Oldalképek
PDF
ePub
[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

laire dans la mer pendant le flux, et seraient revenus sur le même rivage d'où ils étaient partis 55. Un haut fond transversal et beaucoup plus élevé que le reste du lit du golfe, resta à découvert, de sorte que les eaux de l'extrémité de ce golfe se séparèrent peu à peu de la masse qui rentrait sur elle-même et formèrent une espèce de lac auquel le haut fond servait de digue. Cette disposition, très-facile à concevoir, et dont les observations faites par M. du BoisAymé sur les lieux mêmes semblent confirmer l'exactitude 56, est exprimée à la lettre dans la partie historique du texte qu'il faut bien se garder de confondre avec la partie poétique que je citerai plus loin. «La mer se retira toute la nuit par un vent d'orient très-fort, et elle fut à sec et les eaux se divisèrent 57. »

Aussitôt les diverses tribus entrèrent sur le haut fond et se développèrent d'autant plus qu'il s'élargissait davantage : elles s'avançèrent, ayant à gauche la partie des eaux que j'ai nommée le lac, qui de ce côté les arrêtait, comme un mur, et à droite, les eaux de toute la mer qui, à mesure qu'elles s'éloignaient du lac, semblaient se fendre pour leur ouvrir un passage. Dès qu'ils eurent aperçu ce mouvement, les Égyptiens suivirent, aveuglés par

la

vengeance, les traces de l'ennemi, qui,

parvenu sur l'autre rive, aurait pu se ranger de manière à repousser leurs efforts, et à les retenir dans le lit du golfe. Mais cette précaution ne fut pas nécessaire. L'obscurité d'une nuit orageuse et surtout la pesanteur des chariots égyptiens, dont les roues enfonçaient dans ce terrain de sable, accrurent au dernier point la difficulté de leur marche. Tout à

et

que

[ocr errors]

coup

le bruit des eaux accourant avec d'autant plus de violence que le vent les avait plus retenues, le golfe est en cet endroit plus resserré, se fit entendre. Un seul cri, « Fuyons! le Dieu des enfans d'Israël combat contre nous! » fut aussitôt répété de toute part. Mais où fuir? A gauche les eaux du lac retiennent leurs pas, comme un mur; les deux rives sont éloignées, et le bruit croît aussi rapide que la parole.... Quel désordre cette situation éclairée par une aurore sombre ne dut-elle pas jeter parmi les Egyptiens! L'effroi de la mort succède à la colère; leurs esprits s'égarent, et bientôt les eaux de la mer arrivant sur le haut-fond, se réunissent au lac et les entraînent, eux, leurs chevaux et les bagages 59.

58

Un hymne pompeux, dans lequel Moïse redit en poëte le haut fait qu'il vient d'accomplir en capitaine, fut chanté sur le rivage même par Miriam sa sœur et par toutes les femmes, qui

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors]

répétèrent le refrain en chœur, au son des tambourins et des cymbales *:

«Je chanterai le Dieu d'Israël qui s'est élevé » fièrement et qui a précipité dans la mer le » cheval et le cavalier.

Il est ma force, je redirai ses louanges; il » m'a sauvé, je lui consacrerai un temple; il a » été l'objet du culte de mon père, et je l'exal» terai. Ce Dieu est un guerrier vaillant, du » nom de Jehovah : il a englouti les chariots » du pharaon, l'élite de ses capitaines et toute » son armée....

>>

Que ta droite s'est montrée redoutable! » elle a froissé l'ennemi; tu as détruit ceux qui » se sont élevés contre toi; tu as lâché ta colère, » et elle les a consumés comme du chaume. » Ton souffle a fait amonceler les eaux; les » courans se sont arrêtés, les abîmes se sont » condensés au milieu de la mer.

» L'ennemi disait : Je les poursuivrai, je les atteindrai; je partagerai le butin, et ma ven» geance sera assouvie : je tirerai mon épée, et » ma main les anéantira. Mais ton souffle est

* Comment se fait-il donc qu'on ait souvent pris à la lettre ses sublimes accords? La postérité lisant un jour le passage du Rhin chez le poëte, le confondra-t-elle avec le récit de l'historiographe? Les prêtres de Memphis conservèrent long-temps, dit-on, dans toute sa simplicité, le souvenir de cette catastrophe. (Eusèbe, Præparat. Evangeliç., lib. 1x.)

Une foule d'étrangers les suivit et fut incorporée à la nation 47. Cette masse se divisait en douze corps principaux, dont chacun faisait remonter son origine à l'un des fils de Jacob et portait son nom. La première tribu était celle de Ruben, fils aîné de ce patriarche; ses membres s'appelaient les Rubénites; la seconde, celle de Siméon ou des Siméonites; la troisième, de Lévi; la quatrième, de Juda ou des Juifs, dont, par extension et par abus, le nom a été donné à tous les enfans d'Israël. Les autres tribus étaient celles de Dan, de Nephtali, de Gad, d'Azer, d'Issachar, de Zabulon, de Joseph qui fut divisée en deux tribus, Ephraïm et Manassé, et de Benjamin.

Cependant les Egyptiens revenus du coup qui les avait frappés, brûlèrent d'assouvir leur vengeance. «Eh quoi! s'écria le pharaon, nous avons laissé partir Israël, nos esclaves! » Mais tandis qu'il assemblait son armée et ses cha

bout de 433 ans et un tiers, est de 24,576 personnes vivantes; de sorte qu'il trouve plus de 1600 mille individus lors de la sortie d'Egypte, parmi lesquels 600 mille hommes. Mais Wallace ne compte en général qu'une femme pour chaque individu, et un enfant et un vieillard pour trois couples, ce qui est en opposition directe avec la base même du calcul. Je ne parle pas du Père Pétau, qui marche aussi vite dans l'accroissement des populations que dans les multiplications en chiffres. Michaëlis s'étaie, comme les rabbins, des mariages précoces, de la longévité, de la polygamie et de l'excessive fécondité des femmes en Egypte. Le lecteur jugera.

riots de guerre, les Hébreux se hâtaient à travers un pays coupé de montagnes, ayant en tête, pour éviter que les diverses bandes ne prissent de fausses routes, un grand feu de matières résineuses, qui, de nuit, faisait apercevoir une vive flamme, et de jour, une épaisse vapeur. Les Arabes en usent encore ainsi; Alexandre eut recours à ce moyen 48, et l'historien sacré, lui-même, nous force à prendre cette idée de la colonne conductrice; car loin de marcher seule, elle était dirigée par les hommes qui connaissaient le mieux le pays. « Je t'en prie, dit-il à son beau-frère Hobab de Madian, ne nous quitte point, tu nous serviras de guide, attendu que tu connais tous les lieux où nous aurons à camper dans le désert. Nous te récompenserons plus tard de tes soins. 49

[ocr errors]

On ne suivit pas le chemin des Philistins, qui était le plus court pour aller dans la terrepromise, afin de ne pas se placer aussitôt entre deux puissans ennemis; et après avoir remonté vers l'isthme de Suez, on fit comme un crochet qui ramena au midi, vers la mer Rouge. La première pause fut dans un lieu nommé Succoth (tente), à cause des tentes qu'on y dressa; la seconde fut à Étam. Moïse commanda ensuite un nouveau circuit, pour donner le change à l'ennemi, en lui suggérant que les Hébreux

« ElőzőTovább »