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Sçavoir se sa besongne est faicte,
Car sa maistresse est à la messe.

BESONGNE FAICTE, en chantant.
Ea douleur et tristesse
Languiray-je tousjours?

Ce fust assez, en quinze jours,
Que de filler une fisée,
Tant je suis bien embesongnée.
Je fille d'une si grand sorte,
Et n'ay ami qui me conforte.
Au moins se j'eusse ung amoureulx,
J'en auroys le cueur plus joyeulx.
Fille sans amy est bien beste.

LE FOL.

Que faictes-vous, Besongne faicte?
Faict-on point en ceste contrée
Plus tost ung pet que une fisée?
Vray dieu, quelle grand(e) filleresse.

BESONGNE FAICTE.

Je suis en si grant destresse
Que je ne sçauroys besongner.
Mon doulx amy, sans séjourner,
Dictes-moy qui me peult tenir.

LE FOL.

D'ung doulx penser, d'ung souvenir,
Et d'ung aultre mal, par sainct James,
Qu'on dit la maladie des femmes;
C'est dangereuse maladye.

BESONGNE FAICTE.

C'est donc du mal de jalousye,
Ou du mal de sainte Quaquette?

LE FOL.

L'ung et l'autre fort vous moleste; Mais c'est d'une aultre maladye.

BESONGNE FAICTE.

Que je le saiche, je vous prie,
Et je seray large du vin.
Est-ce point de saint Mathelin
Ou de quelque autre mal de sainct?

LE FOL.

Encore n'avez-vous point attaint
Au vif le mal que ce peult estre.
Toutesfois que povez bien estre
Entachée de plusieurs maulx;
Mais deux en a plus principaulx
Qui vous rompent ainsy la teste.

BESONGNE FAICTE.
Ennement, c'est donc à la feste
De sainct Trotin et sainct Beset?
LE FOL.

En ung des deux qui est [il]lec,
Et l'autre, c'est, ma belle fille,
La maladye de la trop fille.
Aultre chose ne vous tourmente.

BESONGNE FAICTE.

Sans point de doubte je me vante
Que j'en seray bien tost guarye,
La trop fille! Vierge Marie,
Vous en dictes la vérité.

LE FOL.

Pour passer vostre infirmité,

416 FARCE DE TOUT MESNAGE. Allez vous en à la fontaine, Et ne fillez de la sepmaine,

Par ce point vous serez guarie.

BESONGNE FAICTE.

J'avoys prins run, mais, sur ma vie,
J'ay faict cent pièces de ma cane.
Allons-nous en nous deux ensemble,
Devant que ma maistresse viengne.
LE FOL.

Adieu, messieurs, et vous souviengne
De plusieurs chamberières folles,
Et prenez en gré nos parolles.

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LE DEBAT

DE LA NOURRISSE

ET

DE LA CHAMBERIÈRE

A troys personnaiges, c'est assavoir

LA NOURRISSE
LA CHAMBERIÈRE
JOHANNES

LA CHAMBERIERE commence.
nourrisse, quant je m'advise,
De tant parler deportez-vous.
LA NOURRISSE.

Sainct Jehan, voicy bonne devise.
LA CHAMBERIÈRE.

Ho, nourrisse, quant je m'advise.,
De tant parler deportez-vous.

LA NOURRISSE.,

Dont vient ceste nouvelle guise?
Qu'est cecy? A qui sommes-nous?
LA CHAMBERIÈRE

Ho, nourrisse, quant je m'advise,
De tant parler deportez-vous.

T. H.

27

LA NOURRISSE.

Esse pour ris ou pour

courroux?

Pour quoy ne pour quelle matière?

LA CHAMBERIÈRE.

Des chamberières tous les jours
Tenez vos plaitz en la rivière.
La langue avez si très legière
Qu'à peine vous sçavez vous taire.
Nourrisse, qu'avez-vous affaire
De parler sur les chamberières?
Mais, au fort, ce sont les manières
D'entre vous bavardes nourrisses.

LA NOURRISSE.

Suis-je bavarde?

LA CHAMBERIÈRE.

Et voz complisses.

Il n'est mestier que plus en die..

LA NOURRISSE.

Me cuide l'en estre assotie?

Tout vient à bon jeu seurement.
Fauldra-il donc que longuement
J'endure de toy, dy, ordure?
Je te prometz et si te jure

Que je feray....

LA CHAMBERIÈRE.

Et quoy? la moue?

Je deffens bien qu'on ne se joue

De me frapper sur toute rien.

Hé, va chier, va.

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