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Le titre de Thian-tsen, fils du ciel (ou empereur), constituait une dignité; le titre de Koung, une autre; celui de Heou, une autre; celui de Pe, une autre; celui de Tseu ou Nan, une autre. en tout, pour le même ordre, cinq degrés ou dignités 2. Le titre de prince (kiun) constituait une dignité d'un autre ordre; celui de président des ministères, ́(king), une autre ; celui de premier administrateur tivil d'une ville (ta-fou), une autre; celui de lettré de premier rang (chang-sse), une autre; celui de lettre de second rang (tchoung-sse), une autre; celui de lettré de troisième rang (hia-sse), une autre en tout, pour le même ordre, six degrés.

Le domaine constitué du fils du ciel 3 était un territoire carré de mille li d'étendue sur chaque côté 4; les Koung et les Heou avaient chacun un domaine de cent li d'étendue en tous sens; les Pe en avaient un de soixante et dix li; les Tseu et les

1 a Celui qui pour père a le ciel, pour mère, la terre, et qui (Glose.) est constitué leur fils, c'est le fils du ciel. »

On a quelquefois traduit ces quatre derniers titres par ceux de duc (koung), prince (heou), comte (pe), marquis et baron (tseu el nan); mais en supposant qu'autrefois ils aient pu avoir quelques rapports d'analogie pour les idées qu'ils représentaient, ils n'en auraient plus aucun de nos jours. Voici comment les définit la Glose chinoise que nous avons sous les yeux :

Koung, celui dont les fonctions consistaient à se dé vouer complétement au bien public, sans avoir aucun égard

à son intérêt privé;

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Nan, de cinquante li en tout quatre classes. Celui qui ne possédait pas cinquante li de territoire, ne pénétrait pas (de son propre droit 1) jusqu'au fils du ciel. Ceux qui dépendaient des Heou de tous rangs étaient nommés Fou-young ou vassaux.

Le domaine territorial que les King, ou présidents des ministères, recevaient de l'empereur, était équivalent à celui des Heou; celui que recevaient les Ta-fou, commandants des villes, équivalait à celui des Pe; celui que recevaient les Youan-sse (ou Chang-sse), lettrés de premier rang, équivalait à celui des Tseu et des Nan.

Dans les royaumes des grands dont le territoire avait cent li d'étendue en tous sens, le prince (ou le chef, Koung et Heou) avait dix fois autant de revenus que les King, ou présidents des ministères; les présidents des ministères, quatre fois autant que les Ta-fou, ou premiers administrateurs des villes les premiers administrateurs des villes, deux fois autant que les Chang-sse, ou lettrés de premier rang; les lettrés de premier rang, deux fois autant que les Tchoung-sse, ou lettrés de second rang; les lettrés de second rang, deux fois autant que les Hia-sse, ou lettres de troisième rang. Les lettrés de troisième rang avaient les mêmes appointements que les hommes du peuple qui étaient employés dans différentes magistratures. Ces appointements devaient être suffisants pour leur tenir lieu des revenus agricoles qu'ils auraient pu se procurer en cultivant la terre.

Dans les royaumes de second rang dont le terri

1 Pe, celui qui avait des pouvoirs suffisants pour toire n'avait que soixante et dix li d'étendue en

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tous sens, le prince (ou le chef, Pe) avait dix fois autant de revenus que les King, ou présidents des ministères; les présidents des ministères, trois fois autant que les premiers administrateurs des villes; les premiers administrateurs des villes, deux fois autant que les lettrés de premier rang; les lettres de premier rang, deux fois autant que les lettrés de second rang; les lettrés de second rang, deux fois autant que les lettrés de troisième rang. Les lettrés de troisième rang avaient les mêmes appointements que les hommes du peuple qui étaient employés dans différentes magistratures. Ces appointements devaient être suffisants pour leur tenir lieu des revenus agricoles qu'ils auraient pu se procurer en cultivant la terre.

Dans les petits royaumes dont le territoire n'a vait que cinquante li d'étendue en tous sens, l prince (ou chef, Tseu et Nan) avait dix fois autant de revenus que les présidents des ministères; les présidents des ministères, deux fois autant que les premiers administrateurs des villes; les premiers administrateurs des villes, deux fois autant que les

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lettrés du premier rang; les lettrés du premier rang, deux fois autant que les lettrés du second rang; les lettrés du second rang, deux fois autant que les lettrés du troisième rang. Les lettrés du troisième rang avaient les mêmes appointements que les hommes du peuple qui étaient employés dans différentes magistratares. Ces appointements devaient être suffisants pour leur tenir lieu des revenus agricoles qu'ils auraient pu se procurer en cultivant la terre.

Voici ce que les laboureurs obtenaient des terres qu'ils cultivaient. Chacun d'eux en recevait cent arpents (pour cultiver). Par la culture de ces cent arpents, les premiers ou les meilleurs cultivateurs nourrissaient neuf personnes; ceux qui venaient après en nourrissaient huit; ceux de second ordre en nourrissaient sept; ceux qui venaient après en nourrissaient six. Ceux de la dernière classe, ou les plus mauvais, en nourrissaient cinq. Les hommes du peuple qui étaient employés dans différentes magistratures recevaient des appointements proportionnés à ces différents produits.

3. Wen-tchang fit une question en ces termes : Oserai-je vous demander quelles sont les conditions d'une véritable amitié?

MENG-TSEU dit : Si vous ne vous prévalez pas de la supériorité de votre âge, si vous ne vous prévalez pas de vos honneurs, si vous ne vous prévalez pas de la richesse ou de la puissance de vos frères, vous pouvez contracter des liens d'amitié. Contracter des liens d'amitié avec quelqu'un, c'est contracter amitié avec sa vertu. Il ne doit pas y avoir d'autre motif de liaison d'amitié.

I

Meng-hian-tseu était le chef d'une famille de cent chars. Il y avait cinq hommes liés entre eux d'amitié Yo-tching-khieou, Mou-tchoung; j'ai oublié le nom des trois autres. [Meng]-hian-tseu s'était aussi lié d'amitié avec ces cinq hommes, qui faisaient peu de cas de la grande famille de Hiantseu. Si ces cinq hommes avaient pris en considération la grande famille de Hian-tseu, celui-ci n'aurait pas contracté amitié avec eux.

Non-seulement le chef d'une famille de cent chars doit agir ainsi, mais encore des princes de petits États devraient agir de même.

Hoel, Koung de l'État de Pi, disait : Quant à Tseusse, j'en ai fait mon précepteur; quant à Yan-pan, j'en ai fait mon ami. Wang-chun et Tchang-si (qui leur sont bien inférieurs en vertus) sont ceux qui me servent comme ministres.

Non-seulement le prince d'un petit État doit agir ainsi, mais encore des princes ou chefs de plus grands royaumes devraient aussi agir de même.

Ping, Koung de Tçin, avait une telle déférence pour Hai-thang', que lorsque celui-ci lui disait de 1 Voyez Td-hio, chap. x, § 21.

Sage du royaume de Tçın.

rentrer dans son palais, il y rentrait; lorsqu'il lui disait de s'asseoir, il s'asseyait; lorsqu'il lui disait de manger, il mangeait. Quoique ses mets,n'eussent été composés que du riz le plus grossier, ou de jus d'herbes, il ne s'en rassasiait pas moins, parce qu'il n'osait pas faire le contraire (tant il respectait les ordres du sage). Ainsi il avait pour eux la déférence la plus absolue, et rien de plus. Il ne partagea pas avec lui une portion de la dignité qu'il tenait du ciel (en lui donnant une magistrature 2); il ne partagea pas avec lui les fonctions de gouvernement qu'il tenait du ciel (en lui conférant une partie de ces fonctions 3); il ne consomma pas avec lui les revenus qu'il tenait du ciel 4. Les lettres (qui occupent des fonctions ou des magistratures publiques) honorent ainsi les sages (auxquels ils ne se croient pas supérieurs); mais les rois et les Koung ou princes ne les honorent pas ainsi.

Lorsque Chun eut été élevé au rang de premier ministre, il alla visiter l'empereur. L'empereur donna l'hospitalité à son gendre dans le second palais, et même il mangea à la table de Chun. Selon que l'un d'eux visitait l'autre, ils étaient tour à tour hôte recevant et hôte reçu (sans distinction d'empereur et de sujet). C'est ainsi que le fils du ciel entretcnait des liens d'amitié avec un homme privé.

Si étant dans une position inférieure, on témoigne de la déférence et du respect à son supérieur, cela s'appelle respecter la dignité; si, étant dans une position supérieure, on témoigne de la déférence et du respect à son inférieur, cela s'appelle honorer et respecter l'homme sage. Respecter la dignité, honorer et respecter l'homme sage, le devoir est le même dans les deux circonstances.

4. Wen-tchang fit une question en ces termes : Oserais-je vous demander quel sentiment on doit avoir en offrant des présents 5 pour contracter amitié avec quelqu'un?

MENG-TSEU dit: Celui du respect.

Wen-tchang continua: Refuser cette amitié et repousser ces présents à plusieurs reprises, est une action considérée comme irrévérencieuse; pourquoi cela?

MENG-TSEU dit: Lorsqu'un homme honoré (par sa position ou sa dignité) vous fait un don, si vous vous dites, avant de l'accepter: Les moyens qu'il a employés pour se procurer ces dons d'amitié sont

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ils justes, ou sont-ils injustes? ce serait manquer de respect envers lui ; c'est pourquoi on ne doit pas les repousser.

Wen-tchang dit : Permettez ; je ne les repousse pas d'une manière expresse par mes paroles; c'est dans ma pensée que je les repousse. Si je me dis en moi-même : « Cet homme honoré par sa dignité, qui m'offre ces présents, les a extorqués au peuple: cela n'est pas juste; » et que sous un autre prétexte que je donnerai, je ne les reçoive pas n'agirai-je pas convenablement ?

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MENG-TSEU dit : S'il veut contracter amitié selon les principes de la raison; s'il offre des présents avec toute la politesse et l'urbanité convenables: KHOUNG-TSEU lui-même les eût acceptés.

Wen-tchang dit Maintenant, je suppose un homme qui arrête les voyageurs dans un lieu écarté en dehors des portes de la ville, pour les tuer et les dépouiller de ce qu'ils portent sur eux: si cet homme veut contracter amitié selon les principes de la raison, et s'il offre des présents avec toute la politesse d'usage, sera-t-il permis d'accepter ces présents qui sont le produit du vol?

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MENG TSEU dit: Cela ne sera pas permis. Le Khang-kao dit : « Ceux qui tuent les hommes et jettent leurs corps à l'écart pour les dépouiller de leurs richesses, et dont l'intelligence obscura cie et hébétée ne redoute pas la mort, il n'est << personne chez tous les peuples qui ne les ait en a horreur. Ce sont là des hommes que, sans attendre ni instruction judiciaire, ni explication, on fait mourir de suite. Cette coutume expéditive de faire justice des assassins sans discussions préalables, la dynastie Yn la reçut de celle de Hia, et la dynastie des Tcheou de celle Kin; elle a été en vigueur jusqu'à nos jours. D'après cela, comment seriez-vous exposé à recevoir de pareils présents?

Wen-tchang poursuivit : De nos jours, les princes de tous rangs, extorquant les biens du peuple, ressemblent beaucoup aux voleurs qui arrêtent les passants sur les grands chemins pour les dépouiller. Si lorsqu'avec toutes les convenances d'usage ils offrent des présents au sage, le sage les accepte; oserais-je vous demander en quoi il place la justice 3? MENG-TSEU dit: Pensez-vous donc que si un souverain puissant apparaissait au milieu de nous, il rassemblerait tous les princes de nos jours et les ferait mourir pour les punir de leurs exactions? ou

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bien qu'après les avoir tous prevenus du châtiment qu'ils méritaient, ils ne se corrigeaient pas, il les ferait périr? Appeler (comme vous venez de le faire) ceux qui prennent ce qui ne leur appartient pas, voleurs de grands chemins, c'est étendre à cette espèce de gens la sévérité la plus extrême que comporte la justice (fondée sur la saine raison'). KHOUNG-TSEU occupait une magistrature dans le royaume de Lou (sa patrie). Les habitants, lorsqu'ils allaient à la chasse, se disputaient à qui prendrait la chasse de l'autre ; et KHOUNG-TSEU en faisait' autant. S'il est permis de se disputer de cette façon à qui prendra le gibier de l'autre lorsque l'on est à la chasse, à plus forte raison est-il permis de recevoir les présents qu'on vous offre.

Wen-tchang continua: S'il en est ainsi, alors KHOUNG-TSEU, en occupant sa magistrature, ne s'appliquait sans doute pas à pratiquer la doctrine de la droite raison?

MENG-TSEU répondit: Il s'appliquait à pratiquer la doctrine de la droite raison.

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Pourquoi ne quittait-il pas le royaume de

Il voulait mettre ses principes en pratique. Une fois qu'il voyait que ses principes pouvant être mis en pratique, n'étaient cependant pas pratiqués, il quittait le royaume. C'est pourquoi il n'est jamais resté trois ans dans un royaume sans le quitter.

Lorsque KHOUNG-TSEU voyait que sa doctrine pouvait être mise en pratique, il acceptait des fonctions publiques; quand on le recevait dans un État avec l'urbanité prescrite, il acceptait des fonetions publiques; quand il pouvait être entretenu avec les revenus publics, il acceptait des fonctions publiques.

Voyant que sa doctrine pouvait être pratiquée par Ki-houan-tseu (premier ministre de Ting, Koung de Lou), il accepta de lui des fonctions publiques; ayant été traité avec beaucoup d'urbanité par Ling, Koung de Wei, il accepta de lui des fonctions pu

1 Glose. On nous fera l'honneur de croire que, dans ces hardis passages si adroitement rédigés, pas plus que dans tout l'ouvrage, nous ne nous sommes pas permis d'ajouter un senl mot au texte chinois sans le placer entre parenthèses; et, dans ce dernier cas, ils est toujours tiré de la Glose, ou du sens même de la phrase

2 La Glose dit: Cela signifie seulement qu'il ne s'opposait pas à cette coutume; mais non que par lui-même il en fit au

tant.

bliques; ayant été entretenu avec les revenus publics par Hiao, Koung de Wei, il accepta de lui des fonctions publiques.

5. MENG-TSEU dit : On accepte et on remplit des fonctions publiques, sans que ce soit pour cause de pauvreté; mais il est des temps où c'est pour cause de pauvreté. On épouse une femme dans un tout autre but que celui d'en recevoir son entretien; mais il est des temps où c'est dans le but d'en recevoir son entretien.

Celui qui pour cause de pauvreté refuse une position honorable, reste dans son humble condition; et en refusant des émoluments, il reste dans la pauvreté.

Celui qui refuse une position honorable, et reste dans son humble condition; qui refuse des émoluments, et reste dans la pauvreté : que lui convient-il donc de faire? Il faut qu'il fasse le guet autour des portes de la ville, ou qu'il fasse résonner la crécelle de bois (pour annoncer les veilles de la nuit).

Lorsque KHOUNG-TSEU était directeur d'un grenier public, il disait : Si mes comptes d'approvisionnements et de distributions sont exacts, mes devoirs sont remplis. Lorsqu'il était administrateur général des campagnes, il disait : Si les troupeaux sont en bon état, mes devoirs sont remplis.

Si lorsqu'on se trouve dans une condition inférieure on parle de choses bien plus élevées que soi3, on est coupable (de sortir de son état 4). Si lorsqu'on se trouve à la cour d'un prince, on ne remplit pas les devoirs que cette position impose, on se couvre de honte.

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Permettez-moi encore une question : On ne l'ose pas; et comment cela?

Celui qui fait le guet à la porte de la ville, celui qui fait résonner la crécelle de bois, ont, l'un et l'autre, un emploi permanent qui leur donne droit à être nourris aux dépens des revenus ou impôts du prince. Ceux qui, n'occupant plus d'emplois publics permanents, reçoivent des dons du prince, sont considérés comme manquant du respect que l'on se doit à soi-même.

Je sais maintenant que si le prince fournit des aliments au lettré, il peut les recevoir; mais j'ignore si ces dons doivent être continués ?

Mou-koung se conduisit ainsi cnvers Tseu-sse: il envoyait souvent des hommes pour prendre des informations sur son compte (pour savoir s'il était en état de se passer de ses secours 2); et il lui envoyait souvent des aliments de viande cuite. Cela ne plaisait pas à Tseu-sse. A la fin, il prit les envoyés du prince par la main et les conduisit jusqu'en dehors de la grande porte de sa maison ; alors, le visage tourné vers le nord, la tête inclinée vers la terre, et saluant deux fois les envoyés, sans accepter leurs secours, il dit : « Je sais dès mainte« nant que le prince me nourrit, moi Ki, comme

6. Wen-tchang dit : Pourquoi les lettrés (qui« si j'étais un chien ou un cheval. » Or, de ce mon'occupent pas d'emplois publics 5) ne se reposent

ils pas du soin de leur entretien sur les princes des

différents ordres 6?

MENG-TSEU dit: Parce qu'ils ne l'osent pas. Les princes de différents ordres, lorsqu'ils ont perdu leur royaume, se reposent sur tous les autres princes du soin de leur entretien; c'est conforme à l'usage établi; mais ce n'est pas conforme à l'usage établi que les lettrés se reposent sur les princes du soin de leur entretien.

Wen-tchang dit : Si le prince leur offre pour aliments du millet ou du riz, doivent-ils l'accep

ter?

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ment là, les gouverneurs et premiers administrateurs des villes n'ont plus alimenté (les lettrés);

cependant si, lorsqu'on aime les sages, on ne peut

les élever à des emplois, et qu'en outre on ne puisse leur fournir ce dont ils ont besoin pour vivre, peuton appeler cela aimer les sages?

Wen-tchang dit : Oserais-je vous faire une question: Si le prince d'un royaume désire alimenter un sage, que doit-il faire dans ce cas pour qu'on puisse dire qu'il est véritablement alimenté?

MENG-TSEU dit: Le lettré doit recevoir les présents ou les aliments qui lui sont offerts par l'ordre du prince, en saluant deux fois et en inclinant la tête. Ensuite les gardiens des greniers royaux doivent continuer les aliments, les cuisiniers doivent continuer la viande cuite, sans que les hommes chargés des ordres du prince les lui présentent de nouveau 3.

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Tseu-sse se disait en lui-même : « Si pour des viandes cuites on me tourmente de manière à m'obliger à faire souvent des salutations de remerciments, ce n'est pas là un mode convenable de subvenir à l'entretien des sages. >>

Yao se conduisit de la manière suivante envers Chun: il ordonna à ses neuf fils de le servir; il lui donna ses deux filles en mariage; il ordonna à tous les fonctionnaires publics de fournir des bœufs, des moutons, de remplir des greniers pour l'entretien de Chun au milieu des champs; ensuite il l'éleva aux honneurs et lui conféra une haute dignité. C'est pourquoi il est dit avoir honoré un sage selon un mode convenable à un souverain ou à un prince. 7. Wen-tchang dit : Oserais-je vous faire une question: Pourquoi un sage ne va-t-il pas visiter les princes?

MENG-TSEU dit: S'il est dans leur ville principale, on dit qu'il est le sujet de la place publique et du puits public; s'il est dans la campagne, on dit qu'il est le sujet des herbes forestières. Ceux qui sont dans l'un et l'autre cas, sont ce que l'on nomme les hommes de la foule 2. Les hommes de la foule qui n'ont pas été ministres, et n'ont pas encore offert de présents au prince, n'osent pas se permettre de lui faire leur visite; c'est l'usage.

Tseu-sse, peu satisfait de cette question, répondit: Il y a une maxime d'un homme de l'antiquité qui dit : Que le prince le serve (en le prenant pour son maître), et qu'il l'honore. A-t-il dit, qu'il contracte amitié avec lui? »

Tseu-sse était peu satisfait de la question du prince; n'était-ce pas parce qu'il s'était dit en luimême : « Quant à la dignité, au rang que vous oc«< cupez, vous êtes prince, et moi je suis sujet'; « comment oserais-je former des liens d'amitié avec «< un prince? Quant à la vertu, c'est vous qui êtes « mon inférieur, qui devez me servir; comment « pourriez-vous contracter des liens d'amitié avec « moi? »> Si les princes de mille quadriges qui cher chaient à contracter des liens d'amitié avec les lettrés, ne pouvaient y parvenir, à plus forte raison ne pouvaient-ils pas les appeler à leur cour.

King, Koung de Thsi, voulant aller à la chasse, appela les gardiens des parcs royaux avec leur étendard. Comme ils ne se rendirent pas à l'appel, il avait résolu de les faire mourir.

« L'homme dont la pensée est toujours occupée « de son devoir (lui représenta KHOUNG-TSEU) « n'oublie pas qu'il sera jeté dans un fossé, ou dans « une mare d'eau (s'il le transgresse); l'homme « au courage viril n'oublie pas qu'il perdra sa

Wen-tchang dit : Si le prince appelle les hom« tête. » mes de la foule pour un service exigé, ils vont faire ce service. Si le prince désirant les voir les appelle auprès de lui, ils ne vont pas le voir; pourquoi cela?

MENG-TSEU dit: Aller faire un service exigé, est un devoir de justice3; aller faire des visites (au prince), n'est pas un devoir de justice.

Par conséquent, pourquoi le prince désirerait-il que les lettrés lui fissent des visites?

Pourquoi KHOUNG-TSEU prit-il la défense de ces hommes? Il la prit parce que les gardiens n'ayant pas été avertis avec leur propre signal, ils ne s'étaient pas rendus à l'appel.

Wen-tchang dit : Oserais-je vous faire une question: De quel objet se sert-on pour appeler les gardiens des parcs royaux ?

MENG-TSEU dit: On se sert d'un bonnet de poil; pour les hommes de la foule, on se sert d'un

Wen-tchang dit Parce qu'il est fort instruit, étendard de soie rouge sans ornement; pour les parce que lui-même est un sage.

MENG-TSEU dit: Si parce qu'il est fort instruit (il veut l'avoir près de lui pour s'instruire encore 4), alors le fils du ciel n'appelle pas auprès de lui son précepteur; à plus forte raison un prince ne l'appellera-t-il pas. Si parce qu'il est sage (il veut descendre jusqu'aux sages 5), alors je n'ai pas encore entendu dire qu'un prince, désirant voir un sage, l'ait appelé auprès de lui.

Mou-koung étant allé, selon l'usage, visiter Tseusse, dit : Dans l'antiquité, comment un prince de mille quadriges faisait-il pour contracter amitié avec un lettré ?

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lettrés, on se sert d'un étendard sur lequel sont figurés deux dragons; pour les premiers administrateurs, on se sert d'un étendard orne de plumes de cinq couleurs qui pendent au sommet de la lance.

Comme on s'était servi du signal des premiers administrateurs pour appeler les gardiens des pares royaux, ceux-ci, même en présence de la mort (qui devait être le résultat de leur refus), n'osèrent pas se rendre à l'appel. Si on s'était servi du signal des lettres pour appeler les hommes de la foule, les hommes de la foule auraient-ils osé se rendre a

pressions chinoises, un prince de cent quadriges, un prince de mille quadriges, un prince de dix mille quadriges, sont tout à fait analogues à celles dont nous nous servons pour désigner la puissance relative des machines à vapeur de la force de vingt, de cinquante, de cent chevaux, etc.

« Par ce mot de tchin, sujet, il veut désigner la condition (fen) des hommes de la foule. » (Glose.) * Voyez précébmmont, lis. 1, chap. vi, pag. 249.

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