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de l'humanité, soumise à l'état de guerre, est immense personnage inévitable de ce drame compliqué, il a paru dans tous les actes, et l'on peut croire à la nécessité de sa présence pour le dénouement. Qu'aura-t-il à dire dans la grande assemblée des nations, si énergiquement annoncée par ses prophètes, dans cette assemblée morale où chacune d'elles, fatiguée d'être en lutte avec les autres, et de sacrifier sans cesse à des pensées stériles, apportera la volonté arrêtée de former une alliance durable, et de tout peser au poids de la justice, de l'utilité et de la raison?

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Le christianisme et la religion de Mahomet doivent au mosaïsme leurs princiélémens. Il n'est de pas système politique, adopté depuis la chute de la monarchie romaine, qui n'ait cherché dans son sein, quelque chose de la force dont il a été doué.·

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Seize cents ans de vie politique, malgré des événemens faits pour éteindre à chaque pas la petite association-modèle qu'il avait voulu créer; dix-huit siècles de persécutions et de souffrances, pendant lesquels se sont élevées, de temps à autre, quelques capacités supérieures, pour remonter la machine, et pour la pousser avec plus ou moins de peine, jusqu'à l'heure prévue de la régénération de l'humanité : voilà de quoi fixer de prime abord les regards les moins attentifs.

Dans l'intérêt de cette histoire, c'est donc sur les institutions que j'ai dû principalement insister: leur influence domine toujours en quelque chose l'influence des époques successives; et nous avons à juger leur nature, les changemens qu'elles subirent, et l'espèce de combat qui s'est engagé entre ces institutions mêmes, les dispositions privées des Hébreux,

les circonstances et le développement des

po

pulations. Avec l'ordre purement chronologique, après avoir donné une certaine impulsion à l'esprit du lecteur, il aurait fallu l'arrêter à tout instant, pour lui soumettre des distinctions, des explications et des preuves; avec l'ordre des matières, tel que je l'adopte, j'examine chaque fait en détail et dans ses rapports avec l'ensemble, et j'acquiers l'inappréciable avantage de briser le cercle d'idées que les noms hébreux réveillent, comme par une habitude mécanique, chez le plus grand nombre. Montesquieu voulait qu'on éclairât les lois par l'histoire, et l'histoire par les lois : c'est le but que je me suis proposé. La vérité des principales considérations que j'expose est indépendante de ma manière de les traiter, et des erreurs et des illusions particulières dont personne n'est exempt.

Si mon livre se fait lire, j'en rendrai

longue période où les mots, peuple, loi, égalité, utilité nationale, supériorité intellectuelle, indépendance, législation régulière, n'obtenaient, pour ainsi dire, aucun accès dans les langues vivantes, il était impossible que Moïse fût porté à sa véritable place; impossible qu'on découvrît la solution naturelle de l'existence et des vicissitudes du peuple qu'il avait constitué, après s'être préparé à cette œuvre difficile, par des études savantes et par de fortes méditations. Aussi les opinions généralement répandues à ce sujet, surtout en France, manquent-elles pour la plupart de sagesse, à tel point, qu'il n'aurait pas fallu craindre de les poursuivre avec un fouet vigoureux, si les causes qui les entretenaient ne s'étaient déjà évanouies devant d'autres causes toutes favorables à leur destruction.

Le rôle du peuple hébreu dans l'histoire

de l'humanité, soumise à l'état de guerre, est immense personnage inévitable de ce drame compliqué, il a paru dans tous les actes, et l'on peut croire à la nécessité de sa présence pour le dénouement. Qu'aura-t-il à dire dans la grande assemblée des nations, si énergiquement annoncée par ses prophètes, dans cette assemblée morale où chacune d'elles, fatiguée d'être en lutte avec les autres, et de sacrifier sans cesse à des pensées stériles, apportera la volonté arrêtée de former une alliance durable, et de tout peser au poids de la justice, de l'utilité et de la raison?

Le christianisme et la religion de Mahomet doivent au mosaïsme leurs principaux élémens. Il n'est pas de système politique, adopté depuis la chute de la monarchie romaine, qui n'ait cherché dans son sein, quelque chose de la force dont il a été doué.

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