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animaux et d'accoupler ceux de différente nature, fut dictée surtout par la crainte de l'imitation! Mais les temps les plus modernes n'ontils pas vu mutiler des hommes! Dans l'intérêt même des animaux, Moïse recommande de leur laisser prendre un repos septénaire. « Quand tu trouveras un animal domestique égaré, tu le retireras dans ta maison et tu en prendras soin jusqu'à ce que le propriétaire te soit connu : tu porteras du secours à tout animal tombé dans une fosse ou accablé sous sa charge: tu n'attelleras

En mourant au moins je te dise

Que le symbole des ingrats,

Ce n'est point le serpent, c'est l'homme. Ces paroles
Firent arrêter l'autre; il recula d'un pas.
Enfin il repartit: Tes raisons sont frivoles;

Je pourrais décider, car ce droit m'appartient:
Mais rapportons-nous-en. Soit fait, dit le reptile
Une vache était là; l'on l'appelle, elle vient.
Le cas est proposé. C'était chose facile;
Fallait-il pour cela, dit-elle, m'appeler?
La couleuvre a raison : pourquoi dissimuler?
Je nourris celui-ci depuis longues années;

Il n'a sans mes bienfaits passé nulles journées;
Tout n'est que pour lui seul; mon lait et mes enfans
Le font à la maison revenir les mains pleines;
Même j'ai rétabli sa santé que les ans

Avaient altérée, et mes peines

Ont pour but son plaisir, ainsi que son besoin.
Enfin me voilà vieille; il me laisse en un coin,
Sans herbe. S'il voulait encor me laisser paître !
Mais je suis attachée : et si j'eusse eu pour maitre
Un serpent, eût-il su jamais pousser si loin
L'ingratitude? Adieu; j'ai dit ce que je pense........

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pas à la charrue l'âne et le bœuf, à cause de l'inégalité de leur marche; et tu ne lieras pas la bouche du bœuf qui foule tes grains dans l'aire 76; car il doit participer au bénéfice du travail; car il ne faut pas

Que du labeur des ans,

Il porte pour nous seuls les soins les plus pesans...
Pour récompense ayant, de tous tant que nous sommes,
Force coups, peu
de gré.....

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Divers statuts postérieurs eurent pour objet les atteintes que certains animaux peuvent porter aux propriétés et aux personnes. On devait établir les colombiers à une distance déterminée des champs voisins; empêcher les dégâts des gallinacées; se défier des chiens, que la chaleur du climat rendait sans doute dangereux. Le principe général est confirmé, en ces termes, par un des commentateurs du livre de la jurisprudence qui traite des dommages : « Les anciens Juifs eurent toujours en vue de disposer les choses, de manière à ce que les citoyens ne se portassent aucun tort les uns aux autres 77. » Nous rappellerons bientôt, en parlant de la justice, quelques lois relatives aux délits ruraux.

Sous des formes poétiques et politiques, Moïse annonça aux citoyens que d'heureux succès cou

ronneraient de constans efforts. S'ils restent fidèles à la loi, s'ils travaillent avec ardeur, les pluies et la rosée ne leur manqueront pas; la terre prendra plaisir à leur donner les plus riches moissons: Jéhovah le promet et le jure. Mais ce Dieu ne recevra pour les offrandes convenues, que des des bœufs, des agneaux sans tache ; que échantillons d'une fleur de farine pure, d'une huile exquise, d'un vin délicat; de sorte que chaque citoyen, jaloux de lui présenter quelque chose qui mérite de lui plaire, s'efforcera d'obtenir des productions d'une qualité supérieure et des animaux de belle espèce.

que

Tous les livres hébreux sont pleins de préceptes qui prouvent qu'en invoquant son Dieu, ce peuple était loin de s'abandonner à l'oisiveté fait naître un aveugle fatalisme.Leur maxime fut à la lettre « Aide-toi, le Ciel t'aidera *. La paresse rend pauvre et le travail enrichit. Travailler et jouir du fruit de son travail est ce qu'il y a de meilleur pour l'homme sous le soleil. Celui qui s'endort durant la moisson, ou qui craint de labourer à cause du mauvais temps, mérite de manquer de pain : dégage-toi des bras de l'oisiveté, comme le daim des embûches du

*

Depuis que ceci est écrit, la génération qui est à la veille de devenir prépondérante dans la société française a pris cette maxime même pour devise. Puisse-t-elle l'accomplir avec fidélité!

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chasseur. Regarde la fourmi et sois sage comme elle: elle n'a ni chef, ni gouverneur, ni maître; cependant elle fait ses provisions durant l'été, et elle amasse pour la mauvaise saison. Te tiendras-tu toujours nonchalamment étendu, afin que la pauvreté s'empare de toi, comme ferait un homme armé? Cultive tes champs, embellis ensuite ta demeure : le bien qu'on apprécie le plus est celui qui vient avec le plus d'efforts. Ne demande à Dieu que ces choses : qu'il éloigne de toi la sotte vanité et l'esprit de mensonge, et qu'il ne te rende ni pauvre ni trop riche 78. »

Mais ici la loi jubilaire, celle qui après quarante-neuf ans rétablit tous les citoyens dans leur propriété primitive, vient se représenter à la pensée. L'héritage foncier des familles nombreuses, étant divisé et subdivisé, finira par se réduire à des portions si exiguës qu'elles ne satisferont plus les besoins du possesseur. Que fera-t-il alors, quel fruit retirera-t-il de son champ? Il le vendra pour se livrer à des travaux d'un autre genre. Lorsque l'année jubilaire arrivera, il le vendra de nouveau jusqu'au jubilé suivant; par là ses travaux ne seront point interrompus, et il conservera la qualité de propriétaire qu'il tient en quelque sorte de la nature. On peut dire, en effet, que, la jouissance des fruits formant le caractère principal de la

propriété, tout homme est le propriétaire naturel de la portion de terrain qui fournit les alimens et les vêtemens qu'il consomme pendant l'année. Diverses circonstances peuvent rétrécir cette portion indéfiniment, mais il ne la perd en entier qu'à sa mort.

:

La législation de Moïse offre donc une combinaison qui n'existe, à ce qu'il me semble, dans aucune autre et qui répond au principal argument des partisans de la grande propriété, savoir que les terres fructifient mieux entre les mains d'un homme riche que chez un agriculteur sans fortune. Ordinairement les plus petits propriétaires sont les fermiers des riches; chez les Hébreux, au contraire, les riches deviennent presque toujours les fermiers des plus pauvres *. Une jouissance de cinquante années environ les encourage à faire des améliorations au champ dont ils se seront chargés. Mais n'aura-t-on pas à craindre qu'ils s'efforcent de l'épuiser dans leur propre intérêt? Le législateur prévit cet abus et tâcha d'y mettre obstacle. Après avoir recommandé au citoyen

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Il y a trois manières d'affermer parmi nous, disent les jurisconsultes hébreux : pour un prix déterminé en argent, ou en convenant d'un partage des fruits soit à moitié soit dans tout autre proportion, ou bien en accordant au preneur une quantité déterminée de produits, indépendante de la chance des bonnes ou mauvaises récoltes (Mischna, de Damnis lib. II, cap. 1x, § 2. Maimonide).

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