi des supplices.
PORTER LE SUPPLICE, comme on dit porter la peine :
Sage en tout, il ne fit jamais qu'un mauvais choix,
Dont longtemps nous et lui portâmes le supplice.

(Sonnet sur la mort de Louis XIII.)

SUPPORTER. N'ÊTRE PAS A SUPPORTER, avec un nom de chose, être insupportable :

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Ton importunité n'est pas à supporter.

(Mél, iv, 1.)

(Imit., 1, 16, éd. 1658.)

SUPPORTER, abs., avec de signifiant de la part de:

Comment il faut supporter d'autrui.

SUPPOSER QUELQUE CHOSE A QUELQU'UN, le lui dire menson

gèrement :

Honteux qu'un homme seul eût triomphé de trois,
Qu'il en eût tué deux et mis l'autre aux abois,
Phorbas nous supposa ce qu'il nous en fit croire,

(QEd., 111,

2.)

Et parla de brigands, pour sauver quelque gloire. Il faisoit tout ce qu'il pouvoit pour retarder l'exécution de cette alliance, jusques à faire intervenir mesme don Ignigo de Cardenas, ambassadeur d'Espagne, qui supposa à la reine que le roy son maistre en désiroit le retardement. (RICHELIEU, Mém., 1. vi, 1615.)

Supposer se trouve plus souvent employé pour signifier attribuer par supposition, attribuer faussement à :

L'ingrat Maximian doit seul être accusé
Du forfait qu'à Licine il avoit supposé.

(T. CORN., Maxim., v, 1.)

Les ennemis qu'il avoit à la cour tramant sa ruine par le moyen de quelques lettres qu'ils lui supposèrent, donnèrent de violents soupçons à l'empereur qu'il formoit une conspiration contre lui. (MÉZERAY, Hist. de France avant Clovis, 111, 4.)

On doute justement si tous les écrits qui portent le nom d'Hippocrate sont en effet de lui; plus justement encore quels sont ceux qu'on lui a supposés. (PELLISSON, Mém. pour les gens de lettres, 11.) Aristarque rejetoit comme supposés à Homère tous les vers qui n'étoient pas à son goût. (BAYLE, Dict. crit., art. ARISTARque, rem. B.)

SUR, prép., d'après, suivant :

La comédie n'est qu'un portrait de nos actions et de nos discours, et la perfection des portraits consiste en la ressemblance. Sur cette maxime, je tâche de ne mettre en la bouche de mes acteurs que ce que diroient vraisemblablement en leur place ceux qu'ils représentent, et de les faire discourir en honnêtes gens, et non pas en auteurs, (La Veuve, au lecteur.)

SUR, suivi d'une indication de date:

Ce martyre est rapporté par Surius sur le neuvième de janvier. (Examen de Polyeucte.)Le Martyrologe romain en fait mention sur le 13 de février, mais en deux mots, suivant la coutume. (Polyeucte, Abrégé du mart. de S. Pol.)

DE SUR, du haut de :

Ils ont vu tout cela de sur une éminence.

SUR, adj., comme certain, assuré :

suréna. Je vous aime, et demain l'hymen doit nous unir. M'aimez-vous?

EURIDICE.

(Suite du Ment., 111, 4.)

Oui, Seigneur, et ma main vous est sûre. Sur., 11, 2.)

Et sachez que l'effort où mon devoir m'engage
Ne peut plus me réduire à vous donner demain
Ce qui vous étoit sûr, je veux dire ma main.

(Ibid.)

SUREMENT. METTRE DES SECRETS SUREMENT, les mettre en

sûreté :

Rentrons donc, et mellons nos secrets sûrement.

(Méd., 111, 3.)

SURETÉ. FAIRE SA SURETÉ, se mettre en sûreté, se garantir:

M'étant fait cet effort, j'ai fait ma sûreté.

(Pol., v, 4.)

SURETÉ, avec le pluriel, dans le même sens que le singulier. FAIRE LES SURETés de quelqu'un, comme faire sa sûreté :

OTHON.
PLAUTINE.
OTHON.

Consultez votre gloire, elle saura vous dire...
Qu'il est de mon devoir de vous rendre l'empire.
Qu'un front marqué encor des fers qu'il a portés...
PLAUTINE. A droit de me charmer s'il fait vos sûretés.

(Oth., iv, 1.)

DONNER DES SURETÉS, au sens moral, donner des assu

rances:

Mais pour peu qu'il m'aimât, du moins il m'auroit dit
Que je garde en son âme encor même crédit.
Il m'en auroit donné des sûretés nouvelles,
Il m'en auroit laissé quelques marques fidèles.

En plus de SureTÉ, avec plus de sûreté :
Dedans mon cabinet ils pourroient nous surprendre ;
Ici nous parlerons en plus de sûreté.

avoir sureté de (un infin.), être assuré de :

Mais sous le ciel tout change, et les plus valeureux
N'ont jamais sûreté d'être toujours heureux.

SURINTENDANT DES Belles-lettres :

(Tite et Bér., 11, 7.)

(L'Illus., I, 8.)

(Sur., m, 2.)

La mauvaise fortune de Pertharite m'avoit assez dégoûté du théâtre pour m'obliger à faire retraite, et à m'imposer un silence que je garderois encore, si M. le procureur général Fouquet me l'eût permis. Comme il n'étoit pas moins surintendant des belles-leures que des finances... (Examen d'OEdipe.)

SURMONTER, en parlant d'un sentiment qui prend sur l'âme un empire dominant:

Voilà bien des détours pour dire au bout du compte
Que c'est contre ton gré que l'amour te surmonte.

SURMONTER EN, comme surpasser en:

Et ce cœur généreux me condamne à la honte

De voir que ma princesse en amour me surmonte.

(Mėl., 11, 4.)

(Ed., 1, 4.)

Surmonter s'employait au dix-septième siècle plus fréquemment qu'aujourd'hui dans le sens de surpasser; on disait, et on pourrait certainement dire encore:

Si elle (la France) ne sauroit souffrir d'estre surmontée en valeur et en adresse par une nation étrangère, souffrira-t-elle de l'estre en vertu et en générosité? (LE MAISTRE, Plaidoyers, XXXVI.) — Or, de nommer parfaitement cette supresme excellence, laquelle en sa très-singulière unité comprend, ains surmonte toutes excellences, cela n'est pas au pouvoir de la créature ny humaine ny angélique.

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