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informations les plus exactes sur les br avantageux, et même sur les inculpatic graves qu'on avoit répandus contre elle. avoit point trouvés assez fondés pour bala témoignages favorables qu'il recevoit de duite, depuis qu'elle étoit, pour ainsi di ses yeux.

L'équité naturelle de Bossuet ne lui per pas de sacrifier à des rumeurs vagues la tion d'une femme qui s'étoit abandonnée tairement à ses conseils avec toutes les appa de la candeur et de la bonne foi. Les reli de Meaux se réunissoient pour vanter sa sa douceur, sa résignation; elle s'étoit e ment conformée à toutes les lois que Bossu avoit imposées; elle n'avoit entretenu aucun respondance au dehors, elle avoit accepté l fesseur que ce prélat lui avoit donné, et ce fesseur manifestoit une satisfaction entière Bossuet don- sentimens et de ses dispositions. Bossuet ne

XXVIII.

ne un certi

ficat avanta- donc pas devoir hésiter de lui accorder le geux à mada- ficat le plus avantageux sur sa conduite, se me Guyon,

le 1er juillet tentions et ses dispositions.

1695.

Ce certificat faisoit mention de deux souscrits par madame Guyon, d'une soumis et d'une déclaration. Par le premier, elle se mettoit à l'ordonnance du prélat, du 16 a

1695, qui avoit condamné ses ouvrages, et qui renfermoit les trente-quatre articles d'Issy. Cet acte de soumission étoit suivi de la déclaration suivante : « Je déclare néanmoins, avec tout res»pect et sans préjudice de la présente soumission » et déclaration que je n'ai jamais eu intention de » rien avancer qui fût contraire à l'esprit de l'Eglise catholique, apostolique et romaine, à la

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quelle j'ai toujours été et serai toujours sou» mise, Dieu aidant, jusqu'au dernier soupir de » ma vie, ce que je ne dis pas pour me chercher » une excuse, mais dans l'obligation où je crois >> être de déclarer avec simplicité mes inten» tions (1) ».

Et au bas de la souscription à l'ordonnance où Bossuet avoit censuré les livres de madame Guy on, ce prélat lui fit ajouter : « Je n'ai eu aucune des » erreurs expliquées dans ladite lettre pastorale, » ayant toujours eu intention d'écrire dans un » sens très-catholique, ne comprenant pas alors » qu'on en pût donner un autre ».

Il faut observer, au sujet de cette déclaration et de cette soumission, que Fénelon se crut autorisé dans la suite à s'en servir, pour montrer qu'il avoit droit de justifier les intentions de madame Guyon, puisque Bossuet les avoit justifiées lui

(1) Manuscrits.

XXIX.

même dans deux actes dont il avoit dicté les ex

pressions.

Le certificat que la supérieure et les religieuses du monastère de la Visitation de Meaux donnèrent à madame Guyon, étoit encore plus honorable (1); elles y joignirent, deux jours après, une lettre qui renfermoit les expressions les plus fortes de leur estime et de leurs regrets.

Il paroît, par ces deux dernières pièces, que madame Guyon partit de Meaux le 9juillet 1695; elle mit dans ce départ une espèce de mystère et de précipitation qui dut choquer Bossuet. On a vu que ce prélat n'avoit eu pour elle que les procédés les plus honnêtes, et lui avoit même rendu des services essentiels; il est vrai qu'il lui avoit laissé la liberté de sortir du couvent quand elle le jugeroit à propos. Il avoit seulement exigé d'elle qu'elle ne s'arrêtât point à Paris; qu'elle n'y vît point les personnes de la Cour qui passoient pour s'être mises sous sa direction, et qu'elle se rendît immédiatement aux eaux de Bourbon, comme elle en avoit annoncé le projet.

La première chose qu'elle fit, fut de manquer Madame à toutes ses promesses; elle voulut d'abord voiler Guyon sort mystérieuse- une conduite aussi peu convenable sous des formes de de politesse et de reconnoissance; elle écrivit à

ment

Meaux.

(1) Manuscrits.

Bossuet, peu de jours après son départ de Meaux, une lettre honnête et respectueuse, et elle le supplioit d'accepter un tableau de dévotion. Bossuet étoit peu accessible à ce genre de séduction et de flatterie; il auroit préféré une conduite plus simple et plus sincère; elle ne faisoit point connoître dans sa lettre le lieu de sa retraite, et ne donnoit qu'une adresse détournée. Cependant Bossuet daigna lui répondre avec bonté (1); il mêloit à ses avis quelques réflexions sur les circonstances singulières de son départ, et un sentiment de charité le porta à lui donner encore quelques conseils, dont il eût été à désirer pour elle et pour ses amis qu'elle eût fait un meilleur

usage.

Bossuet dut être étonné de recevoir en réponse à des conseils si sages et si modérés, une lettre de madame Guyon, où elle sembloit lui faire des reproches de ce qu'il s'étoit plaint de sa fuite de Meaux, et de la manière dont elle étoit revenue à Paris avec la duchesse de Mortemar et madame de Morstein, sa fille. Elle se justifie assez mal sur les circonstances de son départ. Indépendamment du ton très-peu mesuré de cette lettre, ce qu'elle renferme de plus répréhensible, c'est que madame

(1) Manuscrits. Nous avons cette lettre écrite de la main de Bossuet.

Guyon y cherche à tromper Bossuet de sa retraite; elle y fait entendre qu plus à Paris, qu'elle étoit à la camp à partir pour les eaux de Bourbon; on découvrit dans la suite qu'elle à Paris, et qu'elle s'y tint d'abord c une maison du faubourg Saint-Germa plus fière d'avoir obtenu un certificat elle en répandit des copies, et ses discip l'imprudence de publier cet acte com moignage de la pureté de sa doctrine, ta n'y trouvoit que l'excuse de ses inten pareille conduite faisoit juger avec asse semblance qu'elle s'étoit bien moins pr suivre les avis de ce grand évêque, qu prendre sa bonne foi.

Des personnes vertueuses et éclairées autres M. Tronson (1), se crurent ob marquer à Bossuet leur étonnement de avoit accordé si facilement un acte, cherchoit à abuser, en l'isolant des act soires qui en faisoient partie. Il paroît qu eut alors l'intention de retirer son cert mains de madame Guyon (2); mais elle n jamais le lui rendre.

(1) Manuscrits.

(2) Idem.

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