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I. Pendant que marque la simultanéité entre deux actions:

PENDANT QUE Rome était affligée d'une peste épouvantable, saint Grégoire le Grand fut élevé malgré lui sur le siége de saint Pierre. (Bossuet.)

PENDANT Qu'il délibère, vous êtes déjà hors de portée. (La Bruyère.)

On a dit dans le même sens, et pour exprimer le même rapport, cependant que:

Elle me tient les mains cependant qu'il me vole. (Corneille.)

Aujourd'hui cette construction est inusitée.

II. Tandis que marque une opposition entre deux actions ou deux faits se rapportant à une même époque ou à des temps différents: La religion eut ses David et ses Salomon, qui rougirent d'habiter des palais superbes TANDIS QUE le Seigneur n'avait pas où reposer sa tête. (Massillon.)

Et que me servira que la Grèce m'admire,
Tandis que je serai la fable de l'Epire!

(Racine.)

TANDIS QUE tout change et périt dans la nature, la nature elle-même reste immuable et impérissable. (Marmontel.)

Un astrologue un jour se laissa choir

Au fond d'un puits. On lui dit : Pauvre bête,
Tandis qu'à peine à tes pieds tu peux voir,
Penses-tu lire au-dessus de ta tête?

(La Fontaine.)

III. Tant que exprime la durée continue d'une action relative à une autre action; il signifie proprement aussi longtemps que :

TANT QU'ELLE A été heureuse, ELLE A FAIT sentir son pouvoir au monde par des bontés infinies. (Bossuet.)

IL A ÉTÉ CONSULTÉ comme l'oracle de la Fronde, TANT Qu'il a été constant dans son parti. (La Rochefoucauld.)

TANT QUE J'EUS de l'argent, mon hôte me FIT bonne mine et eut de grands égards pour moi. (Lesage.)

Tandis que s'employait autrefois dans ce sens :

Mais enfin apprenez que Rome est indomptable;
Que pour elle la faim n'a rien d'épouvantable,
Et que les aliments ne lui manqueront pas,
Tandis que les Romains conserveront leurs bras.

(Du Ryer.)

Aujourd'hui on dirait tant que, aussi longtemps que.

Quoique, quoi que.

I. Quoique en un seul mot est une conjonction qui a le sens de

bien que:

QUOIQUE l'Évangile propose à tous la même doctrine, il ne propose pas à tous les mêmes règles. (Massillon.)

Nous avons marché longtemps tout nus QUOIQUE le climat ne soit pas chaud.

(Voltaire.) II. Quoi que, en deux mots, signifie quelque chose que, quelle que soit la chose que :

(Du Ryer.)

Quoi qu'ordonnent les dieux, le destin ou le sort,
Il est temps de trouver ou le trône ou la mort!
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain. (Boileau.)
Quoi qu'ils fassent, mes contemporains ne seront jamais rien pour moi.

Souvenez-vous, quoi que le cœur vous dise,
De ne jamais former nulle hantise,
Qu'avec des gens dans le monde approuvés.

De même que.

(J.-J. Rousseau.)

(J.-B. Rousseau.)

De même que, employé en tête du premier membre d'une comparaison, se répète le plus ordinairement au commencement du second:

DE MÊME QUE la cire molle reçoit aisément toutes sortes d'empreintes et de figures, DE MÊME un jeune homme reçoit facilement toutes les impressions qu'on reut lui donner. (Académie.)

De même que, dans les quadrupèdes, il y en a qui volent et ne marchent pas, DE MÊME, dans les oiseaux, on en trouve qui ne peuvent voler et sont réduits à marcher. (Buffon.)

Quelques écrivains le suppriment en tête du second membre de phrase.

DE MÊME QUE certains oiseaux ne peuvent supporter l'éclat du soleil, notre esprit s'éblouit à la lumière de la vérité. (Lamennais.)

Cette construction est peu usitée, et beaucoup moins harmonieuse que la première.

Alors que, dès lors que.

I. Alors que pour lorsque n'est usité aujourd'hui, comme le fait observer l'Académie, que dans le style élevé et en poésie :

ALORS QUE la trompette guerrière se fait entendre, tout s'ébranle, etc.

(Académie.)

Il n'est plus temps d'aimer alors qu'il faut mourir.
Je n'aime point Thalie, alors que sur la scène,
Elle prend gauchement l'habit de Melpomène.
La colère est aveugle alors qu'elle est extrême.

(Corneille.)

(Voltaire.)
(Aubert.)

II. Dès lors que, employé pour lorsque, est une locution qui a vieilli :

Les grands se font honneur dès lors qu'ils nous font grâce.

On dirait aujourd'hui LORSQU'ILS nous font grâce.

A cause que.

(La Fontaine.)

A cause que est une locution tombée en désuétude; elle était trèsusitée au dix-septième siècle; aujourd'hui on dit parce que :

Il n'obéit aux lois qu'à cause qu'il les croit justes. (Pascal.)

Dieu nous est représenté comme celui qui fait tout, et qui fait tout par la parole, tant à CAUSE QU'il fait tout par raison, qu'à cause qu'il fait tout sans peine. (Bossuet.)

On dit assez souvent des choses qui choquent directement la raison, et qui ne laissent pas néanmoins de passer à CAUSE Qu'elles excitent à rire. (Boileau.)

On ne doit user des expressions qui plaisent qu'à cAUSE Qu'il y a peu d'hommes assez raisonnables pour goûter une vérité qui est sèche et nue. (Fénelon.)

On la trouve même dans quelques écrivains du dix-huitième siècle :

Est-ce qu'on est charitable À CAUSE Qu'on fait des œuvres de charité?

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On trouve, dans quelques-uns des écrivains du dix-septième siècle, avant que, à moins que, suivi d'un infinitif, pour avant de, avant que de et à moins de; mais ces locutions sont depuis longtemps abandonnées :

Avant que passer outre, un peu d'attention.

Il ne doit rien prétendre,

(Corneille.)

(Le même.)

A moins que se résoudre à m'accepter pour gendre.

Devant que, durant que.

Devant que, durant que, sont des locutions tout à fait inusitées aujourd'hui; on ne dirait donc plus: DEVANT QUE j'expire, mais

AVANT QUE j'expire; DURANT QU'il se prépare, mais TANDIS QU'il se prépare.

Le coup fut heureusement exécuté par Comminges, DURANT QUE les compagnies des gardes étaient en haie dans les rues. (La Rochefoucauld.)

Ils crurent l'un et l'autre qu'étant unis ils pourraient facilement détruire le cardinal Mazarin DEVANT QU'il eût le temps de s'établir. (Le même.)

Malgré que.

Cette locution est aujourd'hui tombée en désuétude; on ne dit plus: MALGRÉ QUE je fasse, MALGRÉ QUE je sois, mais QUOIQUE je fasse, BIEN QUE je sois.

Cependant on dit encore Malgré que j'en aie, malgré qu'il en ait, expressions équivalentes à Quelque mauvais gré que j'en aie, qu'il en ait:

On va chercher la philosophie dans Aristote, et on lui donne la torture pour l'ajuster au christianisme, MALGRÉ QU'IL EN AIT. (Fleury.)

On n'a besoin d'élever que les hommes vulgaires; leur éducation doit seule servir d'exemple à celle de leurs semblables; les autres s'élèvent, MALGRÉ QU'on en ait. (J.-J. Rousseau.)

CHAPITRE X.

DE L'INTERJECTION.

L'interjection est un mot invariable qui sert à exprimer d'une manière concise et rapide les mouvements subits de l'âme et les sentiments qu'éveillent en nous la joie, la douleur, l'admiration, la colère, le mépris, etc.

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O nuit désastreuse! O nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame esi morte!

Bah! le trait ne mord pas, vu l'épaisseur du crâne!
Oh! Monsieur, je sais bien à quoi l'honneur m'oblige.
Quoi! nous n'obtiendrons rien de cette humeur altière!
J'étouffe. Ouf! ouf! la peur m'empêche de parler.

(Bossuet.) (Ponsard.)

(Racine.)

(Rotrou.)

(Regnard.)

(Corneille.)

Las! il m'en dit assez, si je l'osais entendre ;
Et ses désirs aux miens se font assez comprendre.

Locutions interjectives.

Tout mot ou tout assemblage de mots tenant lieu d'une interjection est une locution interjective; tels sont : ferme! grand Dieu! juste ciel! etc.

Sus done! qui de vous trois me prêtera la main?
Qui de vous au besoin sera le plus humain?

TABLEAU DES LOCUTIONS INTERJECTIVES.

(Mairet.)

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(1) Corbleu est l'altération de corps Dieu, par le corps de Dieu.

(2) Morbleu, altération de mort Dieu, par la mort de Dieu.

(3) Parbleu, altéré de par Dieu.

(4) Palsembleu, par le sang de Dicu.

(5) Mot latin, qu'il vive.

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