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répétèrent le refrain en chœur, au son des tambourins et des cymbales * :

« Je chanterai le Dieu d'Israël qui s'est élevé » fièrement et qui a précipité dans la mer le » cheval et le cavalier.

>> Il est ma force, je redirai ses louanges; il » m'a sauvé, je lui consacrerai un temple; il a » été l'objet du culte de mon père, et je l'exal» terai. Ce Dieu est un guerrier vaillant, du » nom de Jehovah : il a englouti les chariots » du pharaon, l'élite de ses capitaines et toute » son armée....

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Que ta droite s'est montrée redoutable! » elle a froissé l'ennemi; tu as détruit ceux qui » se sont élevés contre toi; tu as láché ta colère, » et elle les a consumés comme du chaume. >> Ton souffle a fait amonceler les eaux; les >> courans se sont arrêtés, les abîmes se sont » condensés au milieu de la mer.

» L'ennemi disait : Je les poursuivrai, je les » atteindrai; je partagerai le butin, et ma ven>> geance sera assouvie : je tirerai mon épée, et » ma main les anéantira. Mais ton souffle est

* Comment se fait-il donc qu'on ait souvent pris à la lettre ses sublimes accords? La postérité lisant un jour le passage du Rhin chez le poëte, le confondra-t-elle avec le récit de l'historiographe? Les prêtres de Memphis conservèrent long-temps, dit-on, dans toute sa simplicité, le souvenir de cette catastrophe. (Eusèbe, Præparat. Evangelic., lib. ix.)

>> accouru de nouveau; les abîmes les ont re» couverts, et ils se sont enfoncés comme du

>>

plomb dans les eaux violentes.

>> Parmi les dieux qu'on adore, en est-il de >> semblable à toi ; aussi grand, aussi digne d'être chanté, qui fasse des choses aussi magni

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fiques? Tu as étendu ta droite, et la terre les » a engloutis. Après avoir délivré ce peuple, » tu l'as guidé toi-même: et tu le transportes » par ta force dans la demeure de ta sainteté. >> Les peuples l'ont appris, et ils en frémissent: » la douleur a saisi les habitans de la Palestine, >> les princes d'Edom sont épouvantés; le trem» blement s'est emparé des hommes de Moab; >> tous les habitans de Canaan se dessèchent de >> peur.

>>

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Que la puissance de ton bras maintienne » sur eux la stupeur et l'effroi; qu'ils restent » immobiles comme la pierre, jusqu'à ce que » ton peuple, ô Jehovah, le peuple que tu as acquis, soit passé.

>>

>> Tu le déposeras, tu le planteras sur la » montagne de ton héritage; dans le lieu pré» paré pour ta demeure, dans un sanctuaire >> affermi par tes mains.

>> Jehovah régnera à jamais, à perpétuité, » car le cheval du pharaon, son char et ses » cavaliers son entrés dans la mer, et il a fait

>> retourner les eaux sur eux, et les enfans » d'Israël ont passé à sec.

» Chantons le Dieu qui s'est élevé fièrement » et qui a précipité dans la mer le cheval et le » cavalier 59. >>

Après trois jours de marche dans la solitude, les Hébreux arrivèrent sur un point qui reçut le nom de Mara (amertume'), à cause de la mauvaise qualité des eaux : elles furent rendues potables, au moyen de l'infusion d'un bois dont l'historien n'indique pas la nature, ou plutôt par le soin qu'il prit, comme l'observe Josèphe, de faire renouveler l'eau des puits 6o, qu'avait altérée une trop longue stagnation.

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A Élim, ils campèrent autour de douze sources d'eau pure qu'ombrageaient soixantedix palmiers. Dans la vallée de Sin, ils commençèrent à unir à la nourriture fournie par les troupeaux, une espèce de gomme friable, très-douce, susceptible d'être pétrie en gåteaux, et qui, paraissant sur le sol le matin après la rosée, fut appelée manne, parce qu'en la voyant on s'écria: Man-hu? (qu'est ce?). Josèphe assure qu'il tombait encore de son temps, dans l'Arabie, une prétendue rosée pareille à celle qui avait nourri les Hébreux. Saint Ambroise, Saumaise, Bochart pensent comme lui, que la

manne était une substance naturelle. Prosper Alpin rapporte que les moines du Sinaï en ramassaient autour de leur monastère, pour l'offrir au consul d'Alger; et les voyageurs modernes en ont signalé l'existence 1. Mais quelle quantité n'aurait-il pas fallu que la presqu'île en produisît pour une si grande multitude *?....

du

Dans la même vallée tout le camp profita

passage de ces oiseaux voyageurs qui, réunis en grand nombre, vont chercher les douces températures. «< Les cailles fatiguées d'un long trajet, dit la Description de l'Egypte, se laissent encore prendre à la main, sur le même rivage où elles servirent de nourriture aux Hébreux 62. >>

A peu de distance, la disette d'eau s'accrut au point qu'on menaça Moïse : aidé de la connaissance des lieux, il fit jaillir d'une roche une source abondante **. En même temps, un de ses lieutenans, Josué, fils de Nun, de la tribu

*

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Le texte dit aussi qu'il n'en tombait pas le septième jour, mais que ce fut seulement quelques hommes du peuple qui n'en trouvèrent point car le peuple lui-même restait en ce jour dans ses tentes. (Exod. XVI, 27, 29.) Les Orientaux croient encore que la gomme terengabine, qui a tous les caractères de la manne mosaïque, et que produit l'arbrisscau nommé alhagi, tombe comme une rosée. (Tournefort, Rosenmuller, p. I, t. 11, pag. 316. )

**

D'après Tacite, ce sont des ânes sauvages qui, en se dirigeant vers une roche verdoyante, auraient indiqué les sources à Moïse. (Hist. liv. v.)

d'Éphraïm, suivi d'une troupe choisie, mit en déroute la tribu nomade des Amalécites, qui harcelait les derrières de l'armée et mutilait les traînards 63.

Enfin, après trois mois, dont la majeure partie s'était écoulée dans les campemens, les Hébreux ayant parcouru quatre-vingt-dix lieues environ, arrivèrent dans la vallée déserte du Sinaï, dans l'angle formé par les deux petits golfes qui terminent au nord la mer Rouge. C'est là que Moïse, pasteur, s'était livré à la contemplation de la nature; là qu'il avait formé le dessein de les arrêter quelque temps 64, pour les rendre plus dociles à sa voix et pour assurer leur organisation, loin des chances d'une guerre sérieuse.

Telle est l'expédition de la sortie d'Égypte, qui remonte à l'an 1473 avant notre ère, cette année même que les monumens marquent pour la disparition d'Aménophis et l'avènement au trône de Sésostris-le-Grand, son successeur. En y ajoutant les quatre cent trente ans du séjour. des Hébreux, on tombe précisément au règne du pasteur Aphobis, le pharaon qui nomma Joseph son ministre. Dans la même période, Cécrops quitta l'Égypte, à laquelle il devait, comme Moïse, ses premières connaissances, pour aller porter sur les rives de l'Attique

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