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maudits qui, créés dans la sainteté, car Dieu ne fait rien que bon, se laissèrent séduire à l'orgueil, et furent chassés du ciel à cause de leur révolte.

Entraîné dans leur désobéissance, l'homme est associé à leur perte. Il viole la défense que Dieu lui avoit faite de manger du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal; et de ce premier péché, qui corrompt la nature humaine dans son principe, sortent tous les crimes dont la terre sera bientôt comme inondée, les maladies, les chagrins, les inquiétudes, les douleurs, et enfin la mort (1), si affreuse à tout ce qui vit, et que doit suivre une mort plus terrible (2).

<< Mais pendant que les rigueurs de Dieu nous » épouvantent, admirons comme il tourne nos yeux » vers un objet plus agréable, en nous découvrant >> notre délivrance future dès le jour de notre perte. >> Sous la figure du serpent, dont le rampement tor>>> tueux étoit une vive image des dangereuses insi>> nuations et des détours fallacieux de l'esprit malin, » Dieu fait voir à Ève notre mère, le caractère » odieux et tout ensemble le juste supplice de son en>> nemi vaincu. Le serpent devoit être le plus haï de >> tous les animaux, comme le Démon est la plus mau>> dite de toutes les créatures. Comme le serpent >> rampe sur sa poitrine, le Démon, justement préci

(1) Stipendia enim peccati, mors. Epist. ad Rom., VI, 33. (2) Et infernus et mors missi sunt in stagnum ignis. Hæc est mors secunda... Timidis autem, et incredulis, et execratis, et homicidis, et fornicatoribus, et veneficis, et idolatris, et omnibus mendacibus, pars illorum erit in stagno ardenti igne et sulphure ; quod est mors secunda. Apocal., XX, 14; et XXI, 8.

>> pité du ciel où il avoit été créé, ne se peut plus re» lever.... Dans l'inimitié éternelle entre toute la race » humaine et le Démon, nous apprenons que la vic>>toire nous sera donnée, puisqu'on nous y montre » une semence bénite par laquelle notre vainqueur >> devoit avoir la tête écrasée, c'est-à-dire devoit voir » son orgueil dompté, et son empire abattu par toute >> la terre (1). >>

Cependant les hommes, en se multipliant, se corrompent de plus en plus, et s'abandonnent à tous les désirs de leur cœur. La science du mal fructifie; l'iniquité monte à son comble. Dieu ne reconnoît plus son image, et il se résout à venger sur le genre humain coupable l'outrage fait à sa sainteté. Les eaux du ciel et les flots de l'abîme couvrent la terre souillée, et engloutissent toutes les créatures vivantes. Une seule. famille s'étoit préservée des désordres que punissoit la justice divine; elle échappe seule au déluge universel. Dieu la bénit au sortir de l'arche (2), et, pour rassurer les hommes contre la crainte d'une nouvelle inondation, il met son arc dans les nues pour leur être un signe perpétuel de sa promesse et de l'alliance qu'il fait avec eux (3). Noé et ses enfans re

(1) Bossuet; Disc. sur l'hist. univers., IIe part., ch. I, p. 170 et 171. Ed. de Versailles."

(2) Genes., IX, 1.

(3) Statuam pactum meum vobiscum, et nequaquam ultrà interficietur omnis caro aquis diluvii, neque erit deinceps diluvium dissipans terram. Dixitque Deus : Hoc signum fœderis quod do inter me et vos, et ad omnem animam viventem quæ est vobiscum in generationes sempiternas; arcum meum ponam in nubibus, et erit

peuplent la terre ; il se dispersent après la division des langues (1), et fondent les premiers empires. L'âge des patriarches, parmi lesquels Abraham tient le premier rang à cause de sa vocation, dure jusqu'à Moïse, ou jusqu'à l'époque de la loi écrite donnée sur le mont Sina, l'an du monde 2513, selon le texte hébreu (2), ou 3943 selon le texte samaritain (3).

signum fœderis inter me et terram. Genes., IX, 11—13. — M. le comte de Stolberg observe que les anciens peuples regardoient l'arcen-ciel comme un signe sacré. « Man findet sehr deutliche spuren » von geheimnissvoller Bedeutung der Regenbogens bey den alten » Volkern. » Il trouve des traces de cette croyance dans la Perse, chez les Grecs et les Scandinaves. Homère dit expressément que Zeus a mis l'arc-en-ciel dans les nues pour être un signe aux hommes.

Τρεῖς, ἑκάτερθ ̓ ἵρισσιν ἐοικότες, ἄς τε Κρονίων
Εν νεφεῖ στήριξε, Τέρας μερόπων ἀνθρώπων.

Tres ab utrâque parte iridibus similes, quas utique Saturnins
In nube fixit, signum articulate loquentibus hominibus.

Iliad., XI, v. 27, 28.

Geschichte der Religion Jesu-Christi. Erster Theil., p. 64. Hamburg, 1811.

(1) Le souvenir de la tour de Babel et de la dispersion des hommes s'est conservé parmi les Chinois d'une manière très remarquable. On sait que ce peuple n'a point de caractères alphabétiques, mais qu'il représente les idées au moyen de signes dont le nombre s'élève jusqu'à plus de quatre-vingt mille. Or le signe d'une tour signifie s'en aller, se séparer, un fils qui quitte son père. Expliquez ce fait sans la tradition. — Vid. Stolberg, Geschichte der Relig. Jesu-Christi; funfte Beylage. Beleuchtung verschiedene spuren früher Ueberlieferung, etc. Erst. Th., p. 496. — Vid. et. Abyden. ap Eus. Præp. Evangel., lib. IX, p. 416. Herodot., lib. I cap. CXXII. Plat. in Politic. Et alib. ap Joseph. Antiq., lib. I, cap. IV et V.

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· Voyez Pezron, l'Antiquité des temps

Voilà ce que nous apprenons dans la Genèse; et les traditions de tous les peuples, leur chronologie certaine, l'état physique même du globe que nous habitons, rendent témoignage à la vérité de ce récit.

« La nature, dit Cuvier, nous tient partout le >> même langage; partout elle nous dit que l'ordre >> actuel des choses ne remonte pas très haut, et, ce » qui est bien remarquable, partout l'homme nous >> parle comme la nature, soit que nous consultions >> les vraies traditions des peuples, soit que nous exa>> minions leur état moral et politique, et le dévelop>> pement intellectuel qu'ils avoient atteint au moment » où commencent leurs monumens authenti» ques (1).

Il n'est pas une science qui ne concoure à prouver l'exactitude, tous les jours mieux reconnue, des annales rédigées par Moïse (2). La géologie démontre l'existence du déluge, et s'accorde avec l'Écriture sur l'époque de cette grande catastrophe. La philosophie du dernier siècle ne parloit que de la prodigieuse an tiquité des Égyptiens, des Chaldéens, des Indiens, des Chinois. Aujourd'hui les écoliers mêmes se moquent de cette antiquité chimérique, dont les Go

(1) Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, Disc. prélim.

(2) Voyez l'excellente Dissertation de Jaquelot sur l'Existence de Dieu. Il y prouve, entre autres choses, que la question de l'âge du monde avoit été discutée avec un soin extrême par les anciens, et que toutes leurs recherches, aussi nombreuses que variées, confirment l'exactitude de la chronologie mosaïque; tom. I, chap. IV et

guet (1), les Fréret (2), les Bennettis (3), et d'autres savans du premier ordre (4), ont mis à découvert la fausseté. Plus on approfondit l'histoire de ces nations, plus on la voit se rapprocher, en ce qu'elle offre de certain, de la chronologie mosaïque. Celle des Indiens, que Voltaire y opposoit avec tant de hardiesse, ne remonte pas plus haut qu'Alexandre (5). Enfin l'on sait comment le fameux Zodiaque de Denderah, transporté à grands frais d'Égypte en France, semble n'y avoir paru que pour détruire les objections qu'en tiroit l'incrédulité (6).

(1) Origine des lois, des arts, des sciences, etc. Paris, 1778. (2) Chronologie chinoise, t. XI, XII, XIII et XIV des OEuvres complètes. Paris, 1796.

(3) Chronologia critica historiæ profanæ et sacræ in tomos VI tributa. Romæ, 1766.

(4) Bailly lui-même a ramené par des calculs très simples la chronologie des Egyptiens, des Chaldéens, des Indiens et des Chinois à la chronologie mosaïque. Voyez Hist. de l'astronomie ancienne, etc., p. 298 et suiv. Paris, 1781.

(5) « Le Maha-Barata des Indiens, ou prétendue grande histoire, n'est qu'un poème; leurs Pouranas ne sont que des légen» des; et l'on a beaucoup de peine, en les comparant avec les au»teurs grecs et romains, à établir quelques lambeanx d'une espèce » de chronologie interrompue à chaque instant, et qui ne remonte » pas plus haut qu'Alexandre.

» Il est prouvé aujourd'hui que leurs tables astronomiques, d'où » l'on vouloit déduire leur extrème antiquité, ont été calculées en » rétrogradant; et l'on vient de reconnoître que leur Suria Sid» dhanta, qu'ils regardent comme leur plus ancien traité scienti>> fique d'astronomie, et qu'ils prétendent révélé depuis plus de » deux millions d'années, ne peut avoir été composé que depuis » environ 750 ans. » Cuvier; Recherches sur les ossemens fossiles, Disc. prélimin.

(6) Il est maintenant reconnu que des quatre fameux Zodiaques découverts en Égypte, aucun n'est antérieur à la domination ro

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