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pourquoi l'Éternel les punira. Il leur ôtera toute leur parure: les chaussures garnies de sonnettes, leurs réseaux précieux, leurs croissans d'or, les colliers, les bracelets, les voiles, les tiares, les jarretières, les ceintures, les corsages, leurs pendans d'oreille, les anneaux, les ornemens placés sur le front, les robes superbes, les tuniques, les manteaux, les bourses élégantes, les miroirs de métal, le linge fin, les bandeaux, les capuchons, leurs parfums (102); tout ce qui flatte leur vanité *.

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Toutes ces grandes maisons contre lesquelles s'emportent les prophètes, ces palais de pierre de taille; ces logemens d'hiver et d'été; ces maisons d'ivoire, dans lesquelles des maîtres nonchalans se couchent sur des lits précieux, se nourrissent du meilleur des troupeaux, boivent le vin dans de larges coupes, s'enivrent des parfums les plus exquis, fredonnent au son des instrumens, et composent comme David des paroles pour les mettre en musique, sans s'inquiéter en rien des plaies du peuple (103), attestent une certaine industrie.

A l'heure de la captivité, les artistes étaient très-nombreux à Jérusalem. Sur dix mille chefs de maison transportés à Babylone, lors de la

*Sur chaque mot du texte il a diversité d'opinions; mais toutes s'accordent pour indiquer vingt-deux objets de toilette, tous riches ou élégans.

première invasion, il y eut mille maîtres d'ateliers, en bois ou en métaux (104). Dans son histoire de l'Art, Winkelman leur donne une destination particulière, très-hasardée, sans doute; mais la remarque qu'il fait n'en a pas moins de valeur.» Nous sommes très-peu instruits de l'art, chez le peuple hébreu; il faut pourtant qu'il l'ait porté à un certain degré de perfection, du moins pour le dessin et pour le fini du travail; car parmi les artistes que Nabuchodonosor amena captifs de la seule ville de Jérusalem, il y en avait mille qui travaillaient en ouvrages de marqueterie: on aurait de la peine à en trouver autant aujourd'hui dans les plus grandes villes (105). »

Enfin, les qualifications d'hommes d'esprit, d'hommes intelligens et savans (106), que les Hébreux se plaisaient à accorder aux citoyens industrieux, aux artistes renommés, semblent prouver qu'ils avaient pour eux la considération qui anime l'industrie et les arts, et qui est leur première récompense. Au nombre des hommes qui font la force de Juda, Isaïe ne manque pas de compter l'artiste habile (107).

Il n'existe pas de documens détaillés pour la période qui sépare le retour de la captivité, de l'élévation des Machabées : mais comme la loi du jubilé fut alors négligée, comme il se forma une classe de grands propriétaires, le nombre des in

dividus obligés à chercher leur existence dans des arts purement industriels dut s'accroître. C'est aux princes dont je viens de parler que remontent les plus anciennes monnaies hébraïques aujourd'hui connues. Cependant, divers auteurs pensent que, dès les premiers temps, les Hébreux eurent des pièces marquées à leur coin: on ne peut douter qu'ils ne travaillassent les métaux; or, si les autres peuples avaient des monnaies, pourquoi s'en seraient-ils privés? pourquoi auraient-ils eu recours aux monnaies étrangères? cela ne s'accorderait point avec leur caractère national. Sur ces premières pièces on aurait gravé, d'un côté Jérusalem, de l'autre la figure ou seulement le nom du roi. Dans les pièces des Machabées, un côté porte une coupe, ou un vase du temple, ou une lyre; l'autre, un palmier, une gerbe, une feuille de vigne avec le nom de la monnaie et l'année depuis la délivrance de Sion. Leurs successeurs arrivés à la royauté y firent imprimer leurs images *.

* D'après Maimonide, le sicle d'argent, ou la pièce, renfermait de ce métal pur le poids de cent soixante grains d'orge. Calmet l'estime 32 sous 5 deniers; Brerewood le porte à 3 liv. 9 s. : suivant d'autres, il équivalait à 2 fr. 80 c. Le sicle se divisait en demi-sicle ou béka, en tiers de sicle et en quart de sicle, drachmes ou déniers : il se décomposait aussi en 20 guéra ou oboles. Il fallait

T. I.

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Dans le cours de sa tyrannie, Hérode déploya par politique la magnificence romaine. Des vil-les, des ports, des temples, des palais superbes, en l'honneur des empereurs, ses maîtres, furent construits et ornés d'objets précieux. L'ordre d'architecture grecque, déjà introduit du temps des Machabées, fut substitué au goût égyptien qui avait dominé dans les âges antérieurs.

Mais on a demandé, d'une manière générale, pourquoi les Hébreux n'ont pas laissé, à l'exemple des Égyptiens eux-mêmes, quelques-uns de ces grands monumens de pierre ou d'airain qui luttent avec succès contre les siècles *. La nature

60 sicles pour la mine: 50 mines faisaient le talent d'argent, et 16 talens d'argent le talent d'or. (Voyez Calmet, sur les Monnaies des Hébreux; Encyclop. méthod., art. Monnaie; dans Rosenmuller, Exod. xxx; Garnier, Histoire des Monnaies.)

* « Il ne nous reste rien de l'architecture primitive des Juifs à Jérusalem que la piscine probatique. On la voit encore près de la porte Saint-Étienne, et elle bornait le temple au septentrion. C'est un réservoir long de cent cinquante pieds et large de quarante.... Cette piscine est maintenant desséchée et demi-comblée; il y croît quelques grenadiers et une espèce de tamarins sauvages dont la verdure est bleuâtre; l'angle de l'orient est tout rempli de nopals... Josèphe appelle cette piscine Stagnum Salomonis; l'Évangile la nomme probatique, parce qu'on y purifiait les brebis destinées aux sacrifices.... Je mets les

de leur pays ne le comportait pas : une haute politique avait fait prescrire de n'élever dans l'État qu'un seul temple; et il n'existait pas une grande partie des citoyens jetée dans les derniers rangs et dont le repos offrît de graves dangers à la classe dominante. La construction des fameuses pyramides, dit Voltaire, est une preuve de l'escla-" vage des Égyptiens : rien ne pourrait contraindre un peuple libre à élever depareilles masses (108). Leur temple, le palais de leur loi est le seul édifice monumental dont les hommes gardent let souvenir. Il partagea les destinées de ceux à qui il devait l'existence: après avoir servi de forteresse dans les derniers efforts de la liberté, ils s'écroulèrent ensemble sur les ennemis. On ad

mire Sparte qui n'a rien fait pour les arts; et quelle trace eût laissé Rome républicaine *?

sépulcres des rois et les tombeaux d'Absalon, de Josaphat et de Zacharie, au nombre des monumens grecs et romains exécutés par les Juifs.» (M. de Châteaubriand, Itinéraire, tom. II.)

* Les beaux-arts ont ce double caractère de servir d'asile aux grandes idées de simplicité, de liberté et de beauté, lorsqu'elles sont chassées de la société humaine; et d'être ensuite le foyer d'où ces mêmes idées s'élancent pour se répandre encore dans la société. Les arts de Rome dégénérée recueillirent l'héritage de Rome vertueuse. Les arts dans le moyen âge ayant réveillé toutes les nobles pensées, nous rendirent le dépôt qui avait été renfermé dans leur sein.

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