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SUPPLÉMENT.

ANÉE, s.ƒ. ANNÉE, s.ƒ.

De ces deux mots, le premier est long; le second est bref. Celui-là, qui s'écrivait autrefois asnée, exprime un poids équivalent à la charge d'un âne. Celui-ci énonce la révolution périodique de la terre autour du soleil en douze mois ou trois cent soixante-cinq jours.

Ainsi que le cours des années

Se forme des jours et des nuits,
Le cercle de nos destinées

Est marqué de joie et d'ennuis.

ROUSSEAU.

BASQUE, s. m. BASQUE, s. f.

L'habitant d'un pays placé au midi de la France, entre les Landes et les Pyrénées, se nomme basque, et sa patrie s'appelle improprement Biscaye. Le langage ou plutôt le dialecte ou jargon de cette contrée se nomme aussi le basque. Un instrument à grelots, et qui se frappe avec la main, porte le nom de tambour de basque, des lieux où il a été inventé.

« La petite pièce da bas d'un pourpoint ou d'un corps » de jupe, dit le dictionnaire de l'Académic, a le nom n de basque. Il ajoute : « Qu'on appelle aussi basques » les quatre pans du justaucorps. Il le tira par la basque ; nces basques sont trop amples. n'

DICTON, s. m. DICTUM, s. m. lat.

Ces deux mots, qu'une mauvaise prononciation confond souvent, diffèrent beaucoup entre eux.

Le dicton est une espèce de proverbe ou de maxime populaire :

Du conseiller Mathieu l'ouvrage (1) est de valeur,

Et plein de beaux dictons à réciter par cœur.

MOLIÈRE.

Le dictum est un mot latin, duquel on se sert au Palais pour exprimer la partie de la sentence ou de l'arrêt qui contient ce que le juge ordonne, défend, prononce pour ou contre, et que l'on nomme autrement dispositif.

EXPLOIT et EXPLOIT, s. m.

Ces deux mots s'écrivent de la même manière, soit au singulier, soit au pluriel, et ils se prononcent absolument de même; cependant ils diffèrent beaucoup par le sens.

L'un signifie une action de guerre signalée et mémorable glorieux exploits; il s'est rendu fameux par mille exploits, etc.

On s'en sert quelquefois, en plaisantant sur un mince succès ou sur une entreprise manquée : Vous avez fait là un bel exploit.

Exploit, dans un autre sens, exprime l'acte que fait un huissier pour assigner, ajourner, saisir, etc. Dans les Plaideurs, Racine travestit ainsi un des vers du Cid:

Ses rides sur son front gravaient tous ses exploits.

Cette mauvaise plaisanterie déplut fort à Corneille,

(1) Quatrains sur la vie et la mort.

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dont son jeune rival aurait dû respecter l'âge et les

lauriers.

FANER, v. a. FANER (Se), v. r.

Tourner et retourner l'herbe d'un pré, après l'avoir coupée, c'est faner.

La fleur qui se flétrit, la beauté qui perd son éclat, se fanent.

FASTE, s. m. FASTES, s. m.

Le premier de ces mots, qui signifie affectation de paraître avec éclat et splendeur, ne s'emploie jamais au pluriel : il n'en a pas.

Le second, au contraire, n'a pas de singulier. Les fastes n'étaient autre chose que les tablettes ou livres du calendrier romain. On a depuis appliqué cette dénomination aux registres publics, conservateurs des grandes époques et des faits importans: les fastes sacrés de l'Eglise; les fastes immortels du temple de mémoire.

FRAISE, s. f. bot. FRAISE, s. f. mod. FRAISE, s. f. anat.

La fraise est un des plus délicieux fruits du printemps. Elle croît très-près de terre, dans les jardins et dans les bois: humi nascentia fraga.

Une espèce.de collet, à plusieurs plis ou goderons tournant autour du cou, est aussi appelé fraise.

Ce nom est encore donné au mésentère et aux boyaux de veau et d'agneau.

Ce mot s'emploie aussi dans l'art militaire, où il désigne un rang de pieux placés au-dehors d'une fortification faite en terre.

La vénérie use également de cette expression, qu'elle applique à certaines parties du bois des cerfs, des daims.etc.

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Le

GAGE, s. m. GAGES, s. m. plur.

gage est ce que l'on met entre les mains de quelqu'un pour sûreté d'une dette. » (Dict. de l'Acad.)

Il s'emploie fréquemment au figuré: gage d'amour, d'amitié, etc.

Toi, superbe Orbassan, c'est toi que je défie ;

Viens mourir de mes mains ou m'arracher la vie.

Tes exploits et ton nom ne sont pas sans éclats;
Tu commandes ici, je veux t'en croire digne:
Je jette devant toi le gage du combat.

VOLTAIRE, dans Tancrède.

Le salaire donné à un serviteur se nomme gages, et n'est d'usage qu'au pluriel.

Ce mot s'ennoblit en s'appliquant au traitement pécuniaire que reçoivent les officiers de la maison du roi, et même à celui des officiers de justice.

GRAINIER, s. m. GRENIER, s. m,

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Le premier indique celui qui vend toutes sortes de grains, et le second le lieu élevé d'une maison dans lequel on les resserre, souvent avec du linge sale, de vieux meubles, etc.

Il faut remarquer cependant que si le mot grainier se trouve dans le dictionnaire dit de l'Académie, imprimé en l'an VII de la république, il n'est point dans celui de 1762, seul dictionnaire qu'elle ait avoué avant sa dispersion. Elle n'y a placé que le mot grènetier, qui dit absolument la même chose, et qui me paraît être l'unique à

conserver.

OEILLET, bot. OEILLET, t. de coutur.

La fleur nommée æillet, est un des plus beaux ornemens de nos parterres. Il le dispute à la rose, par la

vivacité de ses couleurs, la suavité de son parfum, sa durée et ses variétés.

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Je sais que dans Harlem plus d'un triste amateur
Au fond de ses jardins s'enferme avec sa fleur
Pour voir sa renoncule, avant le jour s'éveille,
D'une anémone unique adore la merveille,
Ou d'un rival heureux enviant le secret,
Achète au poids de l'or les taches d'un œillet.
DELILLE.

« Eillet, (on prononce œuillet), petit trou qu'on fait » à du linge, à des habits, pour passer un lacet, une aiguillette, un cordon : faire un œillet à un corps de jupe, etc. (Dict. de l'Acad.)

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PUPILLE, s. des deux genres. PUPILLE, s. f.

Un enfant en bas âge, qui a un tuteur, en est le pupille, si c'est un garçon, et la pupille, si c'est une fille. Fagan a fait sous le titre de la Pupille une fort jolie comédie en un acte.

Le nom de pupille, substantif féminin, est celui que les anatomistes donnent à la prunelle de l'œil.

QUADRILLE, s. m. QUADRILLE, s. f.

Ce mot, lorsqu'il prend le genre masculin, est le nom d'un jeu de cartes qui se joue à quatre. Voulez-vous, madame, que nous fassions un quadrille?

Devenu féminin, il s'applique aux différentes troupes en nombre pair, huit, douze, seize, qui figurent dans un tournois ou dans un ballet. Les tenans ou les danseurs de chacune des différentes quadrilles doivent avoir des vêtemens ou des écharpes aux mêmes couleurs. La quadrille blanche était richement habillée; la quadrille verte obtint le prix, etc.

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