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consacrer à Jéhovah, pour un temps plus ou moins long. Mais il appartenait aux seuls sacerdotes-nés, de remplir les grandes cérémonies de sacrifier les victimes; et cela était impérieusement dicté par l'état des mœurs, comme on s'en convaincra au livre du culte.

Les enfans de Lévi demeuraient soumis à l'égalité de la loì. «Lex major sacerdotio, dit le principe; la loi commande au sacerdoce 14. ». Ils étaient jugés, en présence du peuple, par les magistrats communs : c'est du haut-conseil que le grand-sacerdote relevait : A senatu sacerdos judicatur 15. Comme les autres tribus, celle de Lévi payait la taxe du demi-sicle, qu'on demandait tous les ans aux citoyens pour les choses d'utilité publique 16; comme les autres, elle êtait tenue de verser son sang pour le pays : une foule de soldats et de vaillans capitaines sortirent de ses rangs *. Enfin, loin que l'hérédité de leurs fonctions les portât à se croire d'une espèce supérieure à leurs frères, elle émanaît d'un acte authentique qui garantissait l'égalité, et qui leur rappelait à toute heure qu'ils n'étaient que les délégués de la nation. elle-même.

*

Entre autres Benaïa, fils du saccrdote Jéhoiadah, qui commandait la troisième division de l'armée de David, et qui comptait parmi les trente plus braves de toute l'armée. (I. Chroniq xvi

Dès es

que les Hébreux furent sortis d'Egypte, Moïse déclara que tous les premiers-nés mâles seraient à l'avenir destinés au culte particulier de Jéhovah, c'est-à-dire aux fonctions conservatrices déjà retracées. Mais la difficulté d'obtenir de chaque famille son premier-né; la difficulté de les détacher de leurs intérêts privés, comme membres de telle ville ou de telle province, rendit ce mode impraticable. Alors, sans rien changer au principe, le législateur fit une déclaration nouvelle, qui leur substitua la tribu dont nous nous occupons. «Les enfans de Lévi seront pris d'entre les enfans d'Israël, à la place de tous les premiers-nés, pour accomplir leur service dans le temple 17. »

En même temps cette tribu reçut du peuple l'institution légale. Le grand-conseil, composé de Moïse et des anciens, consacra d'abord le sacerdote suprême et les sacerdotes inférieurs; de sorte qu'il appartenait au sénat et à l'assemblée générale de choisir ce pontife parmi les sacerdotes les plus éclairés *, et de l'établir en

* L'ordre de primogéniture n'était nullement d'obligation, et même, en admettant cet ordre, on verra qu'il existe un grand nombre de cas où le sénat avait à décider si le prétendant réunis sait les conditions exigées par la loi. Outre la désignation de l'individu, il fallait d'ailleurs que sa présentation fût faite au peuple, et son institution accomplie.

charge. Ensuite l'assemblée des citoyens, fut de nouveau convoquée, et l'ordre donné aux lévites de se présenter devant le pavillon où le conseil national s'asseyait pour délibérer. Là le peuple fit imposer par députés ses mains sur les lévites, et le grand-sacerdote les institua au nom des enfans d'Israël, comme un présent que ces enfans d'Israël faisaient de leur plein gré à Dieu et à leur loi 18.

Mais pourquoi désigna-t-on cette tribu préférablement à tout autre? Et pourquoi, dans son sein, Aaron et ses fils obtinrent-ils le sacerdoce? Ces choix, qui n'influent en rien sur la nature de l'institution, furent dictés par les circonstances.

La tribu de Lévi parut la plus convenable, sous ce rapport qu'elle était la moins nombreuse. Moïse, qui comptait parmi ses membres, l'avait déjà éprouvée dans une occasion où la plupart des Hébreux, entraînés par leurs dispositions superstitieuses, avaient enfreint plusieurs lois importantes qu'ils s'étaient engagés par serment à maintenir. Il ne faudrait pas croire, en effet, que ce fut la haute piété du patriarche Lévi qui l'eut distingué de ses frères et qui eut déterminé le choix qu'on fit de ses descendans. Lévi au contraire mérita d'être vivement censuré par par Jacob, pour avoir exercé

une odieuse vengeance sur une peuplade étrangère *.

Aaron était sans contredit l'homme le plus digne, par son esprit et par son éloquence, de remplir les fonctions de grand-pontife. Les éminens services qu'il avait rendus dans la sortie d'Egypte, lui avaient déjà mérité la reconnaissance du peuple; et la politique même commandait à Moïse de prévenir tout mécontentement de sa part. «<Lorsque Dieu, dit Josèphe, eut inspiré au législateur d'établir son frère pour sacrificateur suprême, parce qu'il en était le plus digne, Moïse assembla le peuple, lui représenta les vertus d'Aaron, le zèle pour le bien public qui l'avait souvent porté à hasarder sa vie ; et tous approuvèrent ce choix avec la satisfaction la plus vive 19. >>

Si ces motifs étaient insuffisans pour détruire jusqu'au dernier doute sur le désintéressement absolu du législateur, je rappellerais que ses deux fils se perdirent sans distinction dans les rangs des simples lévites; qu'il déploya souvent sur sa propre famille son inflexible imparialité; que l'homme qu'il proposa pour son successeur n'était membre ni de cette famille,

*

Je reviendrai sur ce point, en parlant des rapports avec les nations étrangères, et de la prétendue intolérance qu'on a signalée, comme étant une base des lois mosaïques.

ni de sa tribu; enfin qu'il dépendit de sa volonté de prendre le titre de roi, et de se faire encenser comme un dieu. Mais, il nous le déclare lui-même, sa véritable ambition consista à devenir le roi des hommes justes, en d'autres termes, aussi juste qu'il est possible à l'humanité. « Ce fut un grand et noble désintéressement de la part de Moïse, s'écrie un historien allemand, de n'avoir anéanti la liberté ni à son profit ni pour son frère;... et cependant l'oppression eut été facile envers un peuple que, si long-temps, il avait fallu tenir dans l'état errant des nomades. Les Israélites, ingrats, abandonnèrent les descendans de leur grand-prophète : du temps des juges on les voit dans le besoin "°. »

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La désignation et l'institution du pontife n'appartenaient pas, ai-je dit, au conseil des sacerdotes, mais au sénat, et devaient en même temps emporter la sanction de tout le peuple citons à l'appui quelques exemples.

Des quatre fils d'Aaron, les deux premiers ne laissèrent en mourant aucune postérité; la dignité de grand-sacerdote fut accordée à Éléazar, ensuite à son fils et à ses descendans. Sous les juges, cette dignité passa dans la famille du second fils d'Aaron, quoique l'autre famille fût loin d'être éteinte. L'Écriture ne dit pas pour quel motif, ni de quelle manière ce change

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