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Livre des Vers est contenu dans une seule de ses expressions : « Que vos pensées ne soient point perverses. »

3. Le Philosophe dit: Si on gouverne le peuple selon les lois d'une bonne administration, et qu'on le maintienne dans l'ordre par la crainte des supplices, il sera circonspect dans sa conduite, sans rougir de ses mauvaises actions. Mais si on le gouverne selon les principes de la vertu, et qu'on le maintienne dans l'ordre par les seules lois de la politesse sociale [qui n'est que la loi du ciel], il éprouvera de la honte d'une action coupable, et il avancera dans le chemin de la vertu.

4. Le Philosophe dit: A l'âge de quinze ans, mon esprit était continuellement occupé à l'étude; à trente ans, je m'étais arrêté dans des principes solides et fixes; à quarante, je n'éprouvais plus de doutes et d'hésitation; à cinquante, je connaissais la loi du ciel [c'est-à-dire la loi constitutive que le ciel a conférée à chaque être de la nature pour accomplir régulièrement sa destinée 1]; à soixante, je saisissais facilement les causes des événements; à soixante et dix, je satisfaisais aux désirs de mon cœur, sans toutefois dépasser la mesure.

5. Meng-i-tseu (grand du petit royaume de Lou) demanda ce que c'était que l'obéissance filiale.

Le Philosophe dit qu'elle consistait à ne pas s'opposer aux principes de la raison.

Fan-tchi (un des disciples de KHOUNG-TSEU), en conduisant le char de son maître, fut interpellé par lui de cette manière Meng-sun 2 me questionnait un jour sur la piété filiale; je lui répondis qu'elle consistait à ne pas s'opposer aux principes de la raison.

Fan-tchi dit: Qu'entendez-vous par là? Le Philosophe répondit: Pendant la vie de ses père et mère, il faut leur rendre les devoirs qui leur sont dus, selon les principes de la raison naturelle qui nous est inspirée par le ciel (li);

1 Commentaire.

2 Celui dont il vient d'être question.

lorsqu'ils meurent, il faut aussi les ensevelir selon les cérémonies prescrites par les rites [qui ne sont que l'expression sociale de la raison céleste], et ensuite leur offrir des sacrifices également conformes aux rites.

6. Meng-wou-pe demanda ce que c'était que la piété filiale. Le Philosophe dit: Il n'y a que les pères et les mères qui s'affligent véritablement de la maladie de leurs enfants.

7. T'seu-yeou demanda ce que c'était que la piété filiale. Le Philosophe dit: Maintenant, ceux qui sont considérés comme ayant de la piété filiale sont ceux qui nourrissent leurs père et mère; mais ce soin s'étend également aux chiens et aux chevaux, car on leur procure aussi leur nourriture. Si on n'a pas de vénération et de respect pour ses parents, quelle différence y aurait-il dans notre manière d'agir?

8. T'seu-hia demanda ce que c'était que la piété filiale. Le Philosophe dit : C'est dans la manière d'agir et de se comporter que réside toute la difficulté. Si les pères et mères ont des travaux à faire, et que les enfants les exemptent de leurs peines ; si ces derniers ont le boire et le manger en abondance, et qu'ils leur en cèdent une partie, est-ce là exercer la piété filiale?

9. Le Philosophe dit: Je m'entretiens avec Hoeï (disciple chéri du Philosophe) pendant toute la journée, et il ne trouve rien à m'objecter, comme si c'était un homme sans capacité. De retour chez lui, il s'examine attentivement en particulier, et il se trouve alors capable d'illustrer ma doctrine. Hoeï n'est pas un homme sans capacité.

10. LePhilosophe dit : Observez attentivement les actions d'un homme; voyez quels sont ses penchants; examinez attentivement quels sont ses sujets de joie. Comment pourrait-il échapper à vos investigations? Comment pourrait-il plus longtemps vous en imposer?

11. Le Philosophe dit: Rendez-vous complétement maître de ce que vous venez d'apprendre, et apprenez tou

jours de nouveau; vous pourrez alors devenir un instituteur des hommes.

12. Le Philosophe dit : L'homme supérieur n'est pas un vain ustensile employé aux usages vulgaires.

13. Tseu-koung demanda quel était l'homme supérieur. Le Philosophe dit : C'est celui qui d'abord met ses paroles en pratique, et ensuite parle conformément à ses

actions.

14. Le Philosophe dit : L'homme supérieur est celui qui a une bienveillance égale pour tous, et qui est sans égoïsme et sans partialité. L'homme vulgaire est celui qui n'a que des sentiments d'égoïsme, sans disposition bienveillante pour tous les hommes en général.

15. Le Philosophe dit : Si vous étudiez sans que votre pensée soit appliquée, vous perdrez tout le fruit de votre étude; si, au contraire, vous vous abandonnez à vos pensées sans les diriger vers l'étude, vous vous exposez à de graves inconvénients.

16. Le Philosophe dit: Opposez-vous aux principes différents des véritables 1; ils sont dangereux et portent à la perversité 2.

17. Le Philosophe dit: Yeou, savez-vous ce que c'est que la science? Savoir que l'on sait ce que l'on sait, et savoir que l'on ne sait pas ce que l'on ne sait pas : voilà la véritable science.

18. Tseu-tchang étudia dans le but d'obtenir les fonctions de gouverneur. Le Philosophe lui dit : Écoutez beaucoup, afin de diminuer vos doutes; soyez attentif à ce que vous dites, afin de ne rien dire de superflu: alors vous commettrez rarement des fautes. Voyez beaucoup, afin de diminuer les dangers que vous pourriez courir en n'étant

Ce sont des principes, des doctrines contraires à ceux des saints hommes. (TCHOU-HI.)

2 Le commentateur Tching-tseu dit que les paroles ou la doctrine de Fo, ainsi que celles de Yang et de Mé, ne sont pas conformes à la raison.

pas informé de ce qui se passe. Veillez attentivement sur vos actions, et vous aurez rarement du repentir. Si dans vos paroles il vous arrive rarement de commettre des fautes, et si dans vos actions vous trouvez rarement une cause de repentir, vous possédez déjà la charge à laquelle vous aspirez.

19. Nguï-koung (prince de Lou) fit la question suivante : Comment ferai-je pour assurer la soumission du peuple? KHOUNG-1SEU lui répondit: Élevez, honorez les hommes droits et intègres; abaissez, destituez les hommes corrompus et pervers: alors le peuple vous obéira. Élevez, honorez les hommes corrompus et pervers; abaissez, destituez les hommes droits et intègres : et le peuple vous désobéira. 20. Ki-kang (grand du royaume de Lou) demanda comment il faudrait faire pour rendre le peuple respectueux, fidèle, et pour l'exciter à la pratique de la vertu. Le Philosophe dit: Surveillez-le avec dignité et fermeté, et alors il sera respectueux; ayez de la piété filiale et de la commisération, et alors il sera fidèle; élevez aux charges publiques et aux honneurs les hommes vertueux, et donnez de l'instruction à ceux qui ne peuvent se la procurer par euxmêmes, alors il sera excité à la vertu.

21. Quelqu'un parla ainsi à KHOUNG-TSEU: Philosophe, pourquoi n'exercez-vous pas une fonction dans l'administration publique? Le Philosophe dit: On lit dans le Chouking 1 : « S'agit-il de la piété filiale? Il n'y a que la piété filiale et la concorde entre les frères de différents âges qui doivent être principalement cultivées par ceux qui occupent des fonctions publiques; ceux qui pratiquent ces vertus remplissent par cela même des fonctions publiques d'ordre et d'administration. » Pourquoi considérer seulement ceux qui occupent des emplois publics comme remplissant des fonctions publiques?

22. Le Philosophe dit: Un homme dépourvu de sincé

1 Voyez la traduction de ce Livre dans notre volume intitulé Les Livres sacrés de l'Orient.

rité et de fidélité est un être incompréhensible à mes yeux. C'est un grand char sans flèche, un petit char sans timon; comment peut-il se conduire dans le chemin de la vie?

23. Tseu-tchang demanda si les événements de dix générations pouvaient être connus d'avance.

Le Philosophe dit: Ce que la dynastie des Yn (ou des Chang) emprunta à celle des Hia, en fait de rites et de cérémonies, peut être connu; ce que la dynastie des Tcheou (sous laquelle vivait le Philosophe) emprunta à celle des Yn, en fait de rites et de cérémonies, peut être connu. Qu'une autre dynastie succède à celle des Tcheou 1, alors même les événements de cent générations pourront être prédits 2.

24. Le Philosophe dit: Si ce n'est pas au génie auquel on doit sacrifier que l'on sacrifie, l'action que l'on fait n'est qu'une tentative de séduction avec un dessein mauvais; si l'on voit une chose juste, et qu'on ne la pratique pas, on commet une lâcheté.

CHAPITRE III.

COMPOSÉ DE 26 ARTICLES.

1. KHOUNG-TSEU dit que Ki-chi (grand du royaume de Lou) employait huit troupes de musiciens à ses fêtes de famille; s'il peut se permettre d'agir ainsi, que n'est-il pas capable de faire 3?

2. Les trois familles (des grands du royaume de Lou) se servaient de la musique Young-tchi. Le Philosophe dit:

Cette supposition même est hardie de la part du Philosophe. Selon les commentateurs chinois, qui ne font que confirmer ce qui résulte clairement du texte, le Philosophe dit à son disciple que l'étude du passé peut seule faire prévoir l'avenir, et que par son moyen on peut arriver à connaître la loi des événements sociaux.

3 Il était permis aux empereurs, par les rites, d'avoir huit troupes de musiciens dans les fêtes; aux princes, six; et aux ta-fou ou ministres, quatre. Ki-chi usurpait le rang de prince.

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