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LES SOIRÉES

DE LA

SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DE 1882

Le Comité de publication de la Société Académique m'a prié de rédiger une courte analyse de nos soirées, pensant avec raison qu'il importait de ne pas laisser se perdre des souvenirs si charmants.

Le double aspect littéraire et scientifique de notre compagnie s'est reflété dans ces soirées. C'est ainsi que des sujets scientifiques ont été traités par MM. Willotte et Hétet, et des sujets littéraires, par MM. Langeron et Coutance, ce dernier pouvant prendre place dans les deux sections.

Voici quel était le programme de la première soirée :

Le Phare d'Ar'men, par M. WILLOTTE.
Montcalm, par M. LANGERON.

Un Quatuor d'Haydn.

M. Willotte s'est acquitté de sa tâche, de manière à satisfaire les plus difficiles. Il ne s'est pas révélé seulement comme un homme de science, aimant avec passion son métier, mais encore comme un vulgarisateur de premier ordre, mettant au service de son sujet une grande facilité d'élocution et une véritable ardeur patriotique.

M. Langeron, dans sa conférence sur Montcalm, a continué à faire preuve de ce talent si souple et si délié, dont il nous donne, chaque jour, tant de preuves. Son éloquence, dépouillée de tout artifice et de tout apprêt, est saine et vivifiante.

Le quatuor d'Haydn, exécuté par MM. Tréguier, Allègre, Marck et Voizot, a plu par sa facture large et magistrale. La onzième soirée était composée :

1. D'une conférence de M. Hétet, intitulée : « Causerie scientifique sur le Pétrole; »

2. D'une saynète de M. Joubert: « Une Consultation ; › 3. D'un Quintette de Hümmel.

M. le professeur Hetet a ouvert un genre nouveau dans notre ville. C'est la première fois, en effet, il me semble, que la chimie fournit un sujet à nos conférences. C'est que la chimie est une science difficile à vulgariser, avec ses complexités d'expériences qui portent difficilement au-delà d'un certain rayon. M. Hétet, dont le charme professoral est si grand et l'esprit si éminemment généralisateur, s'est tiré de ces écueils avec une véritable ingéniosité et un réel bonheur.

Nous n'avons plus à faire l'éloge de M. Joubert, poète fin et délicat, liseur charmant Sa jolie saynète « Une consultation ", est un fleuron ajouté à sa couronne.

Le quintette de Hümmel, comprenant un allegro, un minuetto et un finale, a été exécuté par MM. Lécureux, Tréguier, Allègre, Karren et Voizot. Ce quintette est loin de valoir le fameux septuor en ré mineur, qui, arrangé aussi en quintette, est vraiment la page de génie de Hümmel; mais il n'en renferme pas moins des parties exquises, comme le menuet, qui, à lui seul, par sa fluidité et sa limpidité, est un petit chef-d'œuvre.

Au début de ces deux soirées, M. Coutance a prononcé une de ces allocutions charmantes de goût et d'esprit dont il a le secret.

La douzième soirée académique a été ouverte par un grand discours de M. Langeron.

Notre cher et sympathique vice-président qui, ce jourlà présidait, a cru devoir faire le procès de la littérature contemporaine.

Quel est, selon lui, le caractère des poètes et même des écrivains distingués de l'époque actuelle ? C'est ce fait qu'ils ont avant tout la préoccupation de peindre des sentiments vrais. Ce qui leur manque, en revanche, c'est le sens de l'émotion.

M. Langeron a appuyé celte hèse d'une grande richesse d'arguments empruntés aux œuvres des romanciers, poètes et historiens de l'époque contemporaine. Il a conclu en demandant au siècle d'échapper aux préoccupations réalistes. Il serait bon de nous souvenir que nous ne sommes pas seulement les fils des Romains, mais encore, mais surtout, pourrait-on dire, les descendants des Grecs.

Après ce discours d'ouverture très-applaudi, M. Langeron a donné la parole à M. Coutance.

Notre cher Président avait pris pour sujet : « L'œuf dans la série animale. » Il s'agissait de prouver que tout être vivant vient d'un œuf. Omne vivum ex ovo. M. Coutance a su apporter une grande richesse de preuves pour défendre cette théorie. Il a passé en revue toute la série animale, montrant l'œuf tantôt tendrement choyé et couvé, tantôt abandonné et livré à la nature; mais ici encore avec des tempéraments et des transitions, l'animal mettant l'œuf, même quand il l'abandonne, dans des conditions de protection et de sécurité. M. Coutance a terminé sa conférence par une profession de foi spiritualiste. On sentait dans son accent chaud et vibrant la conviciion absolue du

penseur qui, après avoir remué la poussière des faits, se sent entraîné vers la finalité des phénomènes.

La partie musicale qui a suivi a été de nature à satisfaire les plus difficiles, en matière d'art musical ou plutôt de science musicale, car c'est vraiment de la science que ces combinaisons savantes des sons, ces entremêlements de modulations et d'harmonies qui, à travers un dédale de difficultés vaincues, arrivent à dégager et à produire une résultante saisissante. Nous n'avons pas reconnu Beethoven dans l'introduction du premier quatuor; nous cherchions en vain un effet mélodique et nous ne trouvions qu'un fouillis d'accords nuageux et vagues comme la pensée allemande même. L'allegro, bien que Beethoven en ait commis de meilleurs, nous a un peu réveillés, et enfin, quand a éclaté l'andante avec sa douceur, sa mollesse et son bercement léger, nous avons reconnu le vieux maître qui a su si bien trouver le chemin des sensations vraies et humaines.

L'allegro final du quatuor de Kuhlau, qu'on nous a joué ensuite, est un morceau d'une facture très-large et trèspuissante, qui, par son brio de bon goût, sans heurt et sans tapage, a recueilli les applaudissements du public. MM. Lécureux, Tréguier, Allègre et Voizot ont mis leur grand talent au service de cette partie musicale.

En somme, ces trois soirées ont affirmé une fois de plus le but que se propose la Société Académique de Brest : réunir en un seul faisceau toutes les intelligences de notre ville, leur donner l'occasion de se produire et de se développer, faire aimer le beau sous toutes ses formes. Y a-t-elle réussi ? ce n'est pas à nous à le dire.

Dr CARADEC FILS.

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Dans les deux fascicules précédents nous avons envisagé les fonctions physiologiques de l'enfant du premier et du second âge dans leurs rapports avec les préjugés bretons. Nous allons poursuivre, en recherchant tous les préjugés, toutes les pratiques vicieuses et fausses qui trouvent leur application dans les maladies.

Il est tout d'abord un cadre d'affections qui établit une transition toute naturelle entre l'état de santé et l'état de maladie. Ce sont celles qui font partie de l'évolution physiologique de l'enfant. Telle est, par exemple, l'éruption dentaire. Tels sont aussi les vers dont la présence ne constitue pas une maladie, mais détermine une série de malaises plus ou moins exagérés par l'imagination populaire.

D'abord les Dents. Que ne met-on pas sur leur compte en Bretagne L'enfant a quelques jours à peine. Bourré d'une nourriture indigeste, dérangé dans tout ce que son instinc naturel réclame à grands cris, il se met le poing

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