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LE MAIGNEN.

Ha, par Dieu, c'est

A vous besongné de manière.

LA PREMIÈRE.

Séons-nous; faisons bonne chère.
Maignen, ayez le souvenir
Demander vostre tard venir.
Buvez à moy, je vous en prie.
LE MAIGNEN, bibit.

A vous, dame.

LA PREMIÈRE.

Je vous mercie,

Vous soyez le très bien venu.

LE MAIGNEN.

Le grand diable m'a bien tenu
De venir plus souvent d'enfer.

LA SECONDE.

Maignen, il nous fault eschauffer
Par la goulle, comment un four.

LA PREMIÈRE.

Or sa, quand ferez-vous retour

Par devers nous ?

LE MAIGNEN.

Je vous diray :

Tout au plus tost que je pourray,
Et que me trouveray à point.

LA SECONDÉ.

Je vous prie, ne nous faillez point;
Car nous nous attendrons à vous.

LA PREMIÈRE.

Maignen, souvienne vous de nous;
Mais n'oubliez pas votre broche.
Toujours avons un fer qui loche
Ou quelque trou à restoupper.
LE MAIGNEN.

Je vous pry, laissez-moi soupper,
Et puis je vous rendray responce.

LA SECONDE.

Qui eust un chappon en la ponce,
Cela nous viendroit bien à point.

LA PREMIÈRE.

Je vous pry, ne nous faillez point;
Venez tout premierement ceans.

LA SECONDE.

N'allez plus courir Orleans,
Venez nous servir plus souvent;
Car nous sommes assurement

Pour bien vous fournir de besongne.
LE MAIGNEN.

Le mestier ne veult pas de hongne.

LA PREMIÈRE.

Venez ceans asseurement

Boire et menger, ou autrement
Nous vous ferons de la vergongne

LE MAIGNEN.

Le mestier ne veult point de hongne.
Mais dictes, dame, s'il vous plaist,
Sans me tenir icy long plait,
Si vous fustes, en vostre vie,

1

A votre plaisir mieulx fourbie
Qu'avez esté de moy, en somme.
LA PREMIÈRE.

Vous estes un très habile homme.
LE MAIGNEN.

De vous servir j'ai grand envie,
Mais dictes-moy, je vous emprie,
Se plus gentil a jusque à Rome.

'LA SECONDE.

Vous estes un très habille homme
Ouvrier de vostre mestier.

LA PREMIÈRE.

Nous avons de vous grant mestier
Pour escla[r]cir nostre mesnage.
Ce n'estoit plus que vieil bagage;
Il estoit tout mengé de rouil.
Quant viendrez-vous, nostre ami doulx?
LE MAIGNEN.

Je m'en raporte bien à vous;
Dictes-moi quand je reviendray.

LA PREMIÈRE.

Venez demain, je vous advoues.

LE MAIGNEN.

Je m'en rapporte bien à vous.

LA SECONDE.

Sçavez qu'il est; pensez de nous.
Quant à moi, je vous attendray.
LE MAIGNEN.

Je m'en rapporte bien à vous;

Dictes-moy quand je reviendray.

Adieu, dames.

LA PREMIÈRE.

Je vous diray :

Allez à Dieu qui vous conduye,

Ma foy, quelque chose qu'on dye,
Vela un ouvrier parfaict.

LA SECONDE.

A bonnement parler du fait,
De s'en aller c'estoit folie.

LE MAIGNEN.

Messeigneurs, à tous vous supplie
Que prenez nostre esbat en gré,
Un chascun selon son degré,
En vous disant d'amour polie:
Adieu toute la compaignie.

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FARCE NOUVELLE

TRES BONNE ET FORT JOYEUSE

A TROYS PERSONNAGES

D'UN CHAULDRONNIER

C'est assavoir

L'HOMME

LA FEMME

ET LE CHAULDRONNIER

L'HOMME commence.

l estoit un homme

Qui charrioit fagotz.

LA FEMME.

Cestuy este-vous, par sainct Cos

Le plus sot des plus sotz.

L'HOMME.

A, ma femme, à ce que je voy,

Vous me voulez suppediter.

LA FEMME.

Et, par mon ame,

Jehan du bos,

Argent n'avez ne motz lavos,

Et se voulez tousjours chanter.

L'HOMME.

Ne vault-il point mieulx de chanter

[me,

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