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HA! HA! voilà une nouvelle histoire! qu'est-ce donc, mon mari, que cet équipagelà? (Molière.)

Oh dame! on ne court pas deux lièvres à la fois. (Racine.) CORBLEU! je lui passerais mon épée au travers du corps à elle et au galant, si elle avait forfait à son honneur. (Molière.)

OH! PALSEMBLEU! je sais le moyen de vous punir de l'affront que vous me faites. (Destouches.) PARBLEU! Si vous m'appelez votre gendre, il me semble que je puis bien vous appeler ma belle-mère. (Molière.)

Eh bien! soit, prolongez cette retraite austère. BON! est-ce que je ne me fie pas à vous? (Brueys.)

HI, HI, HI! comme vous voilà bâti! HI, HI, HI! (Molière.)

A votre santé, el rasade; TOPE! (Destouches.)

(Ponsard.)

Les interjections et les locutions interjectives expriment : 1o La douleur : ah! aïe! hé! hélas! ouf! ciel! etc.

AH! suis-je morte ou vivante? Je n'en sais plus rien. (Destouches.)

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3o La crainte: ah! hé! ciel! ah ciel! grand Dieu! miséricorde!

Miséricorde! ah ciel! je me meurs! je suis morte.

4° L'admiration: ah! oh! Dieu! ciel!

AH! que ça est bien dit, notre homme! (Molière.)

(Regnard.)

Oh! dit-il, qu'est ceci? ma femme est-elle veuve ? (La Fontaine.)

5o L'étonnement: ah! ah! ha ha! ho! ha! oh! bon! bop Dieu! grand Dieu! hé quoi! quoi donc !

AH! AH! vous êtes bien pressés! Qui vous a dit que ce fût céans? (Molière.)

Bon! mourir quand on a si longtemps combattu! (Destouches.)

GRAND DIEU! qu'il faut de choses pour rendre un seul homme heureux !

(Montesquieu.)

QUOI DONG! la lumière qui devrait les éclairer les aveugle, et les rayons du soleil même empêchent qu'ils ne l'aperçoivent. (Fénelon.)

6o Le dégoût, l'aversion: oh! fi! pouah!

Ma robe vous fait honte, un fils de juge, oh! fi! (Racine.)

7o La colère, le dédain, le mépris: oh! hé! bah! zest!

On! il faut que je chasse ce coquin-là. (Brueys.)

Mais bah! vous voulez être un gaillard populaire. (V. Hugo.)

Elles servent en outre :

1° A appeler: holà! hé!

Laquais, HOLA! mes deux laquais. (Molière.)

Hola! hé! descendez que l'on ne vous le dise,
Jeune homme qui menez laquais à barbe grise.

(La Fontaine.)
2o A encourager: cà! oh cà! allons! courage! ferme!
OH ÇA! mes amis, divertissons-nous. (Destouches.)

Allons! ferme! poussez, mes bons amis de cour;
Vous n'en épargnez point, et chacun a son tour.

3o A avertir, interroger: holà! hein! hem!
HOLA! es-tu aveugle, que tu ne me vois pas ? (Molière.)
4o A improuver: heu! ouais!

(Molière.)

OUAIS! notre servante Nicole, vous avez le caquet bien affilé pour une paysanne!

5o A imposer silence: chut! paix! st!

(Molière.)

ST! PAIX! rangeons-nous chacune immédiatement contre un des côtés de la porte.

(Molière.)

Chut! chut! parlez tout bas. (Collin d'Harleville.)

Les seules interjections dont l'emploi présente des difficultés sont les homonymes suivants : ah! ha! oh! ho! ó! eh! hé!

Ah! ha!

I. Ah! exprime la douleur, la joie ou l'admiration; c'est un cri arraché par une émotion profonde :

Ah! cruel, tu m'as trop entendue!

Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur.

(Racine.)

AH! le pendard de Turc! m'assassiner de la façon! (Molière.)

II. Ha! exprime la surprise, l'étonnement :

HA! vous voilà! (Académie.)

HA! voyons done; qu'est-ce que l'éloquence? (Fénelon.)

HA! HA! Monsieur est Persan? (Montesquieu.)

Ha! vous êtes dévot, et vous vous emportez !

(Molière.)

Ces deux interjections n'ont pas la même valeur phonique. Le son de ah! signe de douleur, est grave; mais celui de ha! signe de surprise, est bref; il y a, comme on le voit, harmonie parfaite entre l'expression et le sentiment.

Oh! ho! ô!

I. Oh! exprime un sentiment d'admiration, d'exaltation, et sert quelquefois à affirmer avec plus de force:

On! qu'il est cruel de n'espérer plus. (Fénelon.)
Он! pour le coup j'avais tort. (Domergue.)

Ou! que la nature est sèche, qu'elle est vide quand elle est expliquée par des sophistes! (Chateaubriand.)

Oh! quand il faut mentir, nous avons du courage.

(Destouches.)

II. Ho! exprime la surprise, l'étonnement, et s'emploie aussi pour appeler :

Inconstant! ho! voilà votre mot ordinaire.

(Collin d'Harleville.)

Ho! ho! les grands talents que votre esprit possède!

Ho! venez ici. (Académie.)

(Molière.)

III. O est un signe d'invocation ou d'appellation qui se place dans l'apostrophe avant les noms et les pronoms :

O mon fils! adorez Dieu, et ne cherchez point à le connaître. (Barthélemy.) O misère ! ô nuit affreuse qui enveloppe les enfants d'Adam! ô monstrueuse stupidité! ô renversement de tout l'homme! L'homme n'a des yeux que pour voir des ombres, et la vérité lui paraît un fantôme. (Fénelon.)

O nature! o respect, que vous m'êtes cruels!

D'une âme généreuse, 6 volupté suprême!
Un mortel bienfaisant approche de Dieu même!

(Rotrou.)
(Racine.)

IV. O se place aussi avant un verbe, dans les propositions exclamatives: O puissé-je, etc.

O si la sagesse était visible, de quel amour les hommes s'enflammeraient pour elle! (D'Olivet.)

Eh! hé!

I. Eh! exprime la douleur, la plainte, et s'emploie dans les phrases interrogatives:

Eh! pourquoi seriez-vous plus heureux que tant d'autres ?
(Le Franc de Pompignan.)

Eh! qui n'a pas pleuré quelque perte cruelle! (Delille.)

II. Hé! qui s'emploie pour attirer l'attention sur ce qui suit, donne à la pensée une expression de dédain, de mépris :

Hé! Madame, l'on loue aujourd'hui tout le monde. (Molière.)

He! faut-il tant tourner autour du pot!

Ils me font dire aussi des mots longs d'une toise.

(Racine.)

Cette interjection sert aussi pour appeler, pour avertir :
HÉ! vous, par ici! arrivez donc. —HÉ! prenez garde.

Eh! appartient au style noble, hé! au style familier.

OBSERVATION.

On doit écrire hé bien! quand cette locution est seulement employée pour donner plus de force à la forme interrogative de la phrase:

HÉ BIEN! qu'en dites-vous? — HÉ BIEN! que pensez-vous de cela?

Hé bien! à me venger n'est-il pas préparé? (Racine.)

Mais on écrit eh bien! quelle que soit la forme de la phrase, quand elle exprime la douleur, la colère ou l'imprécation :

Eh bien ! je meurs content, et mon sort est rempli.

Eh bien! filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes?

(Racine.)

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes? (Le même.)

Ah! oh! eh! sont en quelque sorte proclitiques, c'est-à-dire qu'ils s'appuient sur le mot suivant dans la prononciation, tandis que ha! ho! hé! sont toujours suivis d'une pause.

REMARQUE. Il ne faut pas confondre certaines des locutions interjectives avec les mêmes mots employés par apostrophe; ainsi, dans les exemples suivants :

Grand Dieu, souverain maître de l'univers, quel lieu de la terre pourrais-je parcourir où je ne trouve partout sur mes pas les marques sensibles de VOTRE présence? (Massillon.)

Que les impies, qui se piquent de supériorité d'esprit et de raison, sont responsables, ô MON DIEU! de ne pas reconnaître VOTRE gloire, VOTRE grandeur et VOTRE sagesse dans la structure magnifique des cieux et des astres suspendus sur nos téles. (Le même.)

Grand Dieu! 6 mon Dieu! font essentiellement partie de la phrase et sont en rapport syntaxique avec un ou plusieurs des termes qui les suivent.

TROISIÈME PARTIE.

CONSTRUCTION.

DE LA PHRASE ET DE SES PARTIES.

Une phrase, dit l'Académie, est un assemblage de mots construits ensemble et formant un sens.

Une phrase peut donc consister dans l'énonciation d'une seule proposition, ou dans un enchainement de propositions formant un sens complet.

Une phrase est divisible en autant de parties qu'elle contient de verbes à un mode personnel: aussi dit-on qu'il y a autant de propositions dans une phrase qu'il y a de verbes à un mode autre que l'infinitif.

Les parties d'une phrase se divisent en principales et en complé

mentaires.

Toute partie de phrase, ou, pour mieux dire, toute proposition dont le verbe est à l'indicatif, au conditionnel ou à l'impératif, est principale, si elle ne commence pas par un pronom relatif ou par une conjonction autre que et, ni, ou, car, mais.

Toute proposition dont le verbe est au subjonctif, ou qui commence par un pronom relatif ou une conjonction, est une proposition complémentaire.

Toute proposition complémentaire n'est que le développement du sujet, de l'attribut ou d'un des compléments de la proposition principale.

DE LA CONSTRUCTION GRAMMATICALE.

On entend par construction grammaticale l'emploi successif des mots et des propositions, selon leur importance syntaxique et l'ordre des idées.

En français, la construction grammaticale exige:

I. QUANT A L'ORDRE DES MOTS,

1° Que le sujet soit exprimé le premier;

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