Oldalképek
PDF
ePub

qui en est la manifestation la plus habituelle. Mais si l'excitation névralgique est très-élevée, et qu'elle réagisse puissamment à l'épigastre, alors la douleur et la fièvre qu'elle aura déterminée seront continues. Si, dans le premier cas, l'emploi des fébrifuges a tant d'avantages, c'est qu'ils agissent en annulant le développement de l'excitation épigastrique, qui aurait sympathiquement éveillé la douleur locale, et, sous ce rapport, c'est avec les fièvres intermittentes pernicieuses que les névralgies auraient le plus d'analogie.

Cette grande analogie qui existe entre les névralgies et les fièvres intermittentes a bien été signalée par quelques auteurs, sans que, pour l'une ou l'autre affection, ils aient abordé le mécanisme de la production de l'accès. Elle devait être, sans doute, bien exprimée dans certains cas de fièvres intermittentes pleurétiques ou pleurodiniques, que le docteur Jolly a cru devoir rapporter à des névralgies intercostales (1), et Nicod a dit que ces dernières affections étaient le plus souvent compliquées de névralgie épigastrique; mais il ne voyait dans cette association qu'une coïncidence accidentelle (2).

(1) Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, t. XII, p. 25.

(2) Nouveau journal de médecine et de chirurgie, etc., t. III, p. 247.

III.

THÉORIE DE LA VIE.

CHAPITRE I.

Toute machine complexe dans sa structure doit offrir, lorsqu'elle fonctionne, une harmonie de rapports entre ses différents rouages, dont les mouvements se coordonnent sous l'influence d'un moteur commun. La machine humaine présente une grande complexité dans son organisation, et, sans aucun doute, la vie est le produit de l'enchaînement qu'on observe entre les actions diverses des organes et les fonctions qui en résultent; mais le moteur commun de ces actions n'a pas été convenablement apprécié.

Si la conception de la vie est placée au-delà des limites de notre intelligence, si son essence est au nombre des secrets que semble s'être réservés la puissance suprême, nous pouvons du moins étudier les phénomènes qui la traduisent, et essayer d'apprécier les actions diverses dont l'harmonieux concours est indispensable à son entretien; mais, dans cette étude si difficile, on est forcé d'avancer à travers les opinions les plus contestables, parce que l'interprétation des faits sur lesquels elle s'appuie, aboutit fréquemment aux conclusions les plus opposées. La méthode expérimentale elle-même, malgré les grands per

fectionnements qu'elle a reçus de nos jours, conduit trop souvent aux mêmes résultats, et malgré les puissants secours que l'anatomie humaine et l'anatomie comparée lui ont prêtés, la physiologie est loin d'être arrivée à une perfection désirable. La vie jette sur tous les actes par lesquels elle se révèle un voile, trop souvent impénétrable à nos moyens d'investigation.

Dès les temps anciens, la plupart des philosophes et des médecins s'accordèrent à admettre, sous les dénominations diverses de principe vital, archée, âme, un principe régulateur des mouvements vitaux, produisant et entretenant l'animation chez tous les êtres doués de la vie. Il était considéré comme une force unique, se modifiant sous mille formes pour fournir à chaque organe la faculté de remplir sa fonction. Tout insaisissable que dut paraître ce principe, il fut admis à titre d'induction et considéré comme une nécessité, sans laquelle on ne pouvait se rendre compte des phénomènes vitaux. Adopté surtout par la nombreuse secte des vitalistes, il s'est transmis jusqu'à nos jours à travers les siècles, sans recevoir d'atteintes sérieuses de quelques autres systèmes qui prétendaient expliquer toutes les actions vitales par l'application des lois de la physique et de la chimie, systèmes auxquels, en dernier lieu, tout l'ascendant du génie de Boerhaave ne put assurer quelque durée. Cette puissance vitale, ce feu divin, comme l'appelaient les anciens a été complètement spiritualisé par Stahl; mais, à l'exemple de quelques philosophes et médecins de l'antiquité, il le regardait comme entièrement distinct de l'âme immatérielle. A toutes

[ocr errors]

les époques, les opinions les plus contradictoires ont été émises sur sa nature, et demander, avec Barthès, si ce principe a une existence propre, ou s'il est inhérent à la matière, c'est reproduire les termes d'une question dont la solution a toujours offert les plus grandes difficultés. De nos jours, cependant, plusieurs physiologistes, qu'on peut appeler organistes, semblent se contenter, pour l'intelligence des phénomènes vitaux, d'une certaine modification de la matière d'où ressortirait la faculté de leur expression; mais tel a été l'ascendant du principe admis, que souvent il se trouve reproduit dans le langage de ceux mêmes qui le repoussent. Ainsi, Bichat, qui ne veut pas que l'on remonte au-delà des propriétés qu'il a reconnues, laisse échapper cette expression... Dès que le principe vital abandonne les fluides... Assurément, il n'entrait point dans la pensée de l'illustre physiologiste de reconnaître dans la simple composition du sang la cause qui, pendant la vie, le soustrait à l'influence des agents chimiques. Au reste, quel que soit le système que l'on adopte, peut-on penser qu'on présente à l'esprit quelque chose de plus positif? On tourne la difficulté au lieu de la résoudre. Dans l'une comme dans l'autre hypothèse, malgré toutes les subtilités, et alors même qu'on parviendrait à préciser l'influence que doivent exercer sur l'expression de la vie les fluides impondérables dont on admet volontiers toute l'importance, il restera entre la matière et son animation une lacune difficile à combler, et ce sera toujours le Deus creavit cælum et terram de la physiologie.

Les physiologistes admettent volontiers que le système nerveux est le rouage premier des actes de la vie. On ne peut concevoir une organisation animale, dépourvue de cet agent régulateur des mouvements qui l'expriment et l'entretiennent, et les physiologistes s'accordent assez à concéder la même puissance à l'organe médullaire dans les végétaux. Ce système nerveux, inaperçu dans les animaux inférieurs chez lesquels semble exister une confusion de tous les tissus, arrive cependant à être suffisamment décelé, même avant son apparition, par l'existence des fonctions auxquelles il présidera plus tard, qui seront visiblement sous sa dépendance immédiate, telles que la digestion et même la locomotion (les méduses, etc.). Dans les animaux dont l'organisation est plus élevée, il apparaît sous la forme de filets blancs qui entourent la bouche (les astéries, les holothuries, etc., Tiedemann); mais, dans les animaux plus parfaits, on reconnaît facilement que ces filets, en s'unissant diversement, éprouvent une sorte d'intrication, d'où résulte la formation de petits corps nerveux appelés ganglions. Ces organes sont considérés comme des points centraux, vers lesquels convergent tous les nerfs. Les appareils qui en résultent, quoique d'une grande simplicité, peuvent suffire à la manifestation de la vie. dans les classes inférieures; mais à mesure que l'organisation se complique, les nerfs se multiplient; ils pénètrent tous les organes; ils deviennent une de leurs parties constituantes. De leur côté, les ganglions subissent d'importantes modifications. Ils augmentent en nombre et en volume, se combinent diversement

« ElőzőTovább »