: sertes; les hommes, les femmes, les enfans, les vieillards se suivaient en désordre, et, sans se parler, vinrent fondre en larmes dans toutes les avenues du château là, fixant tristement leurs regards sur le lieu où reposait leur maître, ils n'osaient s'approcher de ces sombres demeures où ils entraient autrefois avec tant d'allégresse. Trois jours entiers, la terre fut sans culture; le temple où il fut porté fut leur unique asile; leurs larmes et leurs gémissemens, leur seule consolation. Après un deuil de plusieurs jours, ils demandèrent tous la satisfaction de voir les neveux de ce grand homme leurs cœurs avaient besoin de son image; dès qu'ils parurent, un sentiment plus doux leur fit verser des larmes; ils se sentirent émus par une ressemblance frappante même abord, mêmes grâces, même douceur : tout semblait fermer les plaies de ces hommes vertueux, et le calme commençait à renaître dans le cœur de ces âmes sensibles. : Arsène et moi nous restâmes quelques jours auprès des neveux de Mésophée, et, pour distraire leur vive douleur et la nôtre, nous partîmes tous pour Paris; nous nous quittons rarement; chaque jour nous parlons de notre respectable vieillard: le souvenir de ses vertus est nécessaire à nos cœurs, et le bonheur dont je jouis le rappelle sans cesse à ma mémoire. FIN DES MÉMOIRES PHILOSOPHIQUES. CONTENUES DANS LES MÉMOIRES PHILOSOPHIQUES. Nore des Éditeurs de cette nouvelle réim- pression, page Bref de Sa Sainteté Pie VI, adressé à l'abbé Préface du Baron de *** CHAP. I. L'entrevue d'un Philosophe CHAP. II. Le Dîner, CHAP. III. Les Prôneurs, CHAP. IV. Les Saturnales philosophiques, CHAP. V. Établissement de la Philosophie xj XV I 10 17 31 Régime et institut de la 52 77 87 CHAP. VIII. Les Doutes, CHAP. IX. Le vrai Philosophe, 91 100 107 112 Société philosophique, CHAP. VI. L'Arrêt, CHAP. VII. L'Humanité philosophique, CHAP. X. L'Origine des Religions, CHAP. XI. Les Jardins, CHAP. XII. La Lecture.- Esprit de nos Phi- 1.er EXTRAIT. Hymne à la Philosophie, 123. 2. EXTRAIT. Les Rois. Diatribe philo- 5. EXTRAIT. Christianisme, 133.— 6.o Ex- - e Amour filial, 139.8. EXTRAIT. Recon 121 De la nécessité je reconnais l'empire; Mais quelqu'un a dit qu'il est impossible de penser que cette Histoire Naturelle soit l'ouvrage d'un athée, et qu'on a dû y insérer postérieurement ces passages qui impliquent contradiction. Je le croirais volontiers; car celui qui se propose de nous faire admirer les merveilles de la nature, et qui remarque tantôt qu'elle a fait du blé le plus fertile de tous les grains, parce qu'il est le plus nécessaire à l'homme; tantôt qu'elle garantit les plantes salutaires des insultes des animaux, etc.; celui-là, dis-je, a dû reconnaître mieux qu'un autre la spiritualité de l'être qui sait prendre de telles précautions. Les matérialistes modernes nous parlent aussi de la nature; mais ils la dépouillent de cette intelligence. Elle fait tout nécessairement ; et il n'y a par conséquent ni précautions, ni cause finale dans l'univers. Mais qu'est-ce que la nature, si ce n'est les choses créées, et, dans un autre sens, l'ordre répandu dans ces choses? Qu'est-ce que cet ordre, si ce n'est, d'après la définition de M. de Buffon, le système des lois établies par créateur pour l'existence et la succession des êtres ? Et qui peut comprendre comment des lois peuvent exister sans législateur? le (3) La nécessité ne peut être qu'un effet. La mieux sentie, celle de manger, de boire, de mourir, résulte de notre condition d'homme, et par conséquent de la volonté de notre créateur. S'il était possible de trouver un autre sens à ce mot, il n'en serait pas moins ridicule, sans doute, de substituer à une cause invisible, mais concevable, une autre cause également invisible, et entièrement inconcevable; mais cet autre sens, il est impossible de le trouyer. En nous disant que tout se fait nécessaire Elle a beau m'écraser, je ne dépends pas d'elle. Quoi, notre œil merveilleux ne fut point fait pour voir, Ce qui ne pense pas aurait fait la pensée (4)! ment, on nous dit que tout se fait nécessairement sans cause, et voilà le comble de l'absurdité. (4) Locke, après avoir prouvé la spiritualité et l'immortalité de l'âme, dit qu'il n'oserait pourtant affirmer que Dieu ne puisse douer la matière de la faculté de penser. Ce mot échappé, par respect même pour l'Etre suprême, au plus grand métaphysicien qui ait existé, est devenu un sujet de triomphe pour les malérialistes. Locke a tort sans doute on doit affirmer que Dieu n'a pas donné à la matière la faculté de penser, quand on a démontré l'incompatibilité du principe pensant avec la matière. Mais quel avantage peut retirer l'athée d'une hypothèse qui; fût-elle vraie, exigerait au mème point la toute-puissance de l'Être Suprême? Dire qu'il n'est pas impossible à Dieu de douer la matière de pensée, ce n'est pas dire que la matière a par ellemême, ou tient d'elle-même la faculté de penser. Je crois, comme Locke, que rien n'est impossible à Dieu; mais s'il ne lui est pas plus difficile de créer et d'unir les deux substances, que de combiner dans une seule leurs propriétés de nature si différente, pourquoi aurait-il préféré ce dernier mode? D'ailleurs, rendre la matière pensante, n'est-ce pas toujours lui communiquer une âme! Si Dieu voulait faire penser et parler une montagne, conçoit-on qu'il pût opérer ce prodige autrementque par l'addition de la substance spirituelle à la substance matérielle? Nous dirions : Si c'est la pierre elle-même qui pense, combien le sentiment individuel de son existence, qui fait de chacun de nous une seule personne, peut-il résulter de l'assemblage d'une infinité de parties ? Cependant il faut ou que chaque partie de cette montagne soit pensante, ou que cette fasulté soit le produit de toutes ses parties combinées entr'elles. |