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jurisprudence est la matière qui domine ensuite, mais c'est surtout de la partie ancienne que s'est occupé Calonins. Il donne aussi la préférence au droit criminel romain et suédois. Quant à la part de l'éditeur, M. Arwidsson, elle consiste dans la pureté des textes, le choix des notes et la disposition des matières. Il s'est acquitté de sa tâche en homme digne de la remplir.

SCIENCES ET ARTS.

Confucius et Mencius. Les quatre livres de philosophie morale et politique de la Chine, traduits du chinois par G. Pauthier. - Paris, 1841. Chez Charpentier, éditeur. In-12.de xxvin-455 p.

Voici les détails que le traducteur nous donne sur les quatre livres classiques de philosophie morale et politique des Chinois, reproduits par lui dans notre langue. Le premier est appelé le Ta-hio ou la grande étude. Ce petit ouvrage se compose d'un texte attribué à Khoung-tseu (Confucius), et d'une exposition faite par son disciple Thseng-tseu. Le texte proprement dit est fort court. Il est nommé king, ou Livre par excellence; mais tel qu'il est cependant, c'est peut-être, sous le rapport de l'art de raisonner, le plus précieux de tous les écrits de l'ancien philosophe chinois, parce qu'il offre, au plus haut degré, l'emploi d'une méthode logique, qui décèle dans celui qui en fait usage, sinon la connaissance des procédés syllogistiques les plus profonds, enseignés et mis en usage par les philosophes indiens et grecs, au moins les progrès d'une philosophic qui n'est plus bornée à l'expression aphoristique des idées morales, mais qui est déjà passée à l'état scientifique. L'art est ici trop évident pour que l'on puisse attribuer l'ordre et l'enchaînement logique des propositions à la méthode naturelle d'un esprit droit, qui n'aurait pas encore eu conscience d'elle-même. Toute la doctrine de ce premier traité repose sur un grand principe auquel tous les autres se rattachent, et

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dont ils découlent comme de leur source primitive et naturelle le perfectionnement de soi-même. Ce principe fondamental, le philosophe chinois le déclare obligatoire pour tous les hommes, depuis celui qui est le plus élevé et le plus puissant, jusqu'au plus obscur et au plus faible; et il établit que négliger ce grand devoir, c'est se mettre dans l'impossibilité d'arriver à aucun autre perfectionnement moral. Après avoir lu ce petit traité, on demeure convaincu que le but du philosophe chinois a été d'enseigner les devoirs du gouvernement politique comme ceux du perfectionnement de soi-même et de la pratique de la vertu par tous les hommes. Le second livre est intitulé le Tchoung-young, ou l'invariabilité dans le milieu. Tseu-sse, qui le rédigea, était petit-fils et disciple de Confucius. On voit, à la lecture de ce livre, que Tseu-sse voulut exposer les principes métaphysiques des doctrines de son maître, et montrer que ces doctrines n'étaient pas de simples préceptes dogmatiques puisés dans le sentiment et dans la raison, et qui seraient par conséquent plus ou moins obligatoisuivant la manière de raisonner et de sentir, mais bien des préceptes métaphysiques fondés sur la nature de l'homme et les lois éternelles du monde. Ce caractère élevé qui domine tout le Tchoung-young, place ce traité de morale métaphysique au premier rang des écrits de ce genre que nous a légués l'antiquité. On peut certainement le mettre à côté, sinon audessus, de tout ce que la philosophie ancienne nous a laissé de plus élevé et de plus pur. On sera même frappé en le lisant de l'analogie qu'il présente, sous certains rapports, avec les doctrines morales de la philosophie stoïque enseignées par Épictète et Marc-Aurèle, en même temps qu'avec la métaphysique d'Aristote. Le Lun-yu, le troisième livre, porte aussi le titre d'Entretiens philosophiques. La lecture de ces entretiens de Confucius et de ses disciples rappelle, sous quelques rapports, les dialogues de Platon, dans lesquels Socrate son male tre occupe le premier plan; mais avec toute la différence des lieux et de la civilisation. Il y a assurément beaucoup moins d'art, si toutefois il y a de l'art dans les entretiens du philo

res,

sophe chinois recueillis par quelques-uns de ses disciples, que dans les dialogues poétiques du philosophe grec. On pourrait plutôt comparer les édits de Confucius à ceux de Socrate, recueillis par son autre disciple Xénophon. Quoi qu'il en soit, l'impression que l'on éprouve à la lecture des Entretiens du philosophe chinois, n'est pas moins grande et moins profonde, quoique un peu monotone peut-être. Mais cette monotonie même a quelque chose de la sérénité et de la majesté d'un enseignement moral, qui fait passer successivement sous les yeux les divers côtés de la nature humaine, en la contemplant d'une région supérieure. Et après cette lecture, on peut se dire comme le philosophe chinois: Celui qui se livre à l'étude du vrai et du bien, qui s'y applique avec persévérance et sans relâche, n'en éprouve-t-il pas une grande satisfaction?

Die Metaphyshik des Aristoteles, u. s. w. La métaphysique d'Aristote, sa composition, son contenu et sa méthode, par J. C. Glaser. Berlin, T. Trautwein. 1841. In-8° de x1-254 p.

Le système philosophique d'Aristote, quelque riche en matières, quelque important qu'il soit pour l'histoire de la philosophie, a cependant trouvé chez les modernes peu de partisans et de studieux reproducteurs. Le dégoût pour la forme dont le moyen âge l'avait revêtu, joint aux grands intérêts du présent, en ont détourné complétement l'attention. Cette aversion, qui ne venait à proprement parler que d'un malentendu, a disparu avec les motifs et les circonstances qui l'avaient fait naître, et comme de notre temps la philosophie est arrivée à un point de vue qui rend l'étude approfondie de l'histoire de la philosophie chose de première nécessité, il fallait que la science eût égard, et d'une manière toute particulière, aux écrits d'Aristote. Le système de ce philosophe forme en effet la base de tout le développement de la philosophie, car le premier, circonscrivant son domaine, il a donné un tableau scientifique complet de ses directions.

Ce que l'on a tenté dans d'autres buts pour répandre la connaissance de la philosophie d'Aristote, les expositions plus ou moins nettes, plus ou moins sincères qu'on a faites du système entier ou des parties isolées, sont des travaux en dehors de la voie que s'est tracée l'auteur. Sa pensée est qu'on ne saurait pénétrer complétement le sens de ce système sans une connaissance approfondie de la partie nommée métaphysique, qui en est le noyau, l'élément principal. Cette œuvre est hérissée de si grandes difficultés, de tant d'obstacles, que jusqu'ici, nonobstant les efforts opiniâtres de beaucoup d'hommes de grande science, on n'a pu en triompher. Sans parler du sujet même qui est placé fort au delà de la connaissance vulgaire, et qui pour cette raison, comme dirait Socrate, demande un nageur de Délos, il y a, outre les difficultés communes à tous les écrits de l'antiquité, une circonstance particulière à la métaphysique, c'est qu'elle ne nous est pas arrivée intacte, que nous n'en possédons que des fragmens sans aucun ordre ni liaison.

On a depuis long-temps, et aussi dans ces derniers temps, cherché de toute manière à indiquer et rétablir l'ordre primitif et la liaison rationnelle de ces fragmens; mais que de désaccord dans tous les efforts qui ont été tentés! Et si l'on n'a pas même réussi dans ce but, combien a-t-on dû réussir moins encore à reproduire la forme originelle de l'idée métaphysique qui ne peut arriver qu'à la suite! Aujourd'hui, c'est une obligation d'examiner avec plus d'exactitude tous les systèmes du passé en philosophie; et ce travail fondamental pour la doctrine d'Aristote est dans les conditions exigées par l'état de la science. L'auteur, M. Glaser, s'est donc imposé cette tâche qu'il a divisée, comme l'indique le titre, en trois parties: la première est destinée à rechercher la forme primitive de la métaphysique et à rétablir la liaison des différens livres. Dans cette vue il y a trois choses à faire recueillir les témoignages des anciens qui regardent la métaphysique, et les soumettre à l'appréciation; admettre ou repousser les hypothè ses des modernes, en tant qu'elles mènent au but ou en font

dévier, et enfin obtenir par la critique un résultat qui est le développement progressif des différens livres. Le nom, les nombres et l'ordre des livres de la métaphysique, ou bien nous viennent d'Andronicus lui-même, ou, seulement peut-être adoptés d'après lui, ont-ils commencé à être en usage à partir de son époque. Sur l'ordre des livres rétabli de la manière

suivante:

A, B, ▲, r, E, Z, H, I, ☺, M, N,

M. Glaser remarque que la théorie du vous perdue pour nous, mais dont il reste quelque chose dans le fragment attribué à Théophraste, doit avoir été placée entre les livres M et N, comme l'indiquerait le commencement même du livre N.

Pour le contenu, l'auteur s'est attaché à le développer et å donner une reproduction de l'idée métaphysique, ce que personne n'a pu jusqu'à lui. Il expose sommairement d'abord l'objet de la métaphysique et les différentes parties qui la composent; de là il passe au développement de l'idée. C'est la principale partie de l'ouvrage; elle se subdivise en ses trois parties: idée et principe de la philosophie première, théorie de la substance, et théorie de la substance absolue. L'ordre et l'enchaînement des démonstrations est un nouvel appui pour la suite des livres telle que l'admet M. Glaser, et il s'attache à en faire ressortir les avantages. Dans la troisième partie de la méthode, les trois points principaux se formulent ainsi : l'immédiat, c'est le point de départ, l'hypothèse; la dialectique, la pensée qui met en œuvre ; enfin, la fusion de ces deux élémens, leur union forme la science. Nous n'entrerons point dans le détail de cette théorie et des points par où l'auteur la rattache à la philosophie d'Hegel. Notons seulement que M. Glaser ne regarde pas la métaphysique d'Aristote comme un tout organique, parce qu'elle a été enfantée et développée d'après une règle, mais qu'à la considérer comme production de l'esprit, c'est un morceau dont la beauté et la perfection ne peuvent être conçues et appréciées que par le sens le plus exquis.

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