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deeply involved. His principal objection to the theory of our countryman is thus explained.

"Si sa méditation avoit pris une autre marche; si, dès le début de ses recherches, il eût tâché d'approfondir l'origine de la valeur des richesses, non-seulement il est probable qu'il eût évité les erreurs dont nous venons de faire l'analyse; mais on peut encore supposer avec raison que cette route lui eût ouvert un champ plus vaste, et qu'il eût conçu l'idée d'une science qui embrasse toutes les valeurs, les biens internes comme les richesses. Tel qu'il nous a donné son ouvrage, c'est proprement une théorie de la richesse nationale; cependant il y a mêlé une foule d'observations neuves, justes et importantes concernant le développement des facultés humaines et la production des valeurs inmatérielles. Plus on est forcé d'admirer dans ces recherches la sagacité et la profondeur qu'il y a développées, plus on s'étonne que l'idée d'une théorie de la civilisation lui soit restée absolument étrangère, et qu'il ait retréci, pour ainsi dire à dessein, l'horison que le coup-d'œil de son génie pouvoit embrasser.

"Les Economistes avoient borné la notion du travail productif au seul travail agricole: Smith l'étendit à tous les travaux industriels; mais pour achever la réforme de la science, il ne falloit pas s'arrêter là. En prouvant contre les Economistes que les travaux manufacturiers et commerçans sont productifs comme le travail agricole, c'est-à-dire que tous produisent des valeurs, Smith étoit tout près de cette vérité, que tout travail quelconque est productif, aussi-tôt qu'il produit une valeur. Il ne la sentit pas; et voilà pourquoi, dans tout le cours de son ouvrage, il regarde comme stérile le travail qui s'applique à produire des biens internes, quoique cette opinion soit aussi peu fondée que celle des Economistes, qui frappoient les manufactures et le commerce de l'épithète avilissante de stériles. Il est inconcevable comment un philosophe d'un jugement si exquis a pu ranger sous la même cathégorie les rois et les mendians, le magistrat et le joueur de gobelet, le savant laborieux et le fainéant, en un mot les classes les plus respectables et les plus viles de la societé; comment il ne s'est pas aperçu que dans cette classe qu'il appeloit stérile, se trouvoient compris, et des travaux qui sont utiles, infiniment utiles, et d'autres qui sont inutiles ou nuisibles." (p. 148–150, vol. i.)

It will have been observed by our readers, that the objection here stated against the Scottish philosopher is, that he has not comprehended in his system what M. Storch calls the "theorie de la civilisation," or the "biens internes." It is therefore our intention to state as clearly as we can this new theory, to the disclosure of which the author proceeds with great modesty: "ce n'est qu'avec une extrème défiance," e," he says, "de mes propres forces que j'entreprends

d'en jeter les fondemens. Quelque foible et défectueux qu'on trouvera cet essai, mon amour propre n'en sera point choqué, pourvu qu'un successeur plus habile se trouve engagé à perfectionner une doctrine que mes facultés n'ont suffi qu'à ébaucher." (tom. 5, p. 7.)

The whole of the fifth volume is devoted to what the author calls the "biens internes," which he defines to be, all those immaterial products of nature and human labour to which opinion gives utility, and which constitute the moral property of man. These he divides into primitive effects (biens primitifs) and secondary effects (bicns secon daires). The first, under the term health, comprehend our animal faculties; dexterity, including the technical faculties; and knowledge, or our rational faculties; to which he adds taste, morals, and religion. What he denominates secondary effects, have no direct connection with these faculties, but they are indispensable in the preservation and developement of them. This class comprises security, without which there can be no wealth; and leisure, without which there can be no enjoyment of it. Security he had before explained to be the perfect guarantee of all our rights, natural and acquired. Thus health, dexterity, knowledge, taste, morals, religion, security, and leisure, constitute the whole category of these biens internes, which our author assumes have escaped the notice of Adam Smith, and which he endeavours to shew form an important division of national wealth.

By the term riches, the author means generally matters unconnected with our own faculties, (choses hors de nous,) and by biens internes, the faculties inherent in us; and the reader will the better understand these distinctions on a comparative examination. The two have, in common with each other, value, the capacity of appropriation, and the identity of origin, and that is, from nature and labour; but they differ in several respects: the former are material or substantial, but the others are not. The one may not only be possessed, but exchanged; the other can neither be sold, bought, nor exchanged, but the work they produce may be so disposed of. The relation may be illustrated by the practice of a gardener, who does not sell his plants, but employs the seeds so as to multiply the same vegetable in other situations. The subject is again explained in this way :

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CRIT. REV. VOL. IV. Dec. 1816.

4 C

"Celui qui a besoin d'une richesse, d'un instrument de musique par exemple, n'a qu'à aller au marché, où il en trouvera de tout faits; et même dans le cas où il seroit obligé de commander ce meuble, ce n'est pas le travail de l'artisan qu'il achète, c'est le produit de ce travail, car si l'instrument ne répond pas à l'attente de l'acheteur et aux conditions de l'achat, il ne sera point accepté. Enfin l'acheteur n'est guère obligé de coopérer au travail du faiseur d'instrumens, et celui-ci en est chargé tont seul. Au contraire celui qui veut apprendre la musique, ne trouve ce talent nulle part exposé en vente; les maîtres qui s'offrent à le lui communiquer, ne peuvent lui vendre que leur travail, et ce n'est jamais un travail fait, mais toujours un travail à faire. Enfin le travail du maître seul ne suffit pas pour communiquer le talent, cette production suppose en outre un travail corrélatif de la part de l'écolier." (p. 14-15, vol. v.)

On the durability of these "biens internes," he says, that external wealth may fade like a flower, or may last for ages, according to the matter of which it consists; but the former can remain only during the life of the person possessing them; yet instead of being deteriorated by use as other descriptions of riches, they are improved and enlarged in the exercise. On the effect of this character of the "biens internes," he proceeds to the following conclu sion: :

"Ces réflexions sur la durée des valeurs nous conduisent à un résultat extrêmement important, savoir que les biens internes sont susceptibles d'être accumulés comme les richesses, et de former des capitaux qu'on peut employer à la reproduction de ceux qui se détruisent, soit par la consommation, soit par la mort de ceux qui les possèdent. Et comme en général les biens internes ont plus de durée les richesses, il s'ensuit encore qu'il est plus possible d'accumuler les premiers que les autres. La suite de nos recherches nous montrera l'utilité de ces principes, par les conséquences qu'ils nous fourniront." (p. 20, vol. v.)

que

In the subsequent chapter he considers the productive quality of these "biens internes," and he says that, like riches, (choses hors de nous,) they originate either in nature or labour. All our faculties are from nature, like the first materials which furnish the means of industry, but labour is the most important principle of production. What he styles immaterial labour (which is the exercise of the "biens internes") he also calls services, and he enters into a long explanation to shew the order of time, and the progressive subdivisions, to which these services will be ap

"Une nation aura des cultivateurs, des artisans, des marchands, longtems avant d'avoir une classe particulière d'individus qui lui fournisse des services. Les cultivateurs se subdiviseront en laboureurs, pâtres, chasseurs, jardiniers, vignerons; les artisans se distingueront en différens métiers: et cependant les juges, les soldats, les savans, les artistes ne formeront pas encore de classes particulières. La cause de cette division tardive du travail immatériel est que ce travail exige toujours un fonds préalable de richesses, et que l'industrie ne peut fournir ce fonds tant qu'elle a besoin elle-même de capitaux pour son développement. Le travail immatériel ne suppose pas seulement la subsistance du travailleur, mais encore le plus souvent des outils et des machines: il faut des armes au soldat, des livres au savant, des instrumens à l'artiste. Or la richesse nationale ne s'accroit que par le perfectionnement de l'industrie et par l'économie. En conséquence l'industrie doit être divisée et ses produits doivent être accumulés avant qu'on puisse songer à diviser le travail immatériel. (p. 24-25, vol. v.)

As he advances, he endeavours to shew that the division of immaterial labour produces the same advantages in augmenting the "biens internes" as, according to Adam Smith, the division of common industry does in increasing the national wealth. In both kinds of labour, he who devotes himself to a single operation, does more work, and performs it better, saves time, improves his ability, and more easily invents the means which conduce to the perfection of his performance: so, he says, regular troops defend the country better than the militia, who are both labourers and soldiers. Judges who devote themselves exclusively to the laws, administer them with more wisdom; statesmen who apply themselves solely to public affairs, conduct them with more prudence than if all these functions, military, judicial and administrative, were fulfilled entirely by warriors and priests, as is the case in the early stages of society; and the author attributes important consequences to this exclusive attention: "C'est surtout à cette subdivison des travaux immatériels, fruit de notre richesse, que nous devons les progrès etounans qu'ont faits en Europe, toutes les branches de l'administration publique et toutes celles des autres connoissances humaines."*

The superiority of the Generals in the Russian army, on account of their gradual rise from the ranks to the highest military stations, has requently been noticed and acknowledged, but it is not so generaily known, that the civil authorities are subject to the same organization, so that schoolboys are not taken from the rod, as in other countries, to become statesmen, and dispose of the lives and properties of millions, but the education to public offices is as regular and systematic as for the army and navy. "Pierre-le-Grand transplanta cet arrangement du militare au civil. Il

On the comparative utility of the two kinds of labour, which he denominates material and immaterial, or vulgar industry, and the employment of the biens internes, (the last of which are thrown aside so much by modern economists in the calculation of national wealth,) he submits these remarks.

"Ce seroit une discussion vaine que de rechercher lequel des deux genres de travaux est le plus productif, l'industrie ou le travail immatériel; car les produits de ces travaux étant d'une nature absolument différente, il est impossible de leur trouver des points de comparison pour les évaluer sur une échelle commune. Cependant, quelqu'étonnant que soit, à l'aide de la division du travail et des machines, le produit de certains travaux d'industrie, il paroît qu'il est encore surpassé par le produit immatériel de certains services. Que le moulin à filer le coton fournisse un produit mille fois plus considérable que ne fourniroit le travail de la fileuse qu'est-ce en comparaison des effets d'une instruction convenable donnée à plusieurs centaines ou milliers de personnes à la fois? de ceux d'un livre utile qui opère de siècle à siècle, et d'un bout du monde à l'autre? de ceux de l'exemple qui résulte pour l'humanité entière de la pratique des vertus? Ainsi, sans prétendre comparer les deux genres de travaux, on peut cependant dire que le produit de l'un est susceptible d'être calculé, et que celui de l'autre est incommensurable." (p. 29-30, vol. 5.)

The author proceeds to shew, that this immaterial labour produces what he calls immaterial capital. He says, that having explained that these "biens internes" are capable of preservation and accumulation, although in a different form, and under less palpable circumstances than riches (" choses hors de nous"): he can further make it evident, that this

établit une distinction de rangs qui correspond aux grades de l'armée. Les secrétaires, les juges, les médecins, les académiciens, tous les fonctionnaires civils sont soumis à un avancement graduel qui les tient dans un état de dépendance et d'espérance pour tous les pas de leur carrière. C'est une institution politique comparable au plus savantes découvertes des arts dans notre siècle. La naissance a perdu sans bruit la plus grande partie de ses prérogatives. Le premier par sa noblesse et par sa fortune, est obligér de commencer par le dernier rang, et de recevoir de grade en grade un brevet du Souverain, sans lequel il reste en arrière, et se voit devancé par des hommes obscurs' Ce ressort est d'autant plus puissant qu'il est doux. La simple suspension de la récompense fait l'office de la peine.

"D'ailleurs la translation des grades militaires à l'ordre civil a augmenté la considération pour celui-ci. C'est un ingénieux artifice pour vaincre ce mépris barbare des fonctions civiles qui prévaut dans tous les Etats militaires. L'assimilation des grades mène à l'assimilation du respect. Dès-lors on a vu la noblesse entrer avec empressement dans les emplois qu'elle avoit dédaignés." (p. 71–72, vol. v.)

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