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lavis. Il a gravé, à l'eau-forte, quelques vues maritimes. BALA ou BALAS. Koye ALEXANDRE.

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BALAAM, prophete, mais prévaricateur & infidele; felon d'autres faux prophete, jongleur & magicien, fils de Beor ou Bofor, étoit, felon la plus commune opinion, de Pethor ou Pathura fur l'Euphrate; il fuivit les ambaffadeurs de Balac, roi des Moabites, qui l'avoit envoyé chercher pour maudire le peuple d'Ifraël. Un ange l'arrêta au milieu du chemin, tenant une épée nue. L'âneffe fur laquelle il étoit monté, ne voulut plus avancer, parla miraculeufement pour condamner la cruauté de fon maître qui l'affommoit; & l'ange ordonna à Balaam de ne dire que ce que Dieu lui mettroit dans la bouche. Les incrédules ont fait des railleries infipides fur le langage de cette brute, qui n'eft cependant pas bien difficile à expliquer. Celui qui donne le mouvement à toute la nature, l'imprima pour un inftant à l'organe d'un animal, comme il eut pu l'imprimer à quelque être inanimé. On ne voit pas pourquoi il feroit plus indigne de Dieu de faire parler un animal, que de faire entendre une voix en l'air ou de fe fervir d'un autre figne pour intimer fes volontés.,, Je ne fais, dit un auteur, fi ceux qui ont 99. plaifanté fur ce langage d'un 29" animal, ont réfléchi que nous faifons parler tous les jours les pies & les merles ils croient fans doute la divine ,, puiffance moins efficace que nos leçons ". L'apôtre Saint Pierre remarque que Dieu choi

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fit ce moyen d'avertir Balaam comme le plus propre à faire rentrer en lui-même ce prophete aveugle & infenfé, confondu par l'organe d'une brute. Correptionem habuit fua vefania: fubjugale mutum animal. hominis voce loquens, prohibuit propheta infipientiam. 2. Pet. 2. Si ce furieux n'en parut point effrayé, c'eft que fa colere lui ôta l'ufage de la réflexion. Ceux qui le font magicien, difent qu'apprivoisé avec les opérations de l'art qu'il profeffoit, il regarda d'abord cet événement comme l'effet de quelque puiffance maligne évoquée par fes adverfaires. Quoi qu'il en foit, Balaam étant arrivé chez Balac, ne prononça fur les Hébreux que des benédictions, au lieu des malédictions que celui-ci avoit demandées. Il prédit qu'il fortiroit une étoile de Jacob & un rejeton d'Ifraël, &c. Le roi, trompé dans fon attente, renvoyoit le devin fans présens; lorfque cet homme avare lui confeilla d'engager les Ifraélites dans l'idolâtrie & l'impudicité; qu'alors abandonné des fecours de Dieu, ils deviendroient la proie de leurs ennemis. Ce confeil ne fut que trop fuivi. Les filles Moabites inviterent les Hébreux aux fêtes de Beelphegor, où livrés à tous les crimes, ils, abandonnerent Dieu & en furent abandonnés. Dieu ordonna à Moïfe d'en tirer vengeance; les Ifraélites prévaricateurs furent mis à mort par leurs propres freres qui étoient demeurés fideles, & Balaam fut enveloppé dans le carnage que l'on fit des Mádianites, qui avoient été plus

fait

ardens que les Moabites à corrompre les Hébreux Les favans ont pris occafion de l'hiftoire de Balaam, de traiter une queftion, qui eft de favoir fi Dieu peut fe fervir de perfonnages vicieux, même des infideles & des idolâtres, pour prédire l'avenir. Plufieurs exemples allegués dans l'EcritureSainte, prouvent que Dieu l'a par d'autres que par Balaam. Le prophête Michée (c. 3,) accufe quelques-uns de fes confreres de prophétiter pour de l'argent; il ne dit pas néanmoins que c'étoient de faux prophetes. Dans le livre de Daniel (c. 2), nous voyons que Dieu envoye un fonge prophétique à Nabuchodonofor, prince idolâtre, quoiqu'il connût le vrai Dieu. Jésus-Chrift (Matt. 7) dit qu'au jour du jugement il réprouvera des hommes qui fe vanteront d'avoir prophétifé & fait des miracles en fon nom. S. Jean (c. 11.) nous apprend que Caiphe, en qualité de pontife, prophétifa que Jéfus-Chrift mourroit non-feulement pour fa nation, mais pour raffembler les enfans de Dieu prédiction qu'il fit probablement fans le vouloir, & fans en comprendre le fens.

BALAC, le même dont on a parlé dans l'article précédent, fut tué par les Ifraélites, l'an 1461 avant J. C.

ALACE, préfet de l'empereur Conftance, perfécuta cruellement les Catholiques qui s'oppoferent à Grégoire-le-Cappadocien, ufurpateur du fiege d'Alexandrie lors de l'expulfion de S. Athanafe. On flagella les prélats qui eurent le courage de réfifter à l'héréfie & au fchif

me, & on les chargea de chaines. Le S. évêque Protamon qui avoit perdu un œil pour la foi, fous la tyrannie des payens, fut fi rudement frappé fur la tête, qu'il confomma fon mar tyre peu de tems après. Les mê mes violences s'exercerent dans les monafteres de la Thébaides, vierges & folitaires, tout fut traité fans humanité, com me fans pudeur. L'horreur du crime & l'efprit de Dieu faifirent S. Antoine; il écrivit à Balace d'un ton de prophête qu'il voyoit la vengeance divine prête à s'appefantir fur fa tête facrilege, s'il ne ceffoit de perfécuter les ferviteurs de J. G. L'impie fit un grand éclat de rire en lifant cette lettre, la jeta par terre, & cracha deffus, fans nul égard à la dignité de fon propre rang. Puis s'adreffant au porteur, il le chargea de dire au Saint, que puisqu'il prenoit tant d'intérêt aux monafteres, il alloit le vifiter luimême. Cinq jours n'étoient pas écoulés, que la vengeance divine éclata; Balace fe trouvoit à cheval, à côté du vicaire d'Egypte. Les deux chevaux cominencerent à fe jouer enfemble, & les maîtres s'en amufoient, loin d'en prendre aucune inquiétude. Tout-à-coup le cheval du vicaire fe jeta fur Balace, le mordit à la cuiffe, & la lui déchira avec acharnement. On l'enleva enfin à l'animal furieux, & on le reporta chez lui, où il mourut le troifieme jour.

BALADAN ou BALÁD (ou MERODACH-BALADAN) roi ou gouverneur de Babylone, eft, felon Ufferius & quel qu'autres critiques, le même que Béléfis ou Nabonaffar, dont il

eft parlé dans l'Ecriture. Mais cette opinion, & toutes les autres qu'on forme fur ce prince, ne font fondées que fur dés conjećtures. Voyez BÉLÉSIS & NA

BONASSAR.

BALAGNI. Voy.MONTLUC (Jean de).

BALAMI, (Ferdinand) Sicilien, fut médecin du pape Léon X, de qui il reçut de grandes marques d'eftime. Il n'étoit pas moins inftruit dans les belleslettres, que dans la médecine, & il cultivoit la poéfie & l'érudition grecque avec beaucoup de fuccès. Il floriffoit à Rome vers l'an 1555. Il a traduit du grec en latin plufieurs Opufcules de Gallien, qui ont été imprimés féparément, & que l'on a réunis dans l'édition des Cuvres de cet ancien médecin, faite à Venife en 1586, in-fol. BALBI ou DE BALBIS, (Jean) connu auffi fous le nom de De Janua, parce qu'il étoit de Gênes, dominicain, compofa, dans le XIIIe. fiecle, des Commentaires & quelques au tres ouvrages. Il mourut en 1298. Son Catholicon, feu Sum ma Grammaticalis, fut imprimé

Mayence en 1460, in-fol. par Furst & Schoeffer. Cette efpece d'Encyclopédie claffique, contenant une Grammaire, une Rhétorique & un Dictionnai re, compilés çà & là, est un des premiers livres fur lequel on ait fait les effais de l'art de l'imprimerie. Il est très-cher & très-rare.d BALBIN,

Les foldats n'ayant point eu de part à cette élection, fe fouleverent, & le maffacrerent un an après. Balbin étoit bon & populaire, & réuffiffoit dans la poéfie & dans l'éloquence. Il avoit 60 ans lorfqu'il obtint la couronne impériale, & poffédoit de grandes richeffes dont il ne fit pas toujours le meilleur ufage poffible. Son mérite lui avoit procuré les gouvernemens de l'Afie, de l'Afrique, & de quelques autres provinces, où il fe fit aimer par fa douceur, fon équité & fon attention à ne pas laiffer accabler le peuple d'impôts.

BALBIN, (Bohuslaus) jéfuite de Bohême, né à Konisgratz en 1611, écrivain trèslaborieux & bon littérateur mort vers 1694, a donné I. Epitome hiftorica rerum Bohemicarum, Prague, 1677, infol. II. L'hiftoire de ce royaume en latin, en 10 vol. in-fol., 1679-1687. Dans le premier il traite de l'hiftoire-naturelle; dans le fecond, de fes habitans; dans le 3e., de fes limites; dans le 4e., des Vies des Saints de Bohême; dans le 5e., des paroiffes; dans le 6e., des archevêques de Prague; dans le 7e., des rois & des ducs de Bohême; dans le 8e., il y donne des documens; enfin les 9me. & rome. contiennent les généalogies de ce royaume. Tout ce que Balbin, dit

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Drouet, a fait fur le royau» me de Bohême, eft très

lius-Balbin(Decimus-Co- » exact & très recherché. Il

étoit d'une famille illuftre. Le fénat l'élut empereur en 237, après avoir été deux fois conful, & avoir gouverné plufieurs provinces.

» peut fuffire lui feul pour étu» dier l'hiftoire de cette mo» narchie “. On a encoré de lui quelques ouvrages de poéfie.

BALBO, (Jérôme) évêque

de Goritz, mort à Venife en 1535, eft auteur des ouvrages fuivans: De rebus Turcicis Rome, 1526, in-4°. De civili & bellica fortitudine, 1526, in-4°. De futuris Caroli V fucceffibus, Bologne, 1529, in-4°. Carmina dans Delicia Poëtarum Italorum. De Coronatione Principum. BALBOA, (Vafco Nugnès de) Caftillan, fe fit connoître de bonne heure par fes expéditions maritimes. Il fut fi heureux dans fes premieres guerres contre les Indiens, qu'il ne leur donna jamais la paix qu'au prix de l'or. Il avoit amaffé une fi grande quantité de ce métal précieux, qu'il en envoya 300 marcs au roi d'Ef pagne pour fon quint. De nouvelles découvertes & de nouvelles conquêtes, mirent fon nom à côté de ceux de Fernand Cortez & d'Améric Vefpuce. Il s'embarqua en 1513, dans l'efpérance de découvrir la mer du Sud; & un mois après fon départ il étoit en poffeffion de cette mer. Il donna le nom de St. Michel au golfe où il débarqua. Il s'y plongea jufqu'à la ceinture fon épée d'une main & fon bouclier de l'autre, difant aux Caftillans & aux Indiens, qui bordoient le rivage: » Vous m'ê»tes témoin que je prends poffeffion de cette mer pour la » couronne de Caftille, & cette » épée lui en confervera le do» maine". L'année d'après il retourna à Ste. Marie, chargé d'or & de perles. Un gouver neur Efpagnol, arrivé dans cette ville, fut bien furpris d'y trouver Balboa avec une fimple camifole de coton fur fa chemife, un caleçon & des

fouliers de corde, faifant couvrir de feuilles une affez méchante cafe, qui lui fervoit de demeure ordinaire. Ce gouverneur, jaloux du crédit qu'il avoit dans la colonie, fit revivre un procès terminé depuis long-tems, accufa Vafco de félonie, & quoiqu'il ne pût le lui prouver, lui fit couper la tête en 1517, à l'âge de 42 ans. Ainfi périt, par le dernier fupplice, un des plus grands capitaines de l'Espagne digne d'un meilleur fort. Voyez le P. Charlevoix, Hift. de S. Domingue.

BALBUENA, (Bernard de) né dans le diocefe de Tolede docteur de Salamanque, & évêque de Porto-Rico en Amérique, mourut en 1627. Les Hol landois pillerent fa ville épifcopale en 1625, & enleverent fa bibliotheque, double fujet de chagrin pour un pasteur & pour un homme-de-lettres. Il laiffa plufieurs pieces de poéfie, Madrid, 1604 & années fuivantes. Elles font pleines d'imagination, de feu, d'efprit & de graces.

BALBUS, (Lucius Lucilius) jurifconfulte Romain, disciple de Mucius Scevola un fiecle avant J. C., fe diftingua par fes talens dans la jurisprudence. L'hiftoire romaine fournit plufieurs autres perfonnages du nom de Balbus: ils ne méritent pas un article féparé.

BALBUS, (Octavius) ayant été condamné à la mort par les Triumvirs, fe déroba des mains des meurtriers qui le cherchoient dans fa maison, en fortant fecrétement par une porte qui leur étoit inconnue. A peine fut-il dehors, qu'ayant appris

par un murmure confus de fes voifins, que l'on affaffinoit fon fils à caufe de lui, la tendreffe paternelle le rappelle auffi-tôt à fa maison, pour défendre ce fils qu'il aimoit: ce bruit étoit faux; mais les affaffins fe faifirent de ce pere infortuné, & lui ôterent la vie.

BALBUS, (Pierre) d'une des meilleures familles de Venife, évêque de Tropea, mourut à Rome, en 1479. Il s'eft fait un nom en traduifant plufieurs ouvrages des Peres grecs en latin.

BALDE DE UBALDIS, (Pierre) de Péroufe, difciple & rival de Barthole, profeffa le droit à Pérouse, å Padoue & à Pavie. Arrivé dans cette derniere ville, on fut furpris de voir qu'un homme fi celebre eût un extérieur qui l'annonçoit fi peu. On s'écria, la premiere fois qu'il parut en public: Minuit præfentia famam. Mais Balde répondit ingénieufement, quoique peu modeftement: Augebit cætera virtus; & l'on oublia fa figure, pour ne faire attention qu'à fes talens. Il mourut de la morfure d'une chatte enragée vers 1400, après avoir recommandé qu'on l'enterrât en habit de cordelier. On voit fon tombeau dans l'églife de ces religieux à Pavie. On a beaucoup d'ouvrages de ce jurifconfulte 6 tomes en 3 vol. in fol. Ses deux fils dont Zénobius, l'aîné, fut évê que de Tiferne, excellerent auffi dans la connoiffance du droit.

BALDE, ou plutôt BALDI, (Bernardin) naquit à Urbin en 1553. Il fut abbé de Guaftalle en 1586, fans avoir

demandé cette abbaye. Il avoit d'abord travaillé fur les méchaniques d'Ariftote, fur l'hiftoire. Il avoit fait des vers, mais dès qu'il fut abbé, il ne penfa plus qu'au droit canon, aux Peres, aux conciles & aux langues orientales. Il mourut en 1617. C'étoit un homme fort laborieux, qui poffédoit feize langues, & qui s'étoit fur-tour appliqué aux orientales. On a de lui un grand nombre de Traités fur les Méchaniques, dont quelques-uns dans le Vitruve d'Amfterdam, 1649, infol. Verfi e profe, Venife, 1590, in - 4°. Crefcimbeni a mis fes Fables en vers italiens, Rome, 1702, in-12. De tormentis bellicis, 1582. Nova Gnomonices, 1595. Horographium univerfale. Paradoxa mathematica. Templi Ezechielis defcriptio, &c. Il avoit commencé une Defcription hiftorique & géographique du monde dans toutes fes parties. Il n'eut pas le tems de finir ce grand ouvrage. Morhof, dans fes Polihift. tom. 1, 1. 4, rapporte fon éloge en ces termes: Bernardinus Baldus, vir doctiffimus fuit, multarum linguarum, multarum fcientiarum. Scripfit & latina poëmata omnis generis, in fingulis, præcipuos imitatus. Edidit quoque varia mathematica & theologica, omnium regionum hiftoriam ac def criptionem aggreffus, abfolvere non potuit. Il ne faut pas le confondre avec Bernardin BAL DINI. Celui-ci, qui étoit du bourg d'Iftra dans le Milanois, fut auffi grand mathématicien, poëte & phyficien, & mourut à Milan en 1601. On a de lui: I. Des Traités de Mathématique en italien. II. De

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