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Hommes, à les comprendre tous,
Je dy que les deux cens sont foulx.
On les congnoist à leur manière :
Les ungs s'en vont par la charrière
Chantant, et les autres cifflant
Ainsi comme ung petit enfant.
Or ça, parlons des tabourins,
Lesquelz s'en vont tous les matins
Aux dames donner les aubades.
Ha! povres sotz! ha!
povres fades!
Escoute et enten bien mes ditz,
Je m'en acquite et toy enhorte
Que n'yras point en paradis,
Si le grant dyable ne t'y porte.
Or, chut, mot, voyre; mais, beau père,
Dictes-nous que [nous] pourrons faire
Pour estre saiges? (Je) vous diray
Et à tous foulx enseigneray
Comme il seront les bien venus
Partout, et pour saiges tenus.
Or ça, voicy que vous ferez :
Ung chascun jour amasserez,

Tant

que pourrez, or et argent,
Et puis vous serez saiges gent.
Qui n'a d'argent, on le tient foul,
Et saige est qui en a son saoul.

Quant tu auras d'argent grant somme,
Tu seras tenu pour saige homme.

Servit aut imperat pecunia collecta unicuique.
Oratius in epistolis.

Or ça, seigneurs, grans et petis,
Il est temps de vous dire adieu.
Se j'ay rien dit, c'est tout par jeu;

Pourtant vueillez-moy pardonner.
Au surplus vous vueil supplier
chascun de vous à part soy

Que ung

Luy plaise de prier pour moy;
Je suis sot et vous estes foulx :
Priez pour moy et je prieray pour vous.

Fin du Sermon des Foulx. Imprimé nouvel-
lement à Lyon en la maison de feu
Barnabé Chaussard, près Nostre
Dame de Confort.

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LE ROY DES SOTZ commence. e suis des sotz seigneur et roy. Pourtant je vueil par bon arroy Maintenant (i)cy ma court tenir Et tous mes sotz faire venir Pour me faire la reverence, Et aussi que c'est grand plaisance Quant frères habitent ensemble, Comme on chante, se me semble.

En chantant,

Ecce quam bonum et quam jucundum
Habitare fratres in unum.

Pourquoy, sus peine de l'amende,
Soyent en present ou absens
Maintenant viennent [tous], sans
Delay ne estat demander,
Ne

procureur pour eulx mander,
Car ainsi me plaist estre faict,
Ou aultrement de leur forfaict
Les faire griefment pugnir.

Pensez doncques tous de venir
Devant que encourir mon ire.

Sottinet!

SOTTINET.

Hau!

LE ROY.

Quel hau? mais sire!

Vien ça, que Dieu te mauldie,

Que fais-tu?

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Avancez-vous donc qu'on le dye.

LE ROY DES SOTZ.

Sottinet!

Hau!

SOTTINET.

LE ROY DES SOTZ.

Quel hau? Mais sire,

Vien ça, que Dieu te mauldie.

SOTTINET.

C'est une droicte melodie.
De vous ouyr ainsi crier.

LE ROY DES SOTZ.

Je te vouldroye ainsi prier
Que tu t'en allasse partout

Cercher nos sotz de hout en bout

Et les faire venir icy

A moy; car il me plaist ainsi,

Pour veoir lesquelz mon honneur gardent.
SOTTINET.

Veez en cy qui nous regardent.
Que n'y viennent-ils vistement?

LE ROY DES SOTZ.

SOTTINET.

Ils sont saiges.

Non sont vrayement

Pas tous.

LE ROY DES SOTZ.

Si le cuydent-ilz estre.

SOTTINET.

Par cela les peult-on congnoistre,
Car fol est qui cuyde estre saige.
Je congnoystray bien au visage
Ceulx qui sont en vostre service.
D'une seule visée j'en advise,
Ce ne fust ce grand sot hideulx
Qui est debout au devant d'eulx,
Voire une couple de beuf.

T. II.

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