D'envoyer hommage et tribut. Ce par écrit Le seul tribut les tint en peine. Assistés du Cheval, ainsi que du Chameau. J'allois offrir mon fait à part; Mais bien qu'il soit léger, tout fardeau m'embarrasse, Obligez-moi de me faire la grace, Que d'en porter chacun un quart: Ce ne vous sera pas une charge trop grande; Econduire un Lion rarement se pratique. Ils arrivèrent dans un pré Tout bordé de ruisseaux, de fleurs tout diapré (5), Où maint Mouton cherchoit sa vie, Séjour du frais, véritable patrie Des Zéphirs. Le Lion n'y fut pas, qu'à ces gens Continuez votre ambassade, Dit-il, je sens un feu qui me brûle au dedans, Que de filles, ô Dieux! mes pièces de monnoie Le croît (6) m'en appartient. Il prit tout là-dessus : Sans oser répliquer, en chemin se remirent. Qu'eût-il fait ? C'eût été Lion contre Lion : L'un l'autre s'attaquant, ne font pas leurs affaires(8). OBSERVATIONS DIVERSES. (1) Parmi l'antiquité. Parmi ne se joint point aux noms col lectifs. (2) La Déesse aux cent bouches. La Renommée. « Ce Monstre horrible, énorme, dit Virgile, par un prodige étonnant, cache sous chacune des plumes dont son corps est couvert, autant d'yeux, antant de bouches et de langues toujours en mouvement». ( Æneid. L. IV. v. 181.) De son seul appétit. Asservie à son appétit. Lige, droit que le vassal doit à son Seigneur. On n'est point d'accord sur l'étymologie de ce mot; mais toute discussion là-dessus seroit étrangère à notre sujet. (4) Et, malgré le héros de Jupiter issu. Sans égard pour le tribut destiné à Alexandre. Ce prince, né de Philippe, roi de Macédoine, se prétendoit fils de Jupiter. On ne cite point ce nom-là sans se rappeler le héros qui en a fait le nom de la valeur brillante et heureuse. Son ambition étoit de devenir l'unique souverain de l'univers il paroissoit même qu'un seul monde n'eût pas suffi à ses vastes projets de conquête. On a loué ce prince en cent endroits. L'Écriture l'a peint d'un seul trait: Toute la terre s'est tu en sa présence. : (5) De fleurs tout diapré. Remy Belleau: Avril, l'honneur des prés verds Qui, d'une humeur bigarrée, De couleurs Leur parure diaprée. Ce mot a vieilli. Pourquoi? Je n'en sais rien: ce que tout le monde sait, c'est que les Grecs, avec bien plus de moyens de perdre, étoient bien plus jaloux de conserver toutes leurs richesses, (6) Le croit. L'accroissement, le produit, ce qu'il y a de plus. (Coste). S'applique particulièrement au produit des bestiaux. (7) Sommiers. Chevaux de somme, bêtes de charge. (8) Corsaires à Corsaires, etc. Vers pris de Régnier. ( Sat. XIL à la fin.) FABLE XIII. Le Cheval s'étant voulu venger du Cerf. (Avant La Fontaine). GRECS. Stesichore dans Aristote Rhetor. L. II. ch. 20. Gabrias, fab. 23. — LATINS. Phèdre, L. IV. f. 24. Horace, epist. L. I. ep. 10. Camérar. pag. 158. DE tout temps les Chevaux ne sont nés (1) pour les hommes. Lorsque le genre humain de gland se contentoit Ane, Cheval et Mule aux forêts habitoit (2): Et l'on ne voyoit point, comme au siècle où nous sommes Que le Cerf ne fût pris, et n'y laissât la vie. L'Homme son bienfaiteur, disant : Je suis à vous: Demeurez donc, vous serez bien traité, Et jusqu'au ventre en la litière. Hélas! que sert la bonne chère, Le Cheval s'apperçut qu'il avoit fait folie (6); Il y mourut en traînant son lien : Sage s'il eût remis une légère offense. Quel que soit le plaisir que cause la vengeance, (Depuis La Fontaine). FRANÇAIS. M. Frigot, dans le Fablier franç. L. XV. fab. 22. Fables en chansons, L. II. fab. 34. OBSERVATIONS DIVERSES. (1) De tout temps les Chevaux ne sont nés. Il faut ne sont pas nés. (2) Ane, Cheval et Mule aux forêts habitoit. Le verbe n'est au singulier que pour la rime. On ne dit point habite aux forêts, mais dans les forêts. (3) Tant de selles et tant de bâts. Cette bruyante énumération peint le fracas de tous nos équipages. Mais on ne voit pas le rapport de tant de festins avec tant de harnois. (4) Avec un Cerf plein de vítesse. La Fontaine a préféré le Cerf au Sanglier que Phèdre donne au Cheval pour ennemi. I semble que le Cerf et le Cheval combattant à-peu-près à armes égales, ce n'est pas contre un semblable adversaire que ce dernier a dû implorer le secours de l'homme. Il n'en est pas de même du Sanglier, ennemi contre lequel l'homme suffit à peine. Et cela fait. Batologie qu'il faut éviter en vers comme en prose. |