Le verbe avaler est suffisamment connu. Le buveur dit: Et pour écarter le chagrin, A longs traits j'avale du vin. AVANT, prép. AVENT, lit. Avant est une préposition qui marque la priorité. Je me lève avant l'aurore, j'arriverai avant lui. On peut regarder avant comme une sorte de prénom dans ces mots, avant-coureur, avant-propos, etc. Avant est aussi adverbe : ne pénétrons pas plus avant dans ce bois; creusez ce terrein plus avant. Lorsqu'il précède un verbe qui n'est pas à l'infinitif, il exige un que. Avant qu'il parte, avant qu'il arrive. Devant un infinitif, la régularité exige avant que de : avant que de parler, avant que de sortir. Cependant cette locution a paru traînante; nos bons écrivains suppriment l'un des deux monosyllabes. Racine s'exprime ainsi : Mais avant que partir, je me ferai justice. Boileau s'énonçait de même. Mais l'usage contraire a prévalu. Le que est le monosyllabe qu'à présent l'on supprime avant de s'engager, il faut se connaître; avant d'écrire, il faut penser. ་ ག་ ༔ Plusieurs personnes placent une négative après le que qui suit la préposition avant; elles disent avant qu'il ne vienne, qu'il ne parte, etc., c'est une faute. Avant que ne souffre pas la négation. Il faut dire comme Despréaux:: Avant que la raison, s'expliquant par la voix, Comme Racine : Vous que mon bras vengeait dans Lesbos enflammée, Comme Voltaire : Vertueuse Zaïre, avant que l'hymenée Joigne à jamais nos cœurs et notre destinée. Autre remarque: Avant ne peut jamais, prendre la signification d'auparavant. On ne dit point, par exemple, il faut l'entendre avant, vous deviez y réfléchir avant. La seule expression qui, dans ces cas là, soit correcte, est auparavant. Le mois qui, dans la liturgie catholique, précède la fête de Noël, et pendant lequel l'église se prépare à célébrer l'avénement ou la naissance de Jesus-Christ, porte le nom d'avent. On prêche l'avent comme le carême : ce prédicateur a un fort bon avent; son carême est plus faible. Avent a une sorte de pluriel. Les jardiniers ont observé que les plantations d'arbres faites dans les avents sont les meilleures. AVENIR, s. m. A VENIR, loc. comp. A VENIR, v. La première de ces façons de parler n'a point de détermination et ne présente qu'une idée vague du futur. La seconde attache cette idée, soit à une époque, soit à un objet. Avenir est un nom substantif, à venir est une locution composée d'une particule et d'un verbe.. Toutes les fois qu'avenir peut recevoir l'article le, de, du, ou toutes les fois qu'il souffre un adjectif, il ne forme qu'un seul mot, parce qu'alors il est nom substantif. - On l'oppose également bien au passé et au présent : sa vie passée lui présage un heureux avenir. L'avenir est douteux, le présent est certain. Avenir s'emploie quelquefois au pluriel. Peines éternelles, bonheur sans fin; faut-il hésiter entre ces deux avenirs? Hors de là, le mot se sépare, c'est le verbe venir avec la particule à. Qui compte trop sur les années à venir, est souvent exposé à bien des mécomptes. Les procureurs avaient leurs à venir à l'audience, ou chez le commissaire. Quand Ulysse veut encourager Agamemnon à livrer Iphigénie au couteau de Calcas, il lui représente les suites brillantes de ce sacrifice. Et ce triomphe heureux qui s'en va devenir. M. de Voltaire, dans un fragment imité de l'anglais, exprime en bons vers une bien grande vérité. Le morceau est si beau, que je le transcrirai en entier. De desir en regret, de regret en desir, Ce qu'ont en vain promis les plus beaux de nos jours. Avenir, qui s'écrivait autrefois advenir, du mot latin advenire, signifie arriver. Il ne s'emploie presque plus qu'en poésie. Ou bien, quelque malheur qu'il en puisse avenir; AU, art. AULX, bot. EAU, phy. HAUT, adj. 0! excl. Tous ces mots se prononcent à-peu-près de mêmc. Il importe de les distinguer. Au est le datif singulier de l'article défini au dien des cœurs, au jeu d'échecs. Aux en est le pluriel: un sacrifice aux divinités infernales. L'abbé d'Olivet appelerait ceci un article particulé, parce que ces mots équivalent à ceux-ci : à le, à les. Je rends graces qux dieux de n'être pas romaine. Dans ces phrases ou locutions, demain matin, demain au soir, le mot matin n'admet pas au et le mot soir ne saurait s'en passer: hier matin, hier au soir. Demain au matin serait une faute; hier soir en serait une autre. Il faut nécessairement dire, par exemple : nous reprendrons demain matin la conversation que nous eûmes hier au soir. Aulx est le pluriel de ail, plante potagère dont l'oignon a une saveur si forté et si âcre. L'eau est cet élément si nécessaire à l'économie animale et végétale. Thalès, et après lui le consul du Caire, Maillet, font sortir la terre des eaux. Il n'entre pas dans mon plan de parler des différentes applications que ce mot reçoit. Le bien caractériser grammaticalement, empêcher que la plume ne confonde avec lui diverses expressions qui lui ressemblent, voilà mon objet. Sans parler donc de l'eau de mer, ou de l'eau de fontaine, des eaux minérales, ou des eaux spiritueu ses, je me borne à citer cette description du jet-d'eau de Saint-Cloud. Tel j'ai vu de Saint-Cloud le bocage enchanteur : DELILLE. Haut, masculin; haute, féminin : ce qui est élevé. Il a son sens propre ;'il a son sens figuré. Ce clocher est bien haut; un cœur vraiment haut ne descend jamais à des bassesses. Le h s'aspire. O, est l'exclamation qui accompagne le vocatif, et `qui se caractérise par l'accent circonflexe. Jamais elle ne s'emploie seule. O douleur impuissante! ô regrets superflus ! SAURIN. Oh! et ho! sont deux interjections que l'on confond assez souvent: cependant, la première tient plus à l'admiration et à l'étonnement; la seconde à une sorte de plaisanterie ou d'ironie: oh! la belle journée! oh! lę brillant spectacle! Ho! ho! l'on vous y prend! ho! quel homme vous êtes! Os est cette substance endurcie qui sert à soutenir toutes les autres parties du corps dans les animaux ».. (Dict. d'Hist. nat. ) Os s'écrit au pluriel comme au singulier, On croirait |