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plet; on croirait volontiers que c'est un poëme achevé, car il n'est pas sans exemples que les poëtes de cette époque considèrent une stance isolée de Canzone comme un poëme achevé et se suffisant à lui-même. Aussi s'est-on demandé si ce n'était point par artifice poëtique que Dante nous a présenté cette stance parfaite comme la première stance d'une Canzone interrompue par la mort de Béatrice (Casini). Et après tout ce n'est pas impossible.

C'est ici un des rares passages où je n'ai pas suivi le texte arrêté par Barbi. Au vers 10 de la stance, j'écris « sospiri », et non «< spirito ». Barbi lui-même a montré combien la chose est douteuse : l'autorité des mss. se balance. Quelques excellents maîtres ont préféré « sospiri ». Ce qui entraîne mon choix c'est la comparaison du sonnet qui se trouve au Chapitre XXXII. Car le texte de ce sonnet est une réponse à l'objection soulevée contre « sospiri » par Casini : « Ce serait, dit celui-ci, une image disproportionnée de donner la parole aux soupirs pour appeler la dame... » Or le sonnet contient justement cette image disproportionnée.

XXVIII

Page 127, ligne 4. [Et bien que peut-être il pourrait convenir de traiter maintenant quelque peu de sa départie d'avec nous, ce n'est pas mon intention d'en traiter ici, pour trois raisons]. — Les deux premières raisons se comprennent aisément. La troisième a été l'objet de bien des interprétations et je ne puis pas dire que jusqu'à présent aucune me satisfasse pleinement. Une des meilleures assurément est celle que propose M. Grandgent dans une aimable étude parue en 1902 dans la Romania sur Dante and St Paul. Le critique anglais suppose que Dante, pour parler dignement de Béatrice glorifiée au Ciel, aurait dû se représenter comme le poëte glorieux de la Dame bienheureuse, et se transporter avec elle jusqu'au troisième ciel ; c'est ainsi qu'il se serait

montré louangeur de lui-même. Mais en somme c'est ce qu'il fera un peu plus tard en écrivant la Divine Comédie, à laquelle Grandgent et plusieurs autres voient encore ici une évidente allusion. La question assurément reste en suspens. Je croirais assez volontiers, comme l'a fait un critique, que Dante, sous le coup de la douleur, n'avait pas composé en fait de Canzone sur la mort de la Dame; trouvant cette lacune dans les poëmes qu'il voulait réunir dans la Vita Nova et ne voulant pas la combler après coup, il se serait tiré d'affaire adroitement, en donnant des raisons un peu vagues.

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XXIX

Page 129, ligne 1. [Je dis que, selon l'usage d'Arabie, son âme très noble partit en la première heure du neuvième jour du mois]. Dante exprime sous cet amphigouri astronomique et érudit la date du 8 juin 1200. Dante a pris avec plus ou moins d'exactitude ses renseignements sur les mois orientaux dans les livres arabes alors traduits et d'usage courant, notamment Alfragan. Il paraît inutile d'examiner en détail les questions de pure érudition qui ont été soulevées à ce sujet. J'observe seulement, avec Barbi, qu'il faut lire : « Tisirin primo », et traduire «< Tisirin premier », car il y a deux mois de ce nom, et on les nomme T. premier et T. second. — Je remarque que Dante emploie le mot Indiction dans le sens d'ère chrétienne, un sens, je crois, dont on ne connaît pas d'exemple au moyen-âge.

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XXX

Page 131, ligne 14. [d'où vint que moi, pleurant encore en cette cité désolée, j'écrivis quelque chose aux principaux du pays sur sa condi

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Amore.

fa li miei sospiri gir parlando;

ed escon for chiamando

la donna mia.

20 Chapitre XXXI (dans le texte en prose):

<< li miei occhi... tanto affaticati erano che non poteano disfogare la mia trestizia, onde pensai di volere sfogarla con alquante parole dolorose: e però propuosi di fare una canzone..... »

(dans la Canzone):

Li occhi dolenti per pietà del core
hanno di lagrimar sofferta pena,
sì che per vinti son remasi omai.
Ora, s'i' voglio sfogar lo dolore,

convïemmi parlar traendo guai.

3o Le sonnet présent, si semblable par l'expression surtout à la stance du Chapitre XXVII :

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Voi udirete lor chiamar sovente

la mia donna gentil.....

Sur ce sonnet et les textes que je lui compare voir plus haut ma note au Chapitre XXVII.

XXXIV

Page 147, ligne 3. [En ce jour, en lequel s'accomplissait l'année où cette Dame avait été faite des citoyens de la vie éternelle, je m'étais assis en un lieu où, me souvenant d'elle, je dessinais un ange sur des tablettes]. Nous avons ici la preuve que Dante avait quelque usage des arts du dessin. Je dirai plus: il me paraît bien probable qu'il avait dû apprendre quelque peu professionnellement le métier

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