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et pour achever de les instruire. Or que dira cet Esprit, qui possède toute vérité puisqu'il est Dieu ? C'est ici qu'il faut mettre son front dans la poussière. << Lorsque cet Esprit de vérité viendra, il vous en» seignera toute vérité : car il ne parlera point de lui» même, mais il dira tous ce qu'il aura entendu (1). >>

Tradition merveilleuse, dont l'origine se cache dans les profondeurs du souverain Être; où l'Esprit saint lui-même écoute, pour nous la redire, autant nous la pouvons connoître, cette vérité immuable, infinie, qui est la Parole vivante que le Père éternellement prononce en lui-même !

que

Ainsi la religion n'est qu'un enchaînement indissoluble de témoignages qui remontent jusqu'à Dieu. Saint Paul, de même que saint Jean, appelle la loi évangélique le témoignage de Jésus-Christ (2): et ce témoignage, nous le connoissons par celui des apôtres et enfin par le témoignage toujours un, universel, perpétuel, de l'immense société chrétienne (3).

(1) Cùm autem venerit ille spiritus veritatis, docebit vos omnem veritatem: non enim loquetur à semetipso, sed quæcumque audiet loquetur. Joan., XVI, 13.—Ab illo audiet à quo procedit. Audire i!li scire est... Quia ergo non est à semetipso, sed ab illo à quo procedit, à quo illi est essentia, ab illo scientia, ab illo igitur audientia, quod nihil est aliud quàm scientia. S. August. in Joan. Evang. Tract. XCIX, n. 4. Oper. part. II, t. III, col. 746.

(2) Sicut testimonium Christi confirmatum est in vobis. I Cor., I, 61.-Et ego cùm venissem ad vos, fratres, non in sublimitate sermonis, aut sapientiæ, annuntians vobis testimonium Christi. Ibid., II, 1.—Joan. Apoc., XII, 17.

(3) Omnem doctrinam... veritati deputandam, sine dubio tenentem quod Ecclesiæ ab apostolis, apostoli à Christo, Christus à Deo accepit; omnem verò doctrinam de mendacio præjudicandam, quæ

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La vérité, en se développant, n'a point changé, non plus que le moyen de la discerner de tout ce qui n'est pas elle. La règle est constamment la même : Ce qui a été cru toujours, partout, et par tous. Car cela est vraiment et proprement catholique, comme la force même du mot le fait assez entendre, qui comprend tout presque universellement. Jamais donc nous ne nous écarterons de la vérité catholique, si nous suivons l'universalité, l'antiquité, le consentement (1).

Nous disons donc avec les anciens : Le consentement · de tous les peuples doit être regardé comme la loi même de la nature (2) ou la loi céleste, la loi divine, qui n'est que la raison de Dieu manifestée à l'homme, ainsi que l'explique Cicéron; et les Pères en effet prouvoient par le consentement universel des peuples, contre les hérétiques de la loi ancienne, l'existence d'un seul Dieu créateur du monde (3), et tous les dogmes

sapiat contra veritatem Ecclesiarum, et apostolorum, et Christi, et Dei. Tertull. de Præscript. adv. Hæretic., cap. XXI.

(1) Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est. Hoc est enim verè proprièque catholicum, quod ipsa vis nominis ratioque declarat, quod omnia ferè universaliter comprehendit. Sed hoc ità demùm fiet, si sequamur universalitem, antiquitatem, consensionem. Vincent. Lirinens. Commonitor., cap. II.

(2) Omni in re consensio omnium gentium, lex naturæ putanda est. Tuscul., lib. I, cap. XIII.

(3) Quoniam quidem est mundi fabricator Deus... sufficit id... omnibus hominibus ad hoc demum consentientibus, veteribus quidem, et in primis à primoplasti traditione hanc suadelam custodientibus, et unum Deum fabricatorem cœli et terræ hymnisantibus; reliquis autem post eos à prophetis Dei hujus rei commemorationem accipientibus ethnicis verò ab ipsâ conditione discentibus... Constante igitur hoc Deo, quemadmodum diximus, et testimonium ab omnibus accipiente, quoniam est, etc. S. Iren. contr. Hæres., lib. II, cap. IX; Oper. p. 126 edit. Benedict.

révélés dès l'origine au genre humain; comme ils prouvoient par le consentement universel des chrétiens, contre les hérétiques de la loi nouvelle, les dogmes que Jésus-Christ a révélés (1).

Voulez-vous découvrir avec certitude la vérité, au milieu des erreurs et des opinions variables: Prenez, dit Aristote, ce qu'il y a de premier; voilà le dogme paternel (2), le dogme divin (3). Et Tertullien : Tout ce qu'il y a de premier est vrai; ce qui est postérieur est corrompu (4).

Il faut croire les anciens sans raisonner (5), dit

(1) Le plus grand défenseur de l'esprit particulier en matière de religion, Rousseau, ne laisse pas de dire, et au même moment où il s'efforce d'établir le principe philosophique : « Il est bien vrai que « la doctrine du plus grand nombre peut être proposée à tous » comme la plus probable ou la plus autorisée.» Lettres écrites de la Montagne, p. 57. Paris, 1793.

(2) ὧν ἔι τις χωρίσας αὐτὸ λάβοι μόνον το Πρῶτον... ἡ μὲν οὖν πάτριος da. Si quis ipsum solùm primum separando accipiat... hoc est enim paternum dogma. Metaphys., I. XII, c. VIII.

(3) Θείως ἂν ἐιρῆσθαι νομίσεις : Divine profecto dictum putabit. Ibid.

(4) Verum quodcumque primum, adulterum quodcumque posterius. Tertull.-Hoc erit testimonium veritatis, ubique occupantis principatum. Id. de Præs., c. XXXV.-Le protestant Stillingfleet, après avoir observé qu'Origène se sert de ce principe pour réfuter Celse, ajoute que le seul moyen de discerner la tradition primitive el pure des traditions corrompues, est de faire voir que la première est manifestement plus ancienne. «Which Origen well refute, » from the far greater antiquity of those relations among the Jews, » than any among the Greeks; and therefore the corruption of >> the tradition was in them, and not in the Jews: which must be » our only way for finding out which was the original, and which >> the corruption, by demonstrating the undoubted antiquity of one » beyond the other. » Oriy. sacræ book I, ch. I, vol. I, p. 15. Oxf., 1797.

(5) Priscis itaque viris credendum est... licet nec necessariis nec

Platon. C'est la tradition, dit Saint-Chrysostôme; ne demandez rien de plus (1).

S'agit-il de discerner, entre différens cultes, quel est le véritable: On doit croire, dit Cicéron, que le meilleur est le plus ancien et le plus près de Dieu (2). Et Tertullien: « Qui décidera si ce » n'est la considération du temps, attachant l'au»torité à ce qui sera trouvé plus ancien, et préju>>> geant la corruption dans ce qu'on aura reconnu >> plus récent? car, le faux n'étant que la corruption >> du vrai, la vérité précède nécessairement l'erreur. » En un mot, ce qui est vrai c'est ce qui étoit avant >> tout le reste; ce qui étoit avant tout le reste, c'est » ce qui a été dès le commencement (3). »

Il est donc absurde, dit Tite-Live, de rien changer à ce qui est antique (4). Qu'on n'innove donc point, dit un ancien pape, et qu'on s'en tienne à la tradition (5).

verisimilibus rationibus eorum oratio confirmetur. Plat. in Timœo; Oper. tom. IX, p. 324.

(1) Παράδοσις ἐστι, μηδεν πλέον ζήτει. Traditio est: nihil quæras ampliùs. S. Crhysost. in II Epist. ad Thessal., c. III, Homil. IV; Oper. tom. VI, p. 532 ed. Benedict.

(2) Et profectò ità est, ut id habendum sit antiquissimum et Deo proximum, quod sit optimum. De legib., lib. II, cap. XVI.

(3) Quis inter nos determinabit nisi temporis ratio, ei præscribens auctoritatem, quod antiquiùs reperietur ; et ei præjudicans vitiationem, quod posteriùs revincetur? in quantum enim falsum corruptio est veri, in tantum præcedat necesse est veritas falsum... In summa... id veriùs quod priùs, id priùs quod et ab initio. Tertul!. adv. Marcion., lib. IV, cap. IV; Oper. p. 415 edit. Rigall.

(4) Nihil motum ex antiquo probabile est Tit. Liv., lib. XXXIV, cap. LIV.

(5) Nihil novandum nisi quod traditum est. Steph., Pap. 1, Epist.

Telle est la doctrine unanime des siècles, également proclamée par les patriarches, les Juifs, les Gentils, les chrétiens; doctrine immuable comme la vérité qu'elle conserve et qu'elle perpétue; doctrine enfin qu'un des plus grands génies qui ait paru dans le monde, et l'un des plus illustres docteurs de l'Église, résume en ces mots : « On ne peut en aucune manière » parvenir à la vraie religion, qu'en croyant ce que >> l'on connoîtra plus clairement dans la suite, si l'on >> en est digne, et en obéissant à ce qu'ordonne la >> plus haute autorité (1). »

ad Afros; ap. Vinc. Lirin." Commonit., c. VI.-Nihil addi convenit vetustati. Vinc. Lirin.

(1) Nous citerons en entier le passage d'où sont tirées ces paroles, afin qu'on voie avec quelle force saint Augustin oppose la méthode catholique de l'autorité, à la méthode hérétique du raisonnement, qui ne conduit qu'au doute et à l'erreur. « Si jam satis tibi jactatus vide» ris, finemque hujusmodi laboribus vis imponere; sequere viam » catholicæ disciplinæ, quæ ab ipso Christo per apostolos ad nos » usque manavit, et ab hinc ad posteros manatura est.—Ridiculum, » inquis, istud est, cùm omnes hanc se profiteantur tenere, ac do» cere. Profitentur hoc omnes hæretici, negare non possum; sed ità » ut eis, quos illcctant, rationem se de obscurissimis rebus polli» ceantur reddituros : eoque catholicam maximè criminantur, quòd » illis qui ad eam veniunt præcipitur ut credant; se autem non ju» gum credendi imponere, sed docendi fontem aperire gloriantur. Quid, inquis, dici potuit, quod ad eorum laudem magis pertine» ret? Non ità est. Hoc enim faciunt nullo robore præditi, sed ut » aliquam concilient multitudinem nomine rationis : quâ promissa > naturaliter anima gaudet humana, nec vires suas valetudinemque » considerans..., irruit in venena fallentium. Nam vera religio, nisi » credantur ea quæ quisque posteà, si se benè gesserit dignusque » fuerit, assequatur atque percipiat, et omninò sine quodam gravi » auctoritatis imperio iniri rectè nullo pacto polest. » S. August., De utilitate credendi, c. VIII, n. 20 et 21. Oper. tom. VIII, col. 58 edit. Benedict.

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