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dérer comme une chose impossible que des hommes qui vivaient dans l'innocence et dans la simplicité de ces premiers temps, aient trouvé, pour se sauver, un passage dans la mer, soit qu'elle se fût ouverte d'elle-même, ou que cela ait dépendu de la volonté de Dieu. La même chose a été exécutée par les Macédoniens, quand ils passèrent la mer de Pamphylie sous la conduite d'Alexandre, de qui Dieu voulut se servir pour ruiner l'empire des Perses (Josèphe, Antiq., liv. II, chap. VII).

Là est le mont Climax, dit Strabon, qui entre dans la mer de Pamphylie, et qui laisse un passage lorsque les flots sont calmes; mais dès que la mer devient grosse, ce chemin est en entier sous les eaux. Malgré la saison d'hiver, Alexandre y fit passer son armée (Liv. XIX, chap. 11, §9). 56 Description de l'Égypte. Mémoire sur les anciennes limites de la Mer Rouge.

57 Cùmque extendisset Moyses manum super mare, abstulit illud Dominus flante vento vehementi, et urente totâ nocte et vertit in siccum: divisaque est aqua (Exod., XIV, 21). Le texte dit : fecit abire, il fit retirer la mer : en effet, plus loin on la verra redire, revenir.

58 Et ingressi sunt filii Israël per medium sicci maris : erat enim aquæ quasi murus à dexterâ eorum et lævå. Persequentesque AEgyptii ingressi sunt post eos...... Jamque advenerat vigilia matutina, et ecce respiciens Dominus super castra AEgyptiorum per columnam ignis et nubis, interfecit exercitum eorum et subvertit rotas curruum, ferebanturque in profundum : dixerunt ergò AEgyptii fugiamus Israëlem! Dominus enim pugnat pro contra nos. Et ait Dominus ad Moysen: Extende manum tuam super mare ut revertantur aquæ ad AEgyptios super currus et equites eorum. Cùmque extendisset Moyses manum contra mare, reversum est primo diluculo ad priorem locum fugientibusque AEgyptiis, occurrerunt aquæ et involvit eos Dominus in mediis fluctibus. Reversæque sunt

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aquæ et operuerunt currus et equites cuncti exercitûs Pharaonis, qui sequentes ingressi fuerant mare: nec unus quidem superfuit ex eis. Filii autem Israël perrexerunt per medium sicci maris, et aquæ eis erant quasi pro muro à dextris et à sinistris: liberavitque Dominus in die illâ Israël de manu AEgyptiorum. Et viderunt Ægyptios mortuos super littus maris, et manum magnam quam exercuerat Dominus contra eos: timuitque populus Dominum, et crediderunt Domino, et Moysi servo ejus (Exod. XIV, 22-31).

Pour peu qu'on veuille prendre en considération le temps où ces choses ont été écrites, le caractère général des langues et du style orientaux, la manière particulière des écrivains hébreux, le but que se proposait l'auteur, il est impossible de ne pas reconnaître beaucoup de simplicité et de franchise dans ce récit.

Michaëlis a établi que les Hébreux commencèrent leur passage à huit heures du soir, et que jusqu'à trois heures environ du matin, c'est-à-dire pendant six ou sept heures, ils eurent le temps de traverser une étendue d'un mille et demi environ. On a pensé aussi que ce ne fut pas tout le peuple qui avait traversé la mer, mais seulement les hommes capables de porter les armės. Lorsque Moïse fut parvenu dans sa première marche à l'extrémité de la Mer Rouge, il aurait dirigé vers l'Arabie une partie du peuple, les femmes, les enfans, les vieillards, en même temps tous les troupeaux, et il ne serait revenu sur ses pas qu'avec l'élite de son armée.

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59 La manière dont fut chanté ce cantique, les paroles de ce cantique et son auteur ont donné lieu à de grandes discussions. Je ne m'arrête pas à ces questions qui n'ont pour résultat que des probabilités. Mais ce qui me semble plus positif, c'est la nécessité d'y voir un langage poëtique tout différent du langage historique

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cité dans la note précédente. On n'y remarque pas une coupe de strophes invariables. Le rithme est tout arbitraire; et c'est plutôt par la majesté des paroles et les inflexions de voix dont on les accompagnait, qu'il se distingue de la prose. Quant aux tambours avec lesquels s'accompagnaient Miriam et le chœur des femmes, c'étaient probablement des tambours de basque trèscommuns chez les Arabes et dans tout l'Orient.

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Tunc cecinit Moyses et filii Israël carmen hoc Domino, et dixerunt : cantemus Domino: gloriosè enim magnificatus est; equum et ascensorem dejecit in mare. Fortitudo mea est; et laus mea Dominus, et factus est mihi in salutem : iste Deus meus, et glorificabo eum : deus patris mei et exaltabo eum.

Jéhovah, quasi vir pugnator, omnipotens nomen ejus. Currus Pharaonis et exercitum ejus projecit in mare : electi principes ejus submersi sunt in mari. Abyssi operuerunt eos, descenderunt in profundum quasi lapis. Dextera tua, Domine, magnificata est in fortitudine dextera tua, Domine, percussit inimicum, et in multitudine gloriæ tuæ deposuisti adversarios tuos : misisti iram tuam, quæ devoravit eos sicut stipulam. Et in spiritu furoris tui congregatæ sunt aquæ stetit unda fluens, congregatæ sunt abyssi in medio mari.

Je le demande maintenant: est-il possible à qui que ce soit de ne pas voir dans ces eaux arrêtées et condensées, une image poëtique? L'un des versets précédens dit que la colère de Dieu dévora les Égyptiens comme le feu dévore la paille : un autre dit qu'ils tombèrent au fond de l'eau comme du plomb. Or, cela. n'est pas d'une vérité rigoureuse : la paille dévorée par le feu ne laisse plus de trace; une masse de plomb en proportion de la masse des Égyptiens, resterait inébranlablement fixée au fond de l'eau, tandis que les

corps des submergés ne disparurent point, et furent poussés sur le rivage. Aussi voyez quelle différence entre les deux récits: les eaux se retirèrent par un vent trèsviolent, dit l'historien; le souffle de la colère de Jéhovah fit arrêter les eaux, les amoncela, les condensa, dit le poëte. Les eaux retournèrent sur le matin, dit l'historien : Jéhovah souffla de nouveau, et tout cet amas condensé tomba sur les Égyptiens, dit le poëte.

Au pied du mont Adule entre mille roseaux,
Le Rhin tranquille et fier du progrès de ses eaux,
Appuyé d'une main sur son urne penchante
Dormait au bruit flatteur de son onde naissante,
Quand un cri tout à coup, suivi de mille cris,
De ce calme profond vient tirer ses esprits.
Il se lève, il regarde...

Parmi les raisons qu'ont données de part et d'autre les auteurs qui soutiennent que les livres de Moïse ont été écrits long-temps après lui, et ceux qui lui en attribuent la rédaction même, il en est une qui frappe par-dessus toutes : c'est que le peuple hébreu devient beaucoup plus étonnant, s'il faut y reconnaître une série d'hommes dominés par la même pensée, et travaillant à des siècles de distance les uns des autres comme s'ils n'eussent été qu'un même individu; c'est que toutes ces choses, considérées comme objet d'imagination, ne seraient pas moins remarquables que si leur réalité était hors de litige.

60 Alors il prit un morceau de bois qu'il fendit en deux, et, après l'avoir jeté dans le puits, il dit au peuple que Dieu avait exaucé sa prière, et qu'il ôterait à cette eau tout ce qu'elle avait de mauvais, pourvu qu'ils exécutassent ce qu'il leur ordonnerait. Ils lui demandèrent ce qu'ils avaient à faire; il commanda aux plus robustes de tirer de l'eau de ce puits, et les assura que celle qui y resterait se

rait bonne à boire. Ils obéirent, et reçurent ensuite l'effet de sa promesse (Antiq. judaïq., liv. III, chap. 1).

61 Manè quoque ros jacuit circuitum castrorum. Cùmque operuisset superficiem terræ, apparuit in solitudine minutum et quasi pilo tusum, in similitudinem pruinæ super terram. Quod cùm vidissent filii Israël, dixerunt ad invicem man-hu? Quod significat, quid est hoc ?... Appellavitque domus Israël nomen ejus man: quòd erat quasi semen coriandri album, gustus ejus quasi simile cum melle (Exod., XVI, 14, 31).

Parmi beaucoup d'autres qualités que les commentateurs ont su rendre de plus en plus singulières : « Elle avait ceci de remarquable, dit Josèphe, que ceux qui s'en nourrissaient la trouvaient si délicieuse qu'ils ne désiraient point d'autre nourriture. » Il tombe encore aujourd'hui en ce pays-là une rosée semblable à celle qu'il plut alors à Dieu d'envoyer en faveur de Moïse (Antiq., liv. III, chap. I. — Voy. PROSPER ALPIN, De Medicina Ægyptior., liv. II, - BUXTORF, Historia manna. cap. v. CALMET, Dissertation sur la manne. — Description de l'Égypte, tom. 1, loc. cit., pag. 318).

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62 Et ascendens coturnix, cooperuit castra (Exod., XVI, 13.- Description de l'Égypte, tom. I, Notice de M. du Bois Aymé, pag. 318).

Comme on le pense il y a eu diversion sur le sens du mot hébreu traduit ici par cailles; les uns ont voulu que ce fût une espèce de sauterelles dont les Orientaux ont coutume de se nourrir, d'autres des poissons ailés. Mais la majorité se réunit pour les cailles ; et en effet, cette espèce d'oiseau est des plus communes sur ce rivage. « Toute la contrée d'Égypte, dit Prosper Alpin (Rerum ægyptiarum, lib. IV, cap. 1), abonde tellement en cailles des plus grasses que les habitans de la campagne n'ont pas besoin de tendre des filets; ils les

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