Lui disant: Mon mignon, je vous sauve la vie. Je vous demande en bonne foi à ces mots. Pour moi, j'approuve son propos. (Depuis La Fontaine ). FRANÇAIS. Benserade, fab. 160. LATINS. Desbillons, L. III. fab. 6. OBSERVATIONS DIVERSES. Dans la fable 33 d'Abstemius, c'est le Démon qui fait ici le rôle de la Fortune; l'Enfant est remplacé par une vieille femme; du reste, il n'y a de changement que dans les noms; les caractères, lę, scns et la morale indiquent une source et un dessein communs. Les Payens, qui voyoient Dieu jusques dans le Diable, pouvoient, comme dit Boileau, mettre à chaque pas le lecteur en Enfer; mais La Fontaine a sagement senti que De ces fictions le mélange coupable Même à la vérité donne l'air de la fable. (Art. poét. ch. III.) (1) Nous la faisons de tous écots. Ecot est la part que chacun paie dans un repas commun. Ce mot ne vient pas du latin esca; ce que l'on mange, comme je l'ai entendu soutenir, mais du grec exel sortiri, habere, avoir. FABLE XI. Les Médecins. (Avant La Fontaine ). GRECS. Esope (*). E Le Médecin Tant-pis alloit voir un malade, (Depuis La Fontaine). FRANÇAIS. Fables en chansons, L. V. fab. 36. ITAL. Luig. Grillo, fav. 83. OBSERVATIONS DIVERSES. (1) Le Médecin Tant-pis, etc. Pline le jeune vante quelque part un poète comique de son temps, très-heureux, dit-il, dans le choix des noms qu'il invente (Epist. L. VI. ep. 21. ad Canin). Cet éloge, appliqué à La Fontaine, lui convient parfaitement. Il a créé, pour l'apologue, un Vocabulaire nouveau. Molière en avoit fait autant pour la comédie; mais il y a, dans la nomenclature de l'un et de l'autre, la même différence que dans le genre. Les traits de la comédie sont ceux de la satyre : les jeux de (*) Esope a deux fables sous le même titre : le Médecin et le Malade, fab. 31, cile Malade et le Médecin, qui se rapproche plus que la première du sujet de notre Apologue français. l'apologue sont ceux d'un enfant malin. Ainsi le Diaphoirus de Molière devient le Médecin Tant-pis de La Fontaine. Si les surnoms plaisants, donnés aux deux esculapes, appartiennent au fabuliste, l'anecdote elle-même pourroit tenir à l'histoire. Les satyres de Boileau ont immortalisé une de ses belles-sœurs, sans mal toujours malade, que visitoient deux médecins, dont l'un M. Perrault, étoit pour elle le Médecin Tant-pis; l'autre, M. Rainsaut, étoit le Médecin Tant-mieux. (Voyez les notes sur sa satyre X. T. I. p. 241.) FABLE XII I. La Poule aux œufs d'or. (Avant La Fontaine). ORIENTAUX. Lockman, fab. 18. GRECS. Esope, f. 136. Gabrias, 21. — .-LATINS. Avien, f. 33. FRANÇAIS. Marie. Ysopet, le Vilain et le Dragon (*). L'AVARICE perd tout en voulant tout gagner. Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable, Il crut que dans son corps elle avoit un trésor. 11 la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable A celles dont les œufs ne lui rapportoient rien, (*) Le Dragon, possesseur d'un trésor, échappe à la mort par la fuite; le trésor s'en va avec lui. C'est-là le sujet du délicieux conte de M. de Senecé, si connu sous le titre du Kaïmac, transporté des Fables orientales dans notre poésie française, et dont quelques traits. se retrouvent dans la fable des Deux Perroquets, etc. (La Fonaine, Liv. II. fab. 12. ) et dans d'autres imitations, ainsi que nous e remarquerons à l'occasion de cette fable. Belle leçon pour les gens chiches! Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus Pour vouloir trop tôt être riches! (Depuis La Fontaine). FRANÇAIS. Benserade, fab. 120. Fables en chansons, Liv. III. fab. 9. LATINS. Desbillons, Liv. XI. fab. 15. Rimicius, L. III. f. 10. Anonyme, 65, dans le Phèdre de Barbou, pag. 136.-ALLEMANDS, Lichtwer, fab. prolog. du Liv. II. NOTE D'HISTOIRE NATURELLE. LA POULE, Oiseau domestique bien précieux par le tribut qu'elle paie à nos besoins et à notre luxe. Elle est familière, d'un entretien facile. Les espèces en sont trèsmultipliées. On connoît sa tendresse pour ses petits, qui tant de fois a servi de leçon à l'homme. OBSERVATIONS DIVERSES. Il n'y dans cette fable de remarquable que le premier vers. (Avant La Fontaine ). GRECS. Esope, fab. 261. Gabrias, fab. 6. UN Baudet chargé de Reliques S'imagina qu'on l'adoroit. Dans ce penser il se quarroit, Recevant comme siens l'encens et les cantiques. Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit : Maître Baudet, ôtez-vous de l'esprit Une Une vanité si folle. Ce n'est pas vous, c'est l'Idole, A qui cet honneur se rend, D'un Magistrat ignorant (Depuis La Fontaine ). FRANÇAIS. Fables en chansons, L. I. fab. 7. ITAL. Luig. Grillo, fav. 58. FABLE X V. Le Cerf et la Vigne. (Avant La Fontaine.) GRECS. Esope, fab. 65. Gabrias, f. 10. Aphtone, f. 18. - LATINS. Phèdre, Liv. I. fab. 12. Faerne, f. 7༠, UN Cerf, à la faveur d'une Vigne fort haute, Et telle qu'on en voit en de certains climats (1), Les Veneurs pour ce coup croyoient leurs Chiens en faute. Broute sa bienfaitrice: ingratitude extrême ! J'ai mérité, dit-il, ce juste châtiment : Vraie image de ceux qui profanent l'asyle Tome I. T |