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que

l'e muet. Ainsi les mots, captivité, charmer, succès, travail, repos, sommeil, obtenir, puissant, rendu, etc., pourraient être mis à la fin d'un vers masculin.

Les vers féminins sont ceux dont le dernier mot est terminé par un e muet, soit seul, soit accompagné d'une ou de plusieurs consonnes. Ainsi, les mots envie, confondue, agitée, terre, féconde, bocages, agréables, fleurissent, demandent, instruisent, etc., pourraient terminer un vers féminin. Ces sortes de vers ont toujours à la fin une syllabe de plus que les masculins; en sorte que l'on pourrait dire que les grands vers féminins ont treize pieds; les vers féminins communs

onze; ainsi des autres. Mais cette dernière syllabe des vers féminins ne rendant qu'un son très-peu sensible, à cause de l'e muet, n'est comptée pour rien. Voici des exemples de ces différentes espèces de vers.

Vers masculin Alexandrin :

La-ver-tu-doit-ré-gner | ou-con-seil-ler-les-rois.

Vers féminin Alexandrin :

Quel-ques-cri-mes-tou-jours | pré-cè-dent-les-grands

[cri-mes.

Vers masculin commun, ou de dix pieds:
On-vit-heu-reux | quand-on-est-sans-dé-sirs.

Vers féminin commun, ou de dix pieds:
Le-na-tu-rel | est-le-sceau-du-gé-ni-e.

Vers masculin de huit pieds
Rien-ne-du-re-que-ce-qui-plaît.

Vers féminin, de huit pieds:

Les-grâ-ces-sui-vent-tous-les-â-ges.

Vers masculin de sept pieds:
La-ver-tu-nous-rend-é-gaux.

Vers féminin de sept pieds:

Le-temps-dé-truit-tou-tes-cho-ses.

Vers masculin de six pieds

So-yez-bon-vous-plai-rez.

Vers féminin de six pieds

Le-sot-de-tout-s'ir-ri-te.

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On fait encore des vers qui ont moins de six pieds. Mais ce n'est guère que dans des pièces libres et badines, ou destinées à être mises en musique. Ce couplet de Panard nous en fait voir de cinq, de quatre, et d'un seul pied:

On voit des commis

Mis

Comme des princes,

Et qui sont venus
Nus

De leurs provinces.

Si, dans le corps du vers, la dernière syllabe d'un mot est terminée par un e muet seul, et

que le mot, qui suit commence par une voyelle ou par un h non aspiré, cette syllabe se mange et se confond dans la prononciation, avec la première du mot suivant, comme on le voit dans ces vers :

Nous-som-mes-loin-de-nous à-tou-te heu-re en-traî-nés. El-le-flot-te el-le hé-si | te en-un-mot-el-le est-fem-me.

L'e muet seul, accompagné d'une ou de plusieurs consonnes, n'ayant qu'un son sourd et imparfait, ne peut jamais terminer le repos; soit que cet e muet forme la sixième syllabe du vers, soit qu'il forme une syllabe surabondante. Ainsi ces vers ne vaudraient rien :

U-ne-peur-sou-dai-ne | gla-ça-tous-les-es-prits.

Des ser-pens-de-l'en-vie | son-cœur-est-dé-vo-ré.

Il faut que cet e muet s'élide avec un mot qui commence par une voyelle, comme dans

ces vers:

Le-cri-me-fait-la-hon | te et-non-pas-l'é-cha-fau'd.
Qui-veut-pé-rir-ou-vaincre est-vain-cu-ra-re-ment.
La-ver-tu-sons-le-chau | me at-ti-re-nos-hom-ma-ges.

Les mots qui ont une voyelle avant l'e muet final, tels que manie, punie, vue, perdue, rosée, brisée, boue, roue, plaie, vraie, etc., ne peuvent s'employer dans le corps d'un vers, que quand ils sont suivis d'un mot qui

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commence par une voyelle, avec laquelle l'e muet s'élide. Ainsi ces vers ne sont pas bons:

Mais-el-le-bat-ses-gens | et-ne-les-pai-e-pas.

La-vu-e-s'é-t'en-dait | sur-un-co-teau-fer-ti-le.
Aux-dis-cours-des-flat-teurs qu'on-ne-se-fi-e-pas.

La-vi-e-des-hé-ros | doit-nous-ser-vir-d'ex-em-ple.

Les mots dans lesquels l'e muet, précédé d'une voyelle, et suivi d'une ou de plusieurs consonnes, ne peut point se confondre, par la prononciation, avec une autre syllabe, tels que orgies, hardies, frappées, trompées, emploient, déploient, confient, essuient, avouent, dénouent, effraient, soustraient, etc., ces mots, dis-je, ne peuvent jamais entrer dans le corps d'un vers. Ainsi les suivans ne valent rien :

Ces-fem-mes-ont-é-té | puni-es-à-pro-pos.

Ils-voi-ent-en-tous-lieux | des-ob-jets-en-chan-teurs.
As-sas-sins-ef-fron-tés | ils-dé-ni-ent-leurs-cri-mes.
Ils-vous-lou-ent-tout-haut | et-vous-jou-ent-tout-bas.

L'e muet au-dedans d'un mot, et précédé d'une voyelle, se supprime toujours en poésie. Ainsi, au lieu d'écrire agréerai, ralliera crierons, oublierais, gaieté, maniement, dévouement, etc., on écrit agrêrai, rallíra, crírons, oublîrais, gaîté, manîment dé

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voúment, etc. C'est ce qu'on voit dans ces

vers :

L'es-prit-et-la-gai-té | la-grâce-et-l'en-jou-ment
Or-nent-tout-à-la-fois | vo-tre-sty-le-char-mant.

Et-ce-sont-ces-plai-sirs | et-ces-pleurs-que-j'en-vi-e,
Que-tout-au-tre-que-lui | me-paí-rait-de-sa-vi-e !
Sans-les-re-mords-af-freux | qui-dé-chi-rent-mon-cœur
Hi-é-ron-j'ou-bli-rais | qu'il-est-un-ciel-ven-geur.

11 faut absolument éviter dans les vers la rencontre des voyelles, ou d'un h non aspiré, qui ne se mangent point dans la prononciation : c'est ce qu'on appelle hiatus. On ne pourrait donc jamais faire entrer dans un vers ces mots: loi-évangélique, Dieu-immuable, vérité-éternelle, vrai-honneur, foi-assurée, etc. Il en est de même de la conjonction et avant un mot qui commence par une voyelle.

On peut cependant répéter la conjonction oui, ou la mettre après une interjection, comme on le voit dans ces vers:

Oui-oui-je-veux-ven-ger | votre-hon-neur-et-le-mien.
Hé-oui-je-fe-rai-tout pour-ne-pas-vous-dé-plai-re.

2. Rime.

Les vers tirent leur plus grande beauté de. la rime. Elle est une convenance de sons à la fin des mots qui terminent plusieurs vers. La rime qu'on appelle masculine, est celle qui termine les vers masculins; et la féminine,

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