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attentivement, et ils mettront la main sur leur bouche, de crainte de m'interrompre 60

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L'usage fit durer leurs fonctions toute la vie, quoique la loi soit loin de l'ordonner; Moïse, au contraire, abandonnant le timon des affaires, lorsqu'il était encore plein de vigueur, donne cette grande leçon à tout homme qui joue un rôle sur la scène du monde : Que les plus hautes facultés s'épuisent, et qu'il y a autant de sagesse à ne pas se survivre à soi-même, que de justice à déposer sans regret dans d'autres mains les avantages ou même le fardeau auxquels on avait ajouté quelque prix.

Le grand-conseil reste en permanence; ses délibérations s'accomplissent à la face du peuple.: le secret, au contraire, était un des premiers principes de l'Égypte. Dans le désert, il s'assemblait devant le tabernacle dressé à chaque campement; plus tard, il occupa l'un des portiques du temple, à Jérusalem, de sorte que la maison de Jéhovah fut plus particulièrement appelée maison de vérité, dans le lieu où l'on conservait les tables des principes. et le livre de la loi; et maison du jugement, là où cette loi recevait des développemens et une action 61

Toutes les fonctions législatives exercées par Moïse rentraient dans les attributions du conseil

public. Pendant sa vie, ce sénat avait partagé avec lui le fardeau du peuple; après sa mort, il était son héritier légal, comme le sacerdoce héritait d'Aaron: et c'est ici le cas de citer les paroles suivantes de Basnage, quoique cet auteur se contredise lui-même : « Plusieurs chrétiens se sont imaginés que le grand-sanhedrin établi par Moïse fut aboli à sa mort; on trouve une preuve du contraire dans la chronique des Samaritains. Les Juifs partagent le sentiment de ces derniers, et le bon sens le dicte; car si ce grand législateur eut besoin de ce conseil, pendant sa vie, il était encore plus nécessaire à ceux qui lui succédèrent dans l'administration de la république "*. »

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Il appartenait au sénat de développer selon les besoins du moment les principes de la loi fondamentale, non seulement en ce qui tient au droit civil et politique, mais dans les rites. même; attendu que les rites avaient tous pour but, comme la loi à laquelle ils servaient de rempart, un intérêt temporel et national il proclamait en conséquence les jugemens du Dieu d'Israël, en d'autres termes, ce qu'exigeaient le bien public et la raison d'État. Ce principe est trop sagement rappelé dans les déclarations de l'assemblée des députés israélites de France et d'Italie, convoquée en

l'année 1807, pour que je les passe sous silence.

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« Réunis à Paris, au nombre de soixante et onze docteurs et notables d'Israël, nous nous constituons en grand-sanhédrin, afin de rendre des ordonnances conformes aux principes de nos saintes lois, et qui servent de règle et d'exemple à tous les Israélites..... Ainsi, en vertu du droit que nous confèrent nos usages et nos lois, et qui détermine que dans le sénat réside essentiellement la faculté de statuer selon l'urgence des cas, en ce que requiert l'observance desdites lois,.... nous procéderons................. Partant; nous enjoignons à tous, au nom de notre Dieu, d'observer fidèlement nos déclarations, statuts et ordonnances; regardant d'avance ceux qui les violeraient ou en négligeraient l'observation comme péchant notoirement contre la volonté de ce Dieu. C'est pourquoi le grand sanhedrin, légalement assemblé ce jour... et en vertu des pouvoirs qui lui sont inhérens.... examinant....... reconnaît et déclare....... puis statue............. enfin ordonne dans tout ce qui tient à la législation..... invite dans tout ce qui tient à la morale 63. »

Mais le sénat n'est que le conseil de la nation; il ne doit être regardé que comme la partie intellectuelle, la téte de l'assemblée générale :

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dans toutes les occasions importantes, il faut donc que ses décisions soient soumises à cette assemblée, qui, par son approbation, les change en lois. « Enfans d'Israël! s'écriaient alors les anciens, vous voici tous, délibérez entre vous et donnez votre avis 64. Si vous approuvez ce qu'on vous propose et si vous pensez que cela vienne de notre Dieu, que ce soit convenable, parlez 65. » Dans le temps même où les Hébreux demandèrent un roi, ils furent loin de vouloir porter atteinte à ces principes. «< Leur chef, dit l'abbé Guénée, devait toujours gouverner la nation conformément aux lois; son autorité n'est ni despotique ni arbitraire : le sénat, formé des membres les plus distingués de toutes les tribus, lui sert de conseil; il en prend les avis dans les affaires importantes, et s'il s'en trouve qui intéressent la nation entière, la congrégation, c'est-à-dire l'assemblée du peuple, est convoquée : on propose, ils décídent, et le chef exécute 66.

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Mais si, par sa position même, le grandconseil a le plus souvent l'initiative dans la confection des décrets, en droit, cette initiative appartient aussi aux assemblées des tribus. Moïse dit aux Hébreux : « En ce temps là je vous fis une proposition et vous l'acceptâtes;.... ensuite vous vîntes me proposer vous-mêmes

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prince sérénissime, en se servant de la qualification particulière au doge; et sur ce point, n'aurai plus à lutter contre les docteurs. Lorsque les Hébreux disent qu'un homme jugea Israël, cela signifie que cet homme gouverna de concert avec les anciens: ainsi les expressions, le prince ou le juge a dit... Moïse, Samuel, Esdras a dit,...... indiquent toujours, en droit, l'accord et la volonté du sénat, lors même que des circonstances auraient empêché qu'il se fût déclaré d'une manière ostensible. Par exemple, Jéhovah donna cet ordre à Moïse dans le désert: « Va en Égypte, assemble les anciens d'Israël, et leur dis: ...... ensuite tu iras, toi et les anciens d'Israël, vers le roi d'Égypte pour traiter avec lui. » Moïse obéit et les assembla; mais il est écrit que Moïse et Aaron qui lui servait comme d'interprète, allèrent vers le roi d'Égypte et lui parlèrent...... Ici, le nom des anciens est donc sous-entendu; s'ils ne se présentèrent point par le fait, en droit, leur présence fut réelle : « Tu iras, toi et les anciens d'Israël, vers le roi d'Egypte 56.

De même, au retour de la captivité de Babylone, plusieurs envoyés des peuples voisins parurent devant le prince Zorobabel, et devant les chefs des pères ou les anciens pour leur faire quelques propositions : Zorobabel et

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