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accompagnée d'un grand développement des sciences et des arts. Plusieurs historiens de l'antiquité, à la tête desquels Hérodote, étaient entrés à ce sujet dans des détails qui furent long-temps regardés comme fabuleux. Des écrivains se sont occupés à venger ce père de l'histoire. L'ouvrage monumental sur l'Égypte a rétabli toute

sa renommée. Enfin les découvertes récentes d'un savant philologue français ont porté à la dernière certitude les données de tous les âges*, et sont à la veille de dévoiler en entier les choses qui ne se présentaient à nos yeux qu'enveloppées d'un nuage épais.

Cependant l'homme qui, par son esprit et par la manière dont s'écoula sa jeunesse, avait été le plus heureusement placé pour comprendre tous les secrets de la science égyptienne, Moïse se jeta dans une route différente : après avoir opéré la délivrance des Hébreux, il persista dans le dessein de s'éloigner des doctrines de ses maîtres, d'élever la civilisation sur des bases nouvelles, et de former un peuple à qui il fût › en droit de dire: Quant à toi, tu es autrement institué que toutes les nations connues'.

Les premières populations originaires des fertiles plateaux de la haute Asie s'étaient diri

* Voir le Précis du système hieroglyphique des Egyptiens, par M Champollion le jeune, et ses Lettres à MM. Dacier et de Blacas.

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gées vers toutes les parties de ce vaste continent, et avaient pénétré dans le cœur de l'Afrique, soit par l'isthme de Suez, soit à travers la mer Rouge*. Au dire des géographes, l'Arménie est un des plus beaux et des plus fertiles bassins de l'Asie, le centre de la distribution des eaux de cette contrée vers tous les points de l'horizon 3. Et c'est dans l'Arménie même, à ce qu'il paraît, que les populations sorties d'un tronc principal se divisèrent; elles suivirent le cours des fleuves, et de proche en proche, arrivèrent à des époques peu éloignées sur les bords de la Méditerranée, aux embouchures de l'Euphrate, de l'Indus, du Gange et jusque dans la Chine.

Les prétentions de chacun de ces peuples à une antiquité beaucoup plus reculée que tous les autres manqueraient donc de fondement solide, et l'assentiment que les philosophes du dernier siècle ont accordé à quelques unes de ces prétentions mêmes, reposerait sur une fausse induction.

Les progrès des sciences et des arts dans un

* On concevrait d'après cela que l'Égypte eût compté parmi ses peuples des tribus venant en ligne directe du Nord, et des hommes qui, après s'être portés vers l'équateur africain, seraient remontés vers la Méditerranée. Tant que l'hypothèse, dont je reparlerai dans la suite, et qui donne plusieurs souches différentes à la race humaine, n'est pas prouvée, nous devons nous en tenir à cette opinion, autour de laquelle se réunissent jusqu'à présent toutes les probabilités.

accompagnée d'un grand développement des .sciences et des arts. Plusieurs historiens de l'antiquité, à la tête desquels Hérodote, étaient entrés à ce sujet dans des détails qui furent long-temps regardés comme fabuleux. Des écrivains se sont occupés à venger ce père de l'histoire. L'ouvrage monumental sur l'Égypte a rétabli toute

sa renommée. Enfin les découvertes récentes d'un savant philologue français ont porté à la dernière certitude les données de tous les âges*, et sont à la veille de dévoiler en entier les choses

qui ne se présentaient à nos yeux qu'enveloppées nuage épais.

d'un

Cependant l'homme qui, par son esprit et par la manière dont s'écoula sa jeunesse, avait été le plus heureusement placé pour comprendre tous les secrets de la science égyptienne, Moïse se jeta dans une route différente après avoir opéré la délivrance des Hébreux, il persista dans le dessein de s'éloigner des doctrines de ses maîtres, d'élever la civilisation sur des bases nouvelles, et de former un peuple à qui il fût en droit de dire: Quant à toi, tu es autrement institué que toutes les nations connues'.

Les premières populations originaires des fertiles plateaux de la haute Asie s'étaient diri

* Voir le Précis du système hieroglyphique des Égyptiens, par M Champollion le jeune, et ses Lettres à MM. Dacier et de Blacas.

gées vers toutes les parties de ce vaste continent, et avaient pénétré dans le cœur de l'Afrique, soit par l'isthme de Suez, soit à travers la mer Rouge*. Au dire des géographes, l'Arménie est un des plus beaux et des plus fertiles bassins de l'Asie, le centre de la distribution des eaux de cette contrée vers tous les points de l'horizon 3. Et c'est dans l'Arménie même, à ce qu'il paraît, que les populations sorties d'un tronc principal se divisèrent; elles suivirent le cours des fleuves, et de proche en proche, arrivèrent à des époques peu éloignées sur les bords de la Méditerranée, aux embouchures de l'Euphrate, de l'Indus, du Gange et jusqué dans la Chine.

Les prétentions de chacun de ces peuples à une antiquité beaucoup plus reculée que tous les autres manqueraient donc de fondement solide, et l'assentiment que les philosophes du dernier siècle ont accordé à quelques unes de ces prétentions mêmes, reposerait sur une fausse induction.

Les progrès des sciences et des arts dans un

* On concevrait d'après cela que l'Égypte eût compté parmi ses peuples des tribus venant en ligne directe du Nord, et des hommes qui, après s'être portés vers l'équateur africain, seraient remontés vers la Méditerranée. Tant que l'hypothèse, dont je reparlerai dans la suite, et qui donne plusieurs souches différentes à la race humaine, n'est pas prouvée, nous devons nous en tenir à cette opinion, autour de laquelle se réunissent jusqu'à présent toutes les probabilités.

même lieu n'ont rien de régulier. Si à certaines époques ils marchent avec lenteur, il en est d'autres où l'intelligence humaine parcourt avec une incroyable rapidité la plus longue carrière. Faudra-t-il conclure du temps qu'elle aura mis dans le premier cas, le laps de temps écoulé pour le second? Non, sans doute : ne voit-on pas l'enfant qui bégaye à peine quelques mots acquérir en peu de jours un accroissement de connaissances dont aucune autre période de la vie n'offre l'exemple?

Ce que je dis s'applique au grand âge qu'on s'est plu à donner à la race humaine. Qu'une nombreuse série de siècles soit passée depuis que la terre a été lancée dans l'immensité jusqu'au moment où l'homme a paru à sa surface, cela est indubitable : mais que l'espèce actuelle remonte à des temps disproportionnés à ceux de la tradition mosaïque *, à trente mille ans et au-delà, comme on l'a prétendu, je ne le pense point. Tous les faits et tous les raisonnemens auxquels on a eu recours sont loin de fournir une preuve décisive; et en supposant que les monumens historiques et physiques éta

* On pense bien que quelques mille ans de plus ou de moins seraient ici sans importance. De même découvrirait-on des peuples anciens dont l'existence eût été cachée jusqu'à nos jours, cela ne changerait rien à l'état de la question.

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