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On donne le nom de répons à ces phrases ou maximes tirées ordinairement de l'écriture sainte, qui se chantent dans l'office de l'église, après les leçons : chanter les répons.

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Répondre verbalement à une question, ou par écrit, à une lettre, c'est faire une réponse. Ce proverbe-ci est trop souvent oublié : toute lettre mérite réponse; à moins qu'on nc s'excuse par celui-ci : à sotte demande point de réponse.

Il est peu de réponses aussi heureuses que celle de M. de Maupertuis à l'impératrice Marie-Thérèse. Ayant suivi le roi de Prusse à l'armée, il fut pris par les hussards de l'empire. Amené ensuite à Vienne, et présenté à cette reine célèbre dont il fut bien accueilli ง elle lui demanda, entre autres choses, s'il était vrai que la princesse Ulrique de Prusse fut, comme on le disait, la plus belle princesse de l'Europe. Je le croyais hier, fut la réponse du géomètre bel esprit et courtisan.

RAISONNER et RÉSONNER, v.

Celui-là raisonne, qui établit un principe, et en tire des conséquences, qui saisit bien le pour et le contre, et les discute sagement.

On traite de raisonneur l'inférieur qui se permet des murmures sur les ordres de son supérieur : Hem! je crois qu'il raisonne !

Louis XIV demandait à Langeli ( ce fou que Boileau a pris la peine d'immortaliser ) pourquoi on ne le voyait jamais au sermon : Je n'entends pas le raisonner, répondit-il, et je n'aime pas le brailler.

Ainsi ce verbe, comme beaucoup d'autres, devient substantif dans l'occasion :

Le raisonner tristement s'accrédite,
Et nos plaisirs sont voisins de l'ennui.

VOLTAIRE.

Raisonner s'écrit par ai, comme le mot raison, d'où il dérive.

Résonner, par un é fermé, signifie : répéter un son, retentir. Cette salle résonne beaucoup; il y a ici un écho qui résonne; chaque jour il faisait résonner les forêts du nom de Galathée.

RAME, et RAME, s. f.

Lorsque le premier navigateur essaya de traverser un fleuve sur une planche ou dans un tronç d'arbre, il s'arma d'un ou de deux bâtons applatis par le bout, pour frapper l'eau et faciliter son passage: ce furent là les premières rames.

Les Romains eurent des galères à deux, trois, quatre et cinq rangs de rames. Ces mille vaisseaux qui portèrent toute la Grèce sur les rivages de Troie, n'étaient que des galères qui allaient à rames plus qu'à voiles.

Dans une jolie chanson de M. de Ségur jeune, le Temps, sous la figure d'un vieillard qui voyage, passe une rivière dans un bateau que l'Amour conduit à la rame :

En

peu d'instans l'amour se lasse :

Ce fut toujours là son défaut.

Le temps prend la rame à sa place.
Quoi! lui dit-il, céder sitôt !

Pauvre enfant ! quelle est ta faiblesse !
Tu dors, et je chante à mon tour
Ce vieux refrein de la sagesse :
Ah! le temps fait passer l'amour.

Ce substantif a son verbe : tu ne rames pas assez vîte ; je rame mieux.

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Ces légers rameaux avec lesquels on soutient la tige des pois, se nomment rames. Ramer des pois.

Vingt mains de papiers font une rame.

Le coton qui n'a pas été travaillé, est du coton en

rame.

RANG, s. m. REND, v.

Ranger, c'est mettre en ordre: un rang de soldats, serrer les rangs; au moral, tenir son rang.

Et sur son rang son esprit s'est monté.

VOLTAIRE.

Présent du verbe rendre je rends, tu rends, il ou elle rend impératif, rends.

Dans Homère, Ajax, au plus fort d'une mêlée, se trouve enveloppé d'un épais brouillard, et s'écrie:

Grand dieu! rends-nous le jour, et combats contre nous.
LAMOTTE.

RAS, adj. RATS, zoo.

Ras est, à proprement parler, le participe du verbe "inusité raire, qui signifie raser le poil jusqu'à la peau. velours ras. Get adjectif fait rase au féminin: rase campagnė.

Poil ras,

On en fait un substantif dans ces mots : ras-de-SaintCyr, ras-de-Saint-Maur, espèces d'étoffes.

Rats est le pluriel de rat, petit animal auquel les chats donnent la chasse, et qui ronge nos meubles, nos bleds et nos fruits. On connaît la fable du rat retiré dans un fromage de Hollande.

Le monosyllabe rat est long au pluriel.

Homère a chanté le combat des rats et des grenouilles.

Souvent notre amour-propre éteint notre bon sens ;
Souvent nous ressemblons aux grenouilles d'Homère :
Implorant à grands cris le fier dieu de la guerre,
Et les dieux des enfers, et Bellone, et Pallas,
Et les foudres des cieux, pour se venger des rats.
VOLTAIRE.

RAUQUE, adj. ROC, minér. ROCH, n. p.

Rauque est une épithète qui ne s'applique qu'à la voix. Depuis sa maladie elle a conservé un son de voix bien rauque. Féminin ou masculin, l'orthographe de ce mot ne change pas.

A l'égard de roc, il est synonyme de rocher. Ce châ

teau est bâti sur le roc.

;

Au moral, un homme dur a un cœur de roc celui que l'adversité ne saurait abattre, est ferme comme un

roc.

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Ici, Pétrarque à Laure exprimant son amour
Voyait naître trop tard, mourir trop tôt le jour.
Retrouverai-je encor sur ces rocs solitaires,

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De leurs chiffres unis les tendres caractères ?

DELILLE.

La pièce du jeu d'échecs qu'on nomme la tour, s'ap pelait autrefois le roc; de-là ces expressions: je roque, tu roques, il roque, pour énoncer un changement de place entre le roi et la tour.

Roch est le nom d'un saint qui consacra sa vie à servir les malades, sur-tout les pestiférés. Il était de Montpellier, où, après avoir voyagé en Italie, il vint mourir en 1327.

On le représente communément accompagné d'un chien; ce qui a donné lieu à cette locution populaire, appliquée à deux personnes que l'on voit souvent ensemble c'est saint Roch et son chien.

RÉCENT, adj. RESSENT, ».

Le premier é de récent est fermé et long. Il est bref dans le second mot.

« Ce qui n'a pas servi est neuf; ce qui n'avait pas encore paru est nouveau; ce qui vient d'arriver est n récent n. (Synonymes de GIRARD).

Présent du verbe ressentir : je ressens, tu ressens, il ou elle ressent. Impératif : ressens. Il se ressent encore de sa chute; je ressens la perte que vous avez faite, comme si elle m'était personnelle.

REIN, zool. RHIN, géo.

« Rein, rognon, viscère dans l'animal dont le principal usage est de recevoir et de filtrer les sérosités du sang. (Dict. de l'Acad.)

» Reins, au pluriel, signifie les lombes, le bas de » l'épine du dos, et la région voisine ». (Ibid.)

Ce mot s'emploie au moral: cet homme a les reins forts, et peut soutenir cette entreprise.

Le Rhin est ce grand fleuve qui descend des HautesAlpes, coule avec fierté entre la France et l'Allemagne, et finit par se perdre obscurément dans les sables de la Hollande. Nos historiens et nos poètes ont également parlé du Rhin, Louis XIV le fit traverser à son armée, lę 12 juin 1672; et ce passage célèbre est le sujet de la quatrième épître de Boileau.

Au pied du Mont Adule, entre mille roseaux,

Le Rhin, tranquille et fier du progrès de ses eaux,
Appuyé d'une main sur son urne penchante,

Dormait au bruit flatteur de son onde naissante, etc.

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