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les dits pasteurs, excepté M. Gibert l'ainé, auront chacun un quartier fixe. Lesquels quartiers ont été réglés comme suit :

« 1o Saint-Savinien, le Port-des-Barques, Souhe, Luzac, Marennes et Mornac, formeront celui de M. Sollier.

«La Tremblade, la Pimprelière, Avallon, Patewe, Breuillet, le Pouyaud et Saint - Pallais, celui de M. Dugas.

« 3o Les cinq églises d'Angoumois avec celle de Jonzac, celui de M. Martin.

« 4o Royan, Didone, Méché, Coze, Mortagne, SaintFort, Gémozac et Pons, celui de M. Jarousseau.

«< 5° Et à l'égard de l'île de Rhé, il a été convenu que M. Martin y ferait une ronde par année, et qu'elle serait d'ailleurs desservie alternativement par MM. Sollier et Dugas. »

A la voix de ces zélés prédicateurs, les temples de Gémozac, Pons et autres lieux furent rouverts, mais fermés par ordre en 1763; rouverts de nouveau en 1774, ils le furent définitivement malgré les ordres envoyés de la cour.

Ces faits concordent-ils avec le témoignage du cardinal de Bausset, insinuant que Fénelon a triomphé de la foi des protestants de Saintonge, encore si nombreux aujourd'hui ?

L'assertion du jésuite Querbœuf n'est guère

plus exacte que celle du cardinal: « Malgré la satisfaction que lui témoigna Louis XIV..., Fénelon fut plus de deux ans sans paraître à la cour; il reprit tranquillement ses fonctions de supérieur des Nouvelles Catholiques et de la Madelaine du Tresnel (1); » car les témoignages effectifs de la satisfaction du monarque furent d'une étrange nature: ils se bornèrent à empêcher Fénelon de devenir évêque de Poitiers (2) et coadjuteur de l'évêque de la Rochelle. Il fallut un changement de ministère pour que la royale faveur tombât sur le convertisseur malheureux, dont on avait eu le temps d'oublier l'échec. Ce n'est que le 16 août 1689 qu'il fut appelé à diriger l'éducation du petit-fils de Louis XIV, c'est-à-dire un peu moins de quatre ans après son départ pour la Saintonge.

(1) Euvres de Fénelon, Paris, 1822, I, 26.

(2) Il fût nommé un instant, et révoqué avant que la no' mination fût rendue publique.

APPENDICES

LES REMONTRANCES DU CLERGÉ ET LA RÉVOCATION

DE L'ÉDIT DE NANTES.

(Mémoire lu à l'assemblée générale de la Société de l'Histoire du Protestantisme français, en 1865).

Il est inconcevable qu'on ait osé et qu'on ose encore nier que le clergé catholique du dix-septième siècle ait été l'instigateur ardent, infatigable, acharné, du grand crime de la Révocation. Les preuves de ce fait se trouvent, innombrables, dans un ouvrage en 12 volumes in-fo, publié par ordre même du clergé. Voici le titre du livre accusateur: Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France, mis en nouvel ordre suivant la délibération de l'assemblée générale du clergé du 29 août 1705; Paris, 1716.Nous nous bornerons à citer les passages les plus remarquables des Remontrances que le clergé, réuni en assemblée générale, adressait régulièrement au roi.

Du temps de Henri IV, les évêques manifestent déjà leur mauvais vouloir envers les protestants, mais ils sont loin de le prendre avec lui sur le même ton qu'avec Louis XIV, tant s'en faut. Le Béarnais tient à son édit de Nantes et n'y veut rien changer. Le clergé se fait petit, humble; il parle de « la main du roi qui punit. » Sous Louis XIII, il parle déjà plus haut, et enfin, sous Louis XIV, il dévoile hardiment son plan d'attaque pour la ruine du protestantisme. Cependant, en

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