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Le grammairien Beauzée veut qu'on dise: je pue, ta pues, il pue. Beauzée se trompe. A force de vouloir soumettre notre langue à l'analogie, il la défigure. L'analogie n'est rien pour les langues : l'usage est tout.

Si volet usus "

Quem penes, arbitrium est et jus norma loquendi.

HORAT.

Q.

QUELQUE, pron. et adv. QUEL QUE et QUELLE QUE, loc. comp.

QUAND

UAND est-ce que ce mot n'en forme qu'un ? Quand est-ce qu'il en forme deux? Cette question embarrasse quelquefois en écrivant.

En général, quelque exprime une quantité, ou réelle ou morale. Il me reste quelque argent, j'ai quelque crédit, je tiens de quelques bons militaires, etc.

Sous ce rapport, quelque est un pronom simple, masculin et féminin, qui se décline, et qui se joint à un adjectif ou à un substantif, à un singulier ou à un pluriel.

Il ne change pas de nature, quoique le substantif auquel il se joint soit suivi du que relatif, pourvu qu'il soit joint immédiatement à ce substantif : quelques richesses que vous ayez acquises; de quelques contrées que nous revenions; à quelques beautés que vous adressiez votre hommage: là il est pronom.

Mais si, au lieu d'un substantif, c'est un adjectif qui sépare quelque du que, auquel il correspond, alors quelque devient adverbe, et ne prend plus le s au pluriel: quelque grandes que soient vos possessions; quelque hardies que soient ses opinions.

Justes, ne craignez pas le vain pouvoir des hommes:
Quelque élevés qu'ils soient, ils sont ce que nous sommes,
ROUSSEAU.

A présent, quelles sont les occasions où quelque forme deux mots, dont le premier se décline? C'est lorsqu'il signifie tels que, de telle nature que. Quels que soient vos secrets, je dois les respecter. « Quelle que

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soit votre puissance, disait Racine à Louis XIV, elle "avait encore besoin du secours de votre bonté ». Quelles qu'aient été vos erreurs, votre repentir les efface.

Quelle que soit, seigneur, la chaîne déplorable
Où depuis si long-temps je languis arrêté,
Quel espoir ne doit point inspirer au coupable.
Votre immense bonté !

ROUSSEAU.

Quels que soient les humains, il faut vivre avec eux :
Un homme difficile est toujours malheureux.

GRESSET.

QUEUE, zoo. QUEUX, v. mot.

Cette partie qui termine l'épine du dos des animaux, comme une continuation des vertèbres, est leur queue. Elle est couverte de poil chez eux; ce sont des plumes chez les oiseaux.

Le renard, à qui la cicogne rend la pareille,

S'en retourne en son logis,

Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris,
Baissant la queue et portant bas l'oreille.

LA FONTAINE.

Queue se prend dans beaucoup d'autres acceptions! queue de robe; queue; pierre à aiguiser; queue d'affaire; queue d'armée; queue, mesure de vin. Il faut laisser tous ces détails aux dictiounaires de la langue : je ne dois remarquer ici que l'homonymie avec queux.

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Ce vieux mot signifiait autrefois cuisinier. Dans la maison du roi, il y avait un maître queux ou chef des cuisines. Les traiteurs de Paris se qualifiaient encore, il n'y a pas long-temps, maîtres queux.`

QUI, pron. QU'Y, loc. comp.

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Qui est pronom relatif et interrogatif; il est de tout genre et de tout nombre moi qui cours nous qui voyageons, elle qui vous doit tout, eux qui ont montré tant d'obéissance.

Il est indéclinable également, lorsqu'il est pronom interrogatif : qui te l'a dit?

Qui va là?

--Moi.

--Qui, moi?

(à part):

- Moi. Courage, Sosie.
MOLIÈRES

Qu'y est composé du pronom que et de l'adverbe ye là on ici. Qu'y vient-il faire? qu'y gagnera-t-il? je ne sais qu'y faire.

QUINAUD, adj. QUINAULT, n. p.

Un projet manqué, un refus humiliant, un mécompte inattendu, rendent un homme confus, honteux; le peuple dit qu'il est bien quinaud. Ce mot, qui n'est presque plus d'usage, fait au féminin quinaude.

La Fontaine, ayant à se plaindre de Lully, qui l'avait engagé à faire un opéra, et qui l'en avait mal récompensé, dit quelque part : le florentin m'enquinauda.

L'auteur d'Atys, de Roland', d'Armide, c'est-à-dire, des chefs-d'œuvres de notre scène lyrique, est le poète Quinault, mort à Paris, en 1688, à cinquante-quatre

ans.

R.

RAIE, s. f. RAIE, icht. RAIS, s. m. Des lignes prolongées sur un fond quelconque, y

forment des raies : cette raie n'est pas assez marquée. Les raies de la peau du zèbre sont alternativement jaunes et noires dans le mâle, alternativement noires et blanches dans la femelle.

Le verbe correspondant est rayer: et par une bizarrerie singulière, il exige toujours l'y, quoique le substantif ne prenne que l'i : je raye, tu rayes.

La raie est un poisson de mer, plat, large, cartilagineux, et qui ne saurait se manger, qu'après avoir été mortifié long-temps.

Les jantes d'une roue tiennent au moyeu par des rais. Ils sont les rayons du cercle formé par la roue.

Rais est un substantif masculin pluriel; il n'a pas de singulier.

Vaugelas, sur ce mot : « rais, pour rayons, ne se dit plus de ceux du soleil.... Mais il se dit encore de 29 ceux de la lune ».

29

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Vaugelas a tort. Thomas Corneille lui faisait remarquer, dans le temps, qu'on ne dirait point présen"tement: se promener aux rais de la lune; on dirait,

n à la clarté de la lune ».

RAIPONCE ou RÉPONCE, bot. RÉPONS, lit. RÉPONSE, s. f.

La raiponce est une plante qui croit le long des haies et des buissons. Sa racine ressemble à une petite rave. On la mange en salade.

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