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royaume; mais tout porte à croire que la levée de bouclier contre Roboam, la fit restreindre, du moins pour quelque temps, dans de justes bornes. Ezechiel déclare qu'on devait assigner un domaine particulier au prince, et lui concéder de plus un soixantième des grains et un centième de l'huile, avec lesquels il serait tenu non seulement d'entretenir sa maison, mais de fournir aux dépenses de tous les sacrifices. publics 145. En cela, le principe de l'égale répartition était de nouveau consacré, et la modération de la taxe ramenait à la loi qui nous apprendra plus tard, que l'homme choisi pour porter le sceptre devait vivre toujours avec simplicité.

La plupart des censures et philippiques des prophètes signalent l'avidité des rois, des chefs, des sacerdotes, à retirer de l'argent du peuple. «Malheur à vous! s'écriaient-ils. Vous êtes solidaires les uns pour les autres; au grand jour du paiement des fautes, vous supporterez tout le poids de vos iniquités : l'épée fera couler le sang dans les appartemens les plus reculés; elle n'epargnera ni le vieillard, ni la vierge, ni les petits enfans; la dévastation et une effrayante solitude se succèderont dans vos palais 146. ».

La taxe qu'imposa Ménahem roi d'Israël, vers l'an 774 avant notre ère, pour acquitter le tribut de mille talens d'argent qu'avait exigé

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Phul roi des Assyriens, ne fut supportée que les riches 47. Le tribut de cent talens d'argent et d'un talent d'or que Pharaon-Néco mit plus tard sur le royaume de Juda, donna lieu à une égale répartition 148. Sous la domination des rois de Syrie successeurs d'Alexandre, des rois d'Egypte et des Romains, le nombre et le poids des impôts s'accrurent d'une manière effrayante. Plus les Juifs payaient, plus on exigeait de leur part des sacrifices: qui ne connaît les concussions des préteurs romains dans les provinces réunies à l'Empire! Jules César les soulagea. Ils avaient subi le régime des fermiers généraux, comme tous les pays environnans ; le texte même du décret impérial fait connaître les exactions des époques précédentes, et donne l'idée de cette astucieuse politique avec laquelle Rome, s'adressant aux peuples qu'elle projetait de détruire, savait si bien voiler ses projets sous des mots imposans. Cependant le zèle des Juifs à envoyer régulièrement leurs offrandes des pays lointains dans lesquels l'oppression les avait fait émigrer, conservait toujours de l'importance au trésor du temple, qui fut pillé plusieurs fois par les généraux étrangers, comme je le dirai, quand il s'agira de ce temple même. << Jules César empereur, dictateur pour la seconde fois et souverain pontife, après avoir

pris conseil, nous avons ordonné ce qui suit: Attendu qu'Hircan, fils d'Alexandre, juif de nation, nous a de tout temps donné des preuves de son dévouement; que dans la dernière guerre d'Alexandrie il a amené, par notre ordre, à Mithridate, de Pergame, quinze cents soldats, qui n'ont cédé en valeur, à personne ;.... que les commandans des provinces nous ont rendu des témoignages favorables d'Hircan et de toute sa nation, chose dont le sénat et le peuple romain leur ont su beaucoup de gré, nous voulons que lui et ses descendans soient princes et grands sacrificateurs des Juifs, pour exercer ces charges selon les lois et les coutumes de leur pays;..... qu'on leur envoye des ambassadeurs pour contracter amitié et alliance; qu'on mette dans le Capitole, dans les temples de Tyr, de Sidon et d'Ascalon des tables de cuivre où toutes ces choses soient gravées en caractères romains et grecs, et que cet acte soit signifié aux magistrats de toutes les villes, afin que tout le monde sache que nous tenons les Juifs pour nos amis, et qu'on reçoive bien leurs ambassadeurs... Nous ordonnons en même temps, que les habitans de Jérusalem payent tous les ans, hors la septième année, qu'ils nomment sabbathique, un tribut, dont la ville de Joppé sera exempte; qu'ils payent de deux en deux ans, dans Sidon, le

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tribut, qui consiste au quart des semences, et les dîmes à Hircan et à ses enfans, comme ont fait leurs prédécesseurs. Il sera défendu à tout gouverneur, chef de troupes, ou ambassadeurs de lever des gens de guerre, ni d'exiger aucune imposition dans les terres des Juifs, soit quartiers d'hiver, soit sous tout autre prétexte; mais on les laissera jouir paisiblement de ce qu'ils ont acquis et acheté. Nous voulons de plus, que la ville de Joppé, qu'ils possédaient quand ils firent alliance avec le peuple romain, leur reste, et qu'Hircan et ses enfans reçoivent les revenus qui proviennent, tant des laboureurs, que du droit d'ancrage et des marchandises qu'on transporte à Sidon..... Enfin, nous entendons qu'il jouissent de toutes les faveurs qui leur ont été accordées le sénat et par le peuple romain.......; qu'Hircan, ses enfans et ses ambasadeurs aient droit de s'asseoir avec le sénat pour voir les combats des gladiateurs et tous les spectacles publics : et que lorsqu'ils auront quelque chose à demander, on leur fasse connaître la réponse dans dix jours 149.

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Mais ce décret fut bientôt abrogé, et les. choses empirèrent de plus en plus * sous les pro

* Les publicains étaient les percepteurs des impôts. L'Evangile atteste la haine que les Juifs leur portaient.

curateurs de la Judée, jusqu'à l'époque de la grande insurrection nationale. Ainsi, après avoir vu se réaliser les prophéties de Samuel, au sujet des plaies qui leur seraient faites par les rois, les Hébreux devinrent un exemple de cette vérité, que moins un peuple est libre, plus il est forcé de payer à ses maîtres, sans utilité pour lui-même ; et ils furent conduits par la plus fatale expérience, à apprécier toute la sagesse des paroles de Moïse, qui leur avait annoncé, comme conséquence inévitable de la désunion et de l'oubli des intérêts publics, qu'ils semeraient pour l'étranger; que des nations lointaines triompheraient d'eux, s'empareraient de leur pays et les frapperaient d'une ruine complète

Rome et Carthage eurent long-temps un état de finances très-prospère, mais la plupart des sources de leurs revenus reposaient sur la force, ou sur des circonstances éventuelles *. Il était réservé à notre époque de former une véritable

* Les revenus (vectigalia) de Rome étaient les contributions foncières déterminées par le sénat ; les tributs des alliés et des provinces qu'on fatiguait de toute manière; le domaine de l'Etat (ager publicus), sur lequel on levait la dîme; les douanes; les mines, surtout celles d'Espagne; la taxe des esclaves affranchis. Toutes les recettes se versaient dans la caisse, ærarium; toutes les dépenses étaient réglées par le sénat sans la participation du peuple; les employés étaient les questeurs et les secrétaires (Heeren, Histoire ancienne. Burmann, vectigalia populi romani),

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