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Maraud est un terme de mépris et d'injure. Cependant la plaisanterie et la familiarité lui ôtent ce qu'il peut avoir d'offensant.

Dans la plupart de nos comédies, les valets sont ainsi apostrophés par leurs maîtres: Tais-toi, maraud.

Le bon sens du maraud quelquefois m'épouvante.

PIRON.

L'Académie donne à ce mot un féminin, maraude. Malgré son autorité, ce féminin n'est point d'usage. Maraude ne signifie plus que ces excursions clandestines de soldats qui vont dérober aux paysans des choux, des œufs ou des poules. Aller à maraude.

Le poète Clément Marot, né en 1495, vécut sous François Ier. auquel il fut attaché en qualité de valetde-chambre. Ses vers, quoique remplis d'expressions et de tours qui ont vieilli, respirent encore un charme qu'on ne trouve pas toujours dans nos meilleures poésies modernes du même genre. Boileau a dit :

Imitons de Marot l'élégant badinage,

Et laissons le burlesque aux plaisans du Pont-Neuf.
Gentil Bernard dit aux belles :

Cédez toujours, mais jamais sans défense :
Retenez bien sur-tout cet heureux mot 9
Ce doux NENNI qui plaît tant à Marot.

MARC, s. m. MARC, n. p.

Ce qui reste des graines et des fruits dont le pressoir, le pilon ou le feu ont tiré le jus, prend le nom de marc. Voilă de mauvais café, il a été fait sur le marc de celui d'hier.

Marc était aussi la dénomination d'un poids qui pesait.

huit onces. Deux marcs faisaient la livre. Le c ne se fait pas sentir.

Marc, en appuyant sur le c, est le nom d'un dés quatre évangélistes. Venise l'avait choisi pour son patron; et comme l'énergie de son style lui avait fait donner le lion pour symbole, le lion était devenu les armoiries de Venise.

MARCHAND, s. m. MARCHANT, 2.

Nous donnons la qualité de marchand à celui dont la profession est de vendre : il y avait là plus de marchands que d'acheteurs.

Marchant par un t, est le participe du présent du verbe marcher. Le tableau de Saint-Pierre marchant sur les eaux.

Ce participe du présent amène une observation importante.

On dit : une femme usante et jouissante de ses droits, une couleur approchante du gris ou du violet. Est-ce que le participe du présent se décline?

Jamais. Ce sont là des adjectifs verbaux qu'il faut bien se garder de confondre avec le participe du présent. Comment les discerner?

Si le mot admet ou peut admettre avant lui, soit le verbe étre, soit les signes du comparatif plus, moins, mieux, il est adjectif. Exemple : cette lettre est consolante; cette femme est bien changeante; ses manières sont repoussantes; elle m'a 'a paru moins caressante; c'est bien la personne la plus aimante qu'on puissé voir.

Hors de-là, et sur-tout si le mot amène un régime, direct ou indirect, c'est le participe; et il ne se décline pas, Exemple je l'ai trouvée habillant ses enfans, bu

vant du lait, copiant de la musique, lisant Clarisse, la flotte revenant des Indes, Diane partant pour la chasse:

Le fils tout dégoûtant du meurtre de son père,

Et sa tête à la main demandant son salaire.

CORNEILLE, dans Cinna.

Les deux exemples par lesquels j'ai commencé cette petite discussion, forment, je crois, la seule exception à la règle générale.

MARCHÉ, s. m. MARCHÉ, p. du v.

Un contrat d'achat est un marché ; j'ai fait marché d'une assez belle ferme.

Le lieu où s'exposent et se vendent les comestibles les plus communs, herbes, oeufs, beurre, poisson, se nomme marché.

L'âne d'un jardinier se plaignait au destin
De ce qu'on le faisait lever avant l'aurore.
Les coqs, lui disait-il, ont beau chanter matin,
Je suis plus matineux encore:

Et pourquoi? pour porter des herbes au marché.

Les places marchandes, où se tiennent de grandes foires, sont qualifiées marchés. Leipsick et Francfort sont deux des principaux marchés de l'Europe.

Le participe du verbe marcher est marché : après qu'il eût marché six heures.

MARI, s. m. MARRI, adj.

Voici encore deux mots dont la prononciation contrarie la règle générale : quoique l'a de marri soit suivi de la consonne redoublée, il est long. Dans mari, il est bref. Epoux est du genre noble; la comédie, la conversation préfèrent mari.

Marri, afflige, fâché, serait déjà tombé en désuetude,

si le style familier ne le soutenait encore.

La dame de ces biens, quittant d'un œil marri
Sa fortune ainsi répandue

Va s'excuser à son mari,

En grand danger d'être battue.

Le récit en farce en fut fait;

On l'appela le pot-au-lait.

MARS, cal. et chi. MARS, myth.

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Mars, troisième mois du calendrier, est consacré au dieu des combats.

On nomme bière de mars celle qui se fait durant ce mois; et mars simplement, les graines que l'on sème à l'entrée du printemps,

Mars, en langage de chimie, désigne le fer; ce qu'on nomme safran de mars, est une préparation chimique dont le fer est la base.

Mars est aussi la quatrième planète de notre systême solaire.

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Le dieu de la guerre, le démon des batailles, porte le nom de Mars. On le représente sur un char traîné par des loups ou par des coqs. Le coq lui est consacré, soit à cause du caractère belliqueux de ce sultan des bassescours, soit parce que Mars métamorphosa en coq Electrion son favori, qui l'avait laissé surprendre chez Vénus par Vulcain.

Répétons ici l'impromptu de Mlle. Scuderi, à un courtisan qui s'étonnait de voir le Grand-Condé occupé dans ses jardins à cultiver des œillets.

En voyant ces oeillets qu'un illustre guerrier
Arrose d'une main qui gagna des batailles,
Souviens-toi qu'Apollon a bâti des murailles,
Et ne t'étonne pas que Mars soit jardinier,

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MATIN, zool. MATIN, s. m.

Un loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde!

Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau;
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,

Sire loup l'eût fait volontiers;
Mais il fallait livrer bataille,

Et le matin était de taille
A se défendre hardiment.

LA FONTAINE,

Le proverbe Qui a bon voisin, a bon matin, est interprêté diversement par plusieurs personnes. L'une veut que ce soit une bonne matinée; l'autre un bon mátin: comme qui dirait un bon chien de garde, un bon défenseur.

On peut lire dans nos poètes Bernis, Bernard, SaintLambert, les descriptions du matin; celle qu'en a faite J. J. Rousseau dans son Emile, offre un tableau aussi brillant que frais, d'un sujet presque épuisé.

Votre automne est un long printemps

Que l'on admire et qu'on envie.
Vous cueillez, à tous les instans
Les fleurs du matin de la vie ;
Et l'Amour amuse le Temps,
Pour qu'à jamais il vous oublie.

DORAT.

Dans mâtin, qu'on écrivait mastin autrefois, l'a est long; il est bref dans matin, première partie du jour.

MAUR, n. p. MAURE, géo. MORDS, v. MORS, s. m. MORT, s. f.

Une congrégation de Bénédictins portait le nom de

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