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Le monde n'a pas toujours été; on a quantité de preuves très-convaincantes qu'il a eu un commencement, et qu'il a été dans une espèce d'enfance dont il n'est sorti que depuis assez peu de temps.

Il est l'ouvrage de Dieu, de ce Dieu unique, éternel, infini, que les chrétiens adorent et qu'eux seuls adorent comme il le veut, parce

et à sa ressemblance, en lui donnant une âme immortel'e et raisonnable, capable de connaître et d'aimer Dieu, et de participer à la félicité infinie dont il est la source éternelle.

Adam s'endormit, et Dieu tira une de ses côtes, dont il forma Eve pour lui servir de compagne; il la fit, comme son époux, à son image et à sa ressemblance, lui donna les mêmes prérogatives et la destina au même bonheur; il l'assujettit seulement à l'homme, et l'un et l'autre à lui-même.

Tous les hommes sont nés de ce seul mariage ainsi, quelque dispersés et quelque

que c'est de lui-même qu'ils ont appris quel multipliés qu'ils soient, ils ne sont à jamais

culle lui est agréable.

Il s'est nommé celui qui est (2), pour marquer qu'il existe par lui-même et que tous les autres êtres n'existent que par lui. L'univers entier porte cet auguste nom écrit en caractères de lumière : toutes les parties de la nature concourent pour publier la gloire et la toute-puissance de leur Créateur:

O Sagesse, la parole

Fit éclore l'univers,
Posa sur un double pôle

La terre au milieu des mers.

Tu dis, et les cieux parurent,
Et tous les astres coururent
Dans leur ordre se placer.

(RACINE, cantique 4).

Dieu mit six jours à ce grand ouvrage, et il le termina par la création d'Adam, le premier de tous les hommes, qu'il fit à son image

(1) Cet ouvrage était composé en grande partie de citations abrégées de l'Ecriture sainte, nous avions d'abord cru devoir marquer, par un signe, les omissions des divers passages; mais nous avons reconnu que cela occasionherait à la fois une perte de place et une sorte d'embarras au lecteur. En conséquence, lorsqu'il aura recours au texte et qu'il n'y trouvera pas, de suite, la phrase citée, nous l'engageons à lire les versets suivants, il y rencontrera cette phrase.

(2) Ait Moises ad Deum : Ecce ego vadam ad filios Israel, et dicam eis: Deus patrum vestrorum misit me ad vos. Si dixerint mihi : Quod est nomen ejus? quid dicam eis? Dixit Deus ad Moïsen: Ego sum qui sum. Ait: Sic dices filiis Israel Qui est misit me ad vos. (Ex. II, 13, 14.)

qu'une seule et même famille. Quelle bonté et quelle amitié ne devraient-ils pas avoir les uns pour les autres ! ils sont tous frères.

Il était bien juste que l'homme dépendit du Créateur et qu'il n'oubliât jamais cette dépendance. Dieu lui donna un précepte. précepte unique, afin que l'homme ne fùl point accablé par la multiplicité; précepte attaché à une chose sensible, parce que l'homme était fait avec des sens; précepte enfin aisé à exécuter, parce que Dieu voulait lui rendre la vie commode tant qu'elle serait innocente.

A cette condition, Adam devait conserver les priviléges de sa naissance, une innocence sans tache, une sagesse sans égarements, une lumière sans ténèbres, une santé sans altération, en un mot, une félicité sans mélange d'amertumes et une vie sans fin. II. Péché d'Adam. - Promesse d'un Messie

Mais l'homme ne garda pas un commandement d'une si facile observance; il écouta l'esprit tentateur. Eve, séduite la première, fit bientôt tomber Adam dans la séduction. Ils espérèrent, sur la foi du démon, que le fruit qui leur était défendu allait les rendre semblables à Dieu : cette égalité les fatta. l'indépendance leur plut, l'orgueil l'emporta sur le devoir, ils prévariquèrent et mange

OBSERVATIONS.

rent du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal.

En même temps tout changea pour l'homme la terre ne lui rit plus comme auparavant, il n'en dut plus rien attendre que par un travail opiniâtre; le ciel n'eut plus cet air serein; les animaux, qui tous, jusqu'aux plus farouches, lui étaient un divertissement innocent, prirent pour lui des formes hideuses. Tout avait été fait pour son bonheur, en un moment tout lui tourna en supplice.

Son esprit se remplit de ténèbres et d'erreurs; sa volonté, soustraite à l'empire de la sagesse, fut assujettie à la révolte des sens et au fol amour des objets périssables; son corps devint le centre de toutes les infirmités et le tributaire de la mort. Il perdit enfin lous les avantages attachés à l'état d'innocence, et communiquant sa corruption à toute sa postérité, il peupla la terre de malheureux, de criminels et d'aveugles.

Toutefois Dieu, qui est essentiellement bon, laissa voir sa bonté dans sa colère même. Au moment qu'il condamna l'homme à ne manger qu'à la sueur de son visage, la femme à enfanter avec douleur, cux et leur postérité à la mort, il leur déclara que leur crime méritait encore une mort bien plus terrible, qui est celle de l'âme; mais que de la femme sortirait une semence bénite (1) qui écraserait la tête du serpent qui les avait séduits, c'est-àdire qui réparerait le désordre causé par ses conseils maudits, qui renverserait ses damnables desseins sur la race infortunée des hommes, et qui détruirait par toute la terre l'empire qu'il venait d'y gagner par sa funeste victoire.

Cette semence bénite, c'est le Messie, c'est Jésus-Christ, fils d'une vierge, qui seul n'a point péché en Adam, parce qu'il devait sortir d'Adam d'une manière divine, après avoir été conçu, non de l'homme, mais du SaintEsprit.

Voilà donc l'époque de la naissance du christianisme. Il remonte jusqu'aux premiers jours du monde, et personne n'a été et ne sera sauvé que par Jésus-Christ (2). Les hommes qui l'ont précédé, comme ceux qui sont venus depuis, tous ne méritent que par ses mérites infinis. Le ciel était autrefois la récompense de la foi en Jésus-Christ qui devait venir; il est aujourd'hui la récompense de la foi en Jésus-Christ venu.

Tous les desseins de Dieu, toute sa conduite vont rouler désormais sur ce désiré des nations. Conseils, récompenses, châtiments, promesses, menaces, lois, cérémonies, prophéties, figures, fondation et destruction d'empires, tout aboutit à Jésus-Christ. III.-Corruption des hommes. — versel.

veur il fallait que le genre humain connût par une longue expérience le besoin qu il avait d'un tel secours. L'homme fut donc laissé à lui-même. La terre commença à se remplir, et les crimes s'augmentèrent. Caïn, le premier enfant d'Adam, immola son frère Abel à sa jalousie ; il fut maudit de Dicu avec toute sa postérité, et ses enfants furent aussi méchants que lui.

Les descendants mêmes du pieux Seth, troisième fils d'Adam, se gâtèrent par leur commerce avec ceux de Caïn; ils firent les uns avec les autres des alliances monstrueuses, d'où sortirent les géants, moins fameux par leur énorme grandeur que par les affreux désordres de leur vie.

Les inclinations des hommes se corrompirent de plus en plus; leurs débordements allèrent à l'excès; l'iniquité couvrit toute la face de la terre. Funestes suites du péché du premier homme!

Alors Dieu médita une vengeance dont il voulut que le souvenir ne s'éteignit jamais parmi les habitants de la terre. C'est celle du déluge universel, dont en effet la mémoire dure encore dans toutes les nations, aussi bien que celle des crimes qui l'ont attiré.

Les cataractes du ciel s'ouvrirent, une pluie générale tomba sans discontinuer pendant quarante jours; les eaux sortirent des abîmes où elles étaient emprisonnées, la mer se déborda de tous côtés : toute la terre fut inondée, et les eaux s'élevèrent jusque par-dessus le sommet des plus hautes montagnes.

Il s'était pourtant trouvé un homme juste; avant de le sauver du déluge des eaux, Dieu l'avait préservé par sa grâce du déluge de l'iniquité. Noé fut réservé avec sa famille pour repeupler la terre. Il se sauva du naufrage général dans une arche construite par ordre de Dieu; des animaux de toute espèce y furent introduits et conservés; tout le reste périt, hommes, bêtes, oiseaux. Il n'y avait de salut que dans l'arche, comme il n'y en a que dans l'Eglise de Jésus-Christ.

La première constitution de l'univers, déjà changée par la chute du premier homme, fut affaiblie de nouveau par cette inondation. Les sucs de la terre furent altérés; les herbes et les fruits n'eurent plus leur première force; l'air, chargé d'une humidité excessive, fortifia les principes de la corruption, et la vie des hommes fut abrégée de près des deux tiers.

IV. Origine de l'idolatrie. - Vocation d'Abraham.-Seconde promesse du Messie. Les descendants de Noé, effrayés d'un effet si terrible de la colère de Dieu, entreprirent de s'armer contre sa toute-puissance. Une tour prodigieuse (1) fut construite pour servir de retraite aux hommes, en cas qu'un pareil déluge survint encore. Aveugles! qui Mais avant que Dieu nous donnât le Sau- comptaient pour rien la parole de Dieu, qui

Déluge uni

(1) Inimicitias ponam inter te et mulierem, et semen tuum et semen illius: ipsa conteret caput tuum, et tu insidiaberis calcaneo ejus (Gen. III, 15).

(2) Et non est in alio aliquo salus. Nec enim aliud nomen est sub colo datum hominibus, in quo oporteat nos salvos tieri. (Act. IV, 12).

leur avait promis de ne plus les punir par là.

Celui qui met un frein à la fureur des flots
Sait aussi des méchants arrêter les complots.
(RACINE, trag. d'Athalie, act. I, sc. 1.}

(1) La tour de Babel.

Le Seigneur se rit de leur folle entreprise. Tout à coup ils parlèrent différentes langues, ils ne s'entendirent plus; ils furent contraints d'abandonner leur ouvrage et de se séparer. Ce ne fut là que la moindre partie de leur châtiment frappés d'un aveuglement terrible, ils se livrèrent sans réserve à toutes sortes de crimes.

Le monde, pour ainsi dire encore tout trempé des eaux du déluge, ne fut plus capable de rappeler les hommes vers Dieu. La tradition encore toute nouvelle des miracles effrayants de la justice divine ne put les retenir. Ils méconnurent celui qui les avait faits, et adorèrent le soleil, la lune, les étoiles, des hommes comme eux, de vils animaux, des plantes, les maladies mêmes et les vices les plus horribles.

L'art se tailla des dieux d'or d'argent et de cuivre;
Et l'artisan lui-même, humblement posterné
Aux pieds d'un vain métal par sa main façouné,
Lui demanda les biens, la santé, la sagesse.
le monde fut rempli de dieux de toute espèce.
On vit le peuple fou qui du Nil boit les eaux,
Adorer les serpents, les poissons, les oiseaux;
Aux chiens, aux chats, aux boues offrir des sacrifices:
Conjurer l'ail, l'oignon, d'être à ses vœux propices;
Et croire follement maitres de ses destius
Des dieux nés du fumier porté dans ses Jardins.

(BOILEAU, sat. XII, sur l'Equivoque.)

Ce fut alors que l'Eternel voulut se choisir un peuple pour être le dépositaire de la religion, de la morale et de toutes les vérités divines, afin d'empêcher qu'elles ne fussent dégradées et perdues par l'imagination, les passions et les vains raisonnements des hom

mes.

Ce même peuple devait conserver dans sa pureté la tradition que les autres peuples corrompaient indignement; il devait faire passer des pères aux enfants le souvenir de la dégradation du premier homme, du besoin d'un réparateur et de la promesse positive qui en avait été faite par celui même qui devait l'envoyer.

Abraham mérita par sa foi et par son obéissance d'être le chef et le père de ce peuple heureux, Dieu lui ordonna d'aller s'établir dans la terre de Chanaan, et lui promit que sa postérité serait multipliée comme les éloiles du ciel; qu'après quelques épreuves où elle serait mise, elle posséderait cette terre même, et que (1) toutes las nations seraient bénies en celui qui devait sortir de lui dans la plénitude des temps.

C'était une seconde promesse du Messie. Ainsi ce germe béni, promis à Eve, devint aussi le germe et le rejeton d'Abraham. Ce saint patriarche crut à la parole de Dieu, quoiqu'à l'âge de plus de quatre-vingts ans il ne se vit encore aucun enfant, et que sa femme Sara fût stérile.

Agé de quatre-vingt-sept ans, il cut Ismaël de sa servante Agar. Dieu lui déclara que ce

(1) Benedicam benedicentibus tibi, et maledicam maledicentibus tibi, atque in te benedicentur universæ cognationes terræ (Gen. XII, 3).

Dixitque Dominus: Num celare potero Abraham quæ gesturus sum: cum futurus sit in gentem magnam ac ro

fils serait le chef d'un grand peuple, mais non du peuple élu qui était l'objet de son espérance. Enfin treize ans après, c'est-à-dire à l'âge de cent ans, Abraham eut de sa femme Sara cet enfant tant désiré.

Il fut nommé Isaac, c'est-à-dire Ris, enfant de joie, enfant de miracle, enfant de promesse, qui marque, par sa naissance, que les vrais enfants de Dieu naissent de la grâce.

Il était déjà grand, cet enfant béni, lorsque Dieu mit à une terrible épreuve la foi d'Abraham: il lui commanda de lui immoler Isaac. Ce saint homme, assuré des promesses que Dieu lui avait faites, ne consulta sa raison que pour croire et obéir. Le Seigneur satisfait retint son bras, et lui rendit son fils au moment qu'il allait lui donner le coup mortel.

Tous deux furent jugés dignes d'être les ancêtres du Messie, après avoir donné au monde une image si vive et si belle de l'oblation volontaire de ce divin Sauveur. V. Postérité d'Abraham. - Nouvelle promesse de Jésus-Christ.

La grande foi d'Abraham lui mérita le nom de père des croyants. Dieu le bénit de nouveau après le sacrifice qu'il venait de lui faire; il continua sa protection et renouvela les mémes promesses (1) à (saac, son fils, et à Jacob, son petit-fils, qu'un ange surnomma Israël, et dont les descendants se nommerent de son nom Israélites. Le Seigneur s'était nommé Dieu d'Abraham; il prit encore le nom de Dieu d'Isaac et de Dieu de Jacob.

Une famine presque universelle obligea Jacob de descendre en Egypte avec toute sa famille. La Providence, qui pourvoit de loin aux besoins de ceux qui se fient en elle. avait permis que Joseph, l'un des fils de ce saint patriarche, fût conduit auparavant dans ce pays, el que par des voies tout extraordinaires il y parvint à la dignité de premier ministre, pour être par là le sauveur de sa famille et de toute l'Egypte.

Jacob y trouva donc en arrivant et le secours qu'il venait y chercher, et un établis sement pour lui et pour les siens. Il y demeura dix-sept ans et y mourut. Ce fut alors qu'il annonça la naissance du Christ, et qu'il marqua même en quelles circonstances il

naîtrait.

Il avait rassemblé toute sa famille autour de son lit pour bénir chacun de ses douze fils en particulier. Il les bénit en effet en leur an nonçant ce qui devait arriver à leur postérile.

(1) Et post obitum illius, benedixit Deus Isaac filio ejus. (Gen. XXVI, 11.)

Eroque tecum, et benedicam tibi : tibi enim et semini tuo dabo universas regiones has, complens juramentum quod spopondi Abraham patri tuo. Et multiplicabo seme tuum sicut stellas cœli: dab que posteris tuis universas regiones has: et benedicentur in semine tuo omnes gentes terræ (Ibid., XXVI, 3, 4).

Ego sun Dominus Deus Abraham patris tui, et Dens Isaac terram, in qua dormis, ubi dabo el semini tu Eritque semen tuum quasi pulvis terræ... et bendicentur in

bustissimam, et benedicendæ sint in illo omnes nationes te et in semine tuo cunctæ tribus terræ Ibid., XXVI,

erræ ? (Ibid. XVIII, 17, 18 )

15, 14).

Quand il en fut venu à Juda, son quatrième fils, il le bénit avec éloge et l'éleva au-dessus de ses frères.

Enfin il conclut sa bénédiction par la prophétie que voici: Le sceptre ne sortira point de Juda, et le gouvernement ne sortira point de ses descendants, jusqu'à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et il sera l'attente des nations (1). On ne peut rien désirer de plus décisif. Le temps est marqué lorsque les Juifs, c'est-à-dire les descendants de Juda, ne seront plus les dépositaires de la souveraine autorité, le Messie paraîtra aussitôt.

Les enfants de Jacob furent tous chefs d'autant de tribus ou familles, excepté Joseph E qui fut le père de deux tribus, dont l'une porta ou son nom ou celui d'Ephraïm, son second fils, qui en fut le chef; et l'autre eut le nom de Manassé, son fils aîné, de qui elle tirait son origine. On ne compte pas ordinairement la tribu de Lévi, parce que, consacrée Eau service du Seigneur, elle vécut dans la suite de la dime des biens de la terre, sans en posséder aucune en propre. Ainsi les Israélites furent partagés en douze familles, dont la distinction persévéra toujours jusqu'à la naissance du désiré des nations. C'est qu'il fallait que l'on pût juger des temps du Messie par létat de la tribu de Juda.

VI. - Moise. Sortie des Israélites de

l'Egypte.

La maison d'Israël devint en peu de temps un grand peuple. Cette prodigieuse multiplication excita la jalousie des Egyptiens. Les Israélites furent injustement haïs et impitoyablement persécutés : le joug de la servitude s'appesantit sur eux de jour en jour. Enfin les conseils de Dieu sur ses enfants étant accomplis, il écouta leurs prières, et fit naître Moïse pour être leur libérateur.

Après avoir éclairé ce saint homme par les lumières les plus pures, le Très-Haut lui prêta sa toute-puissance pour prouver la divinité de sa mission et pour tirer son peuple de l'esclavage. Il opéra les merveilles les plus éclatantes aux yeux de l'Egypte; la nature entière se vit changée et dérangée à tout moment.

Le superbe roi d'Egypte ayant refusé d'o-béir aux ordres du Tout-Puissant, Moïse remplit sa cour des signes effrayants de la vengeance céleste. Les rivières se changèrent en fleuves de sang; une foule d'insectes venimeux porta les maladies et la mort sur les plantes, sur les animaux et sur les hommes; ie tonnerre, mêlé d'une pluie de grêle, répandit partout ses exhalaisons pestiférées; une obscurité profonde, qui succéda aux éclairs, effaça pendant trois jours entiers les lumières du ciel; un ange exterminateur dé1ruisit dans une seule nuit tous les premiersnés de l'Egypte.

(1) Juda, te laudabunt fratres tui: manus tua in cervicibus inimicorum tuorum; adorabunt te filii patris tui. Catuus leonis Juda : ad prædam, fili mi ascendisti: requiescens accubuisti ut leo, et quasi leana, quis suscitabit eum? Non anteretur sceptrum de Juda, et dux de femore ejus, donec veniat qui mittendus est; et ipse erit exspectatio gentium (Gen., XLIX, 8 et seq.).

Le peuple de Dieu sortit enfin de son exil. Pharaon le poursuivit avec une armée formidable. Une colonne de feu éclairait la marche des Israélites pendant la nuit, el un nuage épais la couvrait pendant le jour. Par ordre de Dieu Moïse étendit sa baguette, la mer se sépara en deux, les enfants d'Israël la traversèrent à pied sec: aussitôt les vagues impétueuses se réunirent avec fureur pour abimer la nation infidèle qui voulait passer aussi.

Les Israélites errèrent pendant quarante ans dans le désert, où Dieu éprouva leur foi par la faim, la soif, l'intemperie des éléments. Ils oublièrent alors les marques éclatantes que la Providence leur avait données tant de fois de son attention sur eux, ils murmurèrent contre Dieu, et se plaignirent avec hauteur de la disette où ils se trouvaient.

Au lieu de les exterminer pour les punir de leurs murmures et de leur incrédulité, le Seigneur, qui les traitait en pè c, fit cesser la sédition en leur envoyant l'abondance: une nourriture miraculeuse, qui flattait tous les goûts, descendit du ciel; des rochers arides devinrent des fontaines d'eau vive.

VII.

Publication de la loi de Dieu. - Idolátrie des Isra lites.

Dieu voulut enfin fixer les mœurs, la religion et le gouvernement de son peuple, et il lui donna trois sortes de lois, par rapport à ces trois objets : la loi morale, pour le règlement des mœurs; la loi cérémonielle, pour fixer les jours de fêtes, les sacrifices et toutes les cérémonies du culte divin; et la loi politique, pour ce qui concerne la police et l'administration de la république. Il appela donc Moïse sur le sommet de Sinaï: la montagne s'ébranla, l'Eternel fit entendre sa voix au milieu des tonnerres et des éclairs, et parla à son peuple.

1. Je suis, lui dit-il, le Seigneur votre Dieu, qui vous ai tiré de la terre d'Egypte, de la maison de servitude. Vous n'aurez point de dieux étrangers devant moi. Vous ne vous ferez point d'image taillée, ni aucune figure pour les adorer ni pour les servir. Car je suis le Seigneur votre Dieu, le Dieu puissant et jaloux, qui venge l'iniquité des pères sur les enfants, jusqu'à la troisième et la quatrième génération dans tous ceux qui me haïssent; et qui fais miséricorde dans la suite de mille géné→ rations à tous ceux qui m'aiment et qui gar dent mes commandements.

II. Vous ne prendrez point en vain le nom du Seigneur votre Dieu; car le Seigneur ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris en vain le nom du Seigneur son Dieu.

III. Souvenez-vous de sanctifier le jour du sabbat. Vous travaillerez durant six jours, vous ferez tout ce que vous aurez à faire, mais le septième jour est le jour du repos du Scigneur votre Dieu. Vous ne ferez en ce jour aucun ouvrage, ni vous, ni votre fils, ni votre fille,ni votre serviteur, ni votre servante, ni vos bêtes de service, ni l'étranger qui sera dans l'enceinte de vos villes; car le Seigneur a fait

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