LE CLER. C'est bien dit, massé ? La raison? JENIN. Il n'y a rien qui change. Soubz les piedz de saint Michel l'ange LE CURE. Cela n'est pas bien convenable. Si est-il ainsi, demi dieulx [semi dieulx?] J'en puis parler quand j'en viens Je ne serois pas retourné. LA FEMME. Avez-vous long temps sejourné En Paradis? JENIN. Certes, m'amye. Je vous prometz qu'i n'y ennuye, Non plus que quand on est à table. Je croy LE CURÉ. bien qu'il est veritable Et qu'on n'y endure nul mal. Il va à pied pour le jourd'huy. Dictes, qu'i faisoient les apostres? JENIN. Ilz disent tous leurs patenostres. LE CURÉ. En Paradis fait-on excès? JENIN. Il n'y a ne plet ne procès, Combien y a-il de procureurs ? JENIN. Ma foy, je n'en mentiray point. La verité vous en raporte. LE CLERC. Çà, Jenin, quant est de sergens, JENIN. Corbieu, je n'y en ay point veu. Tout fait, tout dit et tout comprins, LE CURÉ. C'est une grant chose. Par l'ame qui en moy repose, JENIN. Voyre. LA FEMME. Et comment, Jenin? JENIN. Baillez-leur à boire. Car je croy, tandis qu'ilz bevront, LE CLERC. Quelle autre science nouvelle Tout ne plus ne moins. Voyre, par sainct Pierre l'apostre, Curate, monstrez-moy la vostre Hardiement. LE CURÉ. Tenez, beau sire. JENIN. Je voy ce que je n'ose dire. Je vous avoue que l'on propose Pour la verité exposer, Et appetez boire bon vin. Ailleurs ne vous voulez esbatre. LE CURÉ. Dieu met en mal an le folastre. JENIN. Tibi soli. LA FEMME. Et dea, Jenin, Qu'esse cy? Vous parlez latin? corps. C'est du latin de paradis, LE CLERC. Sa, sa, regardez ma main. JENIN. Que tu es une bonne beste. |