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NOUVELLES ET ANNONCES.

EXTÉRIEUR.

ROME. S. S. Léon XII a tenu, le 16 décembre dernier, au Vatican, un consistoire secret où, à la suite d'une courte allocution, il a nommé des légats à latere pour fermer, suivant le rit accoutumé, les portes saintes à Saint-Jean-deLatran, à Sainte-Marie-Majeure et à Sainte-Marie au-delà du Tibre, qui remplace la basilique de Saint-Paul. Ces légats sont les mêmes cardinaux que Sa Sainteté avoit nommés, il y a un an, pour ouvrir les portes saintes; savoir, M. le cardinal Della Somaglia à Saint-Jean-de-Latran dont il est archiprêtre; M. le cardinal Naro à Sainte-Marie-Majeure dont il est archiprêtre, et M. le cardinal Pacca à Sainte-Marie au-delà du Tibre. Ensuite, entr'autres promotions qu'il a faites aux divers évêchés vacans, le SaintPère a préconisé pour le siége épiscopal de Troyes, M. Jacques-Louis-David de Seguin Deshons, et pour Viviers, M. Abbon-Pierre-François Bonnel.

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COETHEN (Allemagne). Un événement important pour la religion catholique vient de se passer dans le centre de l'Allemagne protestante. Le duc régnant d'Anhalt Coethen et la duchesse son épouse, durant le voyage qu'ils entreprirent à Paris dans le cours de l'année dernière, firent leur abjuration entre les mains de Mgr. l'archevêque de Paris. Le 13 de ce mois, Son Altesse a annoncé publiquement à ses sujets, sa conversion par la proclamation suivante :

« Par la grâce de Dieu, nous Frédéric Ferdinand régnant et souverain d'Anhalt, duc de Saxe, d'Engern et de Westphalie, comte d'Ascanie, seigneur de Berenbourg et de Cerviste, etc., etc., énonçant à chacun et à tous nos vassaux, seigneurs, magistrats, maires, communes de villes et de villages, et à tous nos sujets de l'ordre ecclésiastique et séculier, notre salut, leur faisons part que, le 24 octobre de l'année passée, nous et notre épouse bien-aimée, S. A. S. Julie, duchesse d'Anhalt, sommes retournés dans le sein de l'Eglise catholique, apostolique et romaine.

>> Nous y joignons la déclaration que nous conserverons

et protégerons, comme nous l'avons fait jusqu'ici, les droits et les libertés de nos sujets protestans, et que nous ne cesserons pas de porter tous nos soins à faire prospérer le bonheur et le salut de notre pays.

» Nous voulons aussi, par ces présentes, et par nos ferventes prières quotidiennes, recommander très-humblement, nous et nos fidèles sujets à la grâce de Dieu, le guide et le protecteur des princes et des peuples.

» Donné en notre résidence à Coethen, le 13 janvier de l'an de grâce 1826 après la naissance de Jésus-Christ NotreSeigneur, et de notre règne le huitième.

>> FERDINAND. »

Son Altesse se propose de faire construire une petite église catholique et de fonder un établissement pour le curé. La petite paroisse catholique qui existe déjà à Coethen est remplie de joie,

INTÉRIEUR.

CAMBRAI. Le 7 janvier, jour anniversaire de la mort de Fénélon, on a procédé à l'inauguration du monument érigé à cet illustre prélat. Un service funèbre a été célébré dans la cathédrale par M. l'évêque, qui a officié pontificalement, accompagné d'un clergé nombreux. Les autorités civiles et militaires étoient présentes à cette solennité, après laquelle M. l'évêque est monté en chaire, et a prononcé un discours analogue à cette circonstance. Ce discours, prononcé par un successeur de Fénélon, a un caractère particulier d'intérêt que relevoit encore la cérémonie de l'inauguration. Après avoir exprimé sa reconnoissance à tous ceux qui se sont empressés de concourir à l'érection de ce monument, M. l'évêque actuel de Cambrai a fait l'éloge de Fénélon. Mais il ne l'a pas loué comme écrivain, la nature du lieu et l'objet de la cérémonie interdisoient tout éloge littéraire et académique. Il ne l'a pas loué nou plus à la manière de ces sophistes populaires, de ces philanthropes qui dépouilloient de tous leurs attributs les personnages les plus respectables, et les livroient, sous un bizarre tra→ vestissement, à l'admiration de la populace, Mgr. de Belmas s'est principalement étendu sur la conduite de Fénélon, comme prêtre, comme évêque, et comme sujet soumis à l'autorité du Saint-Siége, et il a justifié l'immortel ar

chevêque de Cambrai de tous les reproches, de toutes les calomnies dont il a été l'objet ; et principalement de l'indifférence dont on l'accusoit pour la religion. Sur ce dernier grief, l'orateur s'est exprimé ainsi :

« Fénélon indifférent! lui, dont la piété aussi tendre que solide, avoit traversé sans éclipse les temps orageux de la jeunesse ; qui s'étoit soutenu avec éclat à la cour même, où se réunissent ordinairement toutes les séductions; lui, dont la piété brille sans apprêt dans tous ses écrits sur la religion, jusque dans ses lettres où sa belle âme se peint avec cette candeur qui faisoit son caractère dominant; lui, dont la piété n'a rien perdu de sa ferveur dans les rudes épreuves qu'elle a soutenues, dans les chagrins cuisans qui ont empoisonné sa vie, dans les travaux et les fatigues de son épiscopat; l'archevêque de Cambrai pourroit-il être soupçonné de ne pas aimer une religion, qui, plus que toute autre, peut inspirer la piété, qui seule fournit les moyens de l'alimenter et de l'accroître ?

» Fénélon indifférent! lui dont le besoin le plus pressant semble avoir été celui d'aimer; lui dont le cœur ne vivoit que de ce sentiment; dont le cœur vide de toute affection pour la plupart des objets créés, que les passions décevantes offrent à notre amour, n'en étoit que plus ardent à poursuivre le bien suprême et plus capable de s'emplir de son être! Avec quel enthousiasme il nous parle de l'existence de Dieu ! quelle idée il s'est faite du bonheur de lui être uni! qu'il est brûlant de ferveur, le désir avec lequel il s'élance continuellement vers l'objet de son amour, en se dépouillant trop de lui-même, jusqu'à se faire censurer pour son désintéressement ! Ils ont bien maladroitement choisi le texte de leurs calomnies, ceux qui ont accusé Fénélon d'indifférence, laquelle n'est autre chose que là mort du cœur et la privation de tout sentiment.....

>> Il faut, pour contester à notre archevêque l'attachement qu'il avoit pour la religion, il faut fermer les yeux à l'évidence des faits, ou bien ignorer la circonstance la plus saillante de sa vie; lorsqu'après avoir long-temps soutenu celui de ses ouvrages, où il avoit consigné les illusions d'un cœur égaré dans l'amour de son Dieu, il se soumet sans hésiter, purement, simplement et sans restriction, au jugement qui le condamnoit. Fénélon souscrivant, comme une brebis docile, à cette décision, et la corroborant comme juge, publiant et lisant lui-même le mandement, où il condamne

ce qu'il avoit cru vrai, ce qu'il croiroit tel encore, si la foi ne lui en demandoit le sacrifice; Fénélon, dis-je, en le lui faisant, nous donne le gage le plus solennel et le plus certain de son attachement à la religion, et de sa soumission à l'Eglise. On seroit presque fâché qu'il n'eût point failli, Le nouveau genre d'illustration qu'il a acquise en se relevant, auroit, ce semble, manqué à sa gloire; la foi compteroit un brillant triomphe de moins, et nous n'aurions pas cette preuve de plus à opposer à ceux qui n'ont pas rougi de calomnier l'archevêque de Cambrai......

>>

Après ce discours, Mgr. l'évêque de Belmas a entonné le Te Deum, et s'est rendu processionnellement à la chapelle monumentale, où il a béni le mausolée; puis, dans une allocution affectueuse, il a complimenté et remercié les jeunes auteurs du monument, M. Gauthier, architecte, et M. David, statuaire.

Le monument occupe la chapelle située derrière le choeur et qui termine le rond-point de l'église. Il est adossé au mur du fond, et s'appuie sur un soubassement orné des insignes de l'épiscopat. Dans ce soubassement est disposé le sarcophage qui contient la dépouille mortelle du vertueux archevêque.

Un édicule d'ordre dorique s'élève au-dessus. Il consiste en deux colonnes rappelées par deux pilastres, et soutenant un entablement, couronné lui-même par un double enroulement avec des attributs funéraires. Une croix surmonte le tout.

Entre les colonnes est placée la statue. Etendu sur le lit de mort, Fénélon semble s'élancer vers ce Dieu qu'il a si tendrement aimé, et, plein de résignation, aller audevant de l'éternité qui s'avance.

Le stylobate est orné antérieurement de trois bas-reliefs; les sujets sont tirés de la vie du prélat. Dans l'un, Fénélon instruit le jeune prince dont l'éducation lui est confiée; dans l'autre, il panse de sa main les soldats blessés; on le voit, dans le troisième, porter lå consolation et ramener le bonheur au sein d'une chaumière, en y conduisant la vache, le seul bien qu'une pauvre famille possédoit, et dont elle pleuroit la perte.

La partie supérieure de l'entre-colonnement est remplie par des guirlandes sculptées, où des fleurs funèbres s'entrelacent avec les feuilles du cyprès. Un médaillon est Tome 9.

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suspendu au milieu de ces festons, et offre en relief l'hostie posée sur le calice, emblême de la foi chrétienne.

Tel est ce monument de mort et d'immortalité ; le style est large et pur, l'effet religieux et grave. Comme c'est l'architecte qui a dirigé l'emploi de la sculpture, il en résulte une harmonie parfaite entre les deux arts et une heureuse impression morale; car, tandis que le caractère solide de l'architecture exprime la foi ferme de Fénélon, les lignes de la sculpture, gracieuses sans cesser d'être sévères, rappellent la douceur de son âme.

BRIGNOLES (Var). Outre le grand séminaire situé dans la ville épiscopale, le diocèse de Fréjus possédoit plusieurs établissemens ecclésiastiques de seconde classe, et des colléges mixtes, où de jeunes Samuels se formoient aux sciences humaines et grandissoient à l'ombre des autels pour en devenir un jour les soutiens et les défenseurs. Jaloux de multiplier ces maisons si précieuses pour la religion, Mgr. l'évêque de Fréjus vient d'établir à Brignoles un nouveau petit séminaire. Le prélat a choisi de préférence cette ville pour l'emplacement de la nouvelle institution, à cause de sa situation heureuse, de la salubrité de l'air qu'on y respire, de son importance, des sentimens religieux et monarchiques de ses habitans, de leur émpressement à seconder tout ce qui est bien, et des ressources 'qu'ils présentent. L'ouverture du séminaire de Brignoles a eu lieu vers la fin de l'année dernière; Mgr. l'évêque de Fréjus a prononcé à cette occasion un discours où il a fait sentir les avantages de cet établissement. Il a aussi engagé les maîtres à manifester beaucoup de zèle et à remplir exactement leurs fonctions, et il a exhorté les élèves à la -docilité et à la soumission aux règles qui leur seront prescrites. Ce séminaire, placé sous la protection de Saint Charles, patron de notre roi et du prélat qui en est le fondateur, fait concevoir d'heureuses espérances pour la suite. On y préparera une milice nombreuse, qui plus tard, combattra avec courage contre l'impiété et la philosophie modernes.

SAINT-FLOUR. Mgr. l'évêque de Saint-Flour vient d'établir dans son diocèse une association de la propagation de la Foi, à l'instar de celles fondées à Lyon et à Toulouse. Le prélat a publié, à cet effet, un mandement, où il fait connoître l'esprit, le but et les moyens de cette 'association. Il indique les obligations, bien légères, imposées à chaque

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