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ailleurs. Pour appliquer une prophétie à une personne ou à un fait, il ne suffit pas de montrer une analogie quelconque entre cette personne ou ce fait et quelqu'une des particularités de la prophétie; il faut faire cadrer la totalité de la prophétie avec la personne ou le fait; il faut montrer, comme nous faisons, que toutes les circonstances énoncées dans la prophétie conviennent à la personne ou au fait si quelques-uns des caractères, surtout si les caractères principaux, si presque tous les caractères ne sont pas applicables, l'application est évidemment fausse. Judas Machabée a purifié le temple profané par Antiochus, mais ne lui a pas donné une gloire plus grande que celle du temple de Salomon. Simon son frère a gouverné pendant la paix, mais il a cela de commun avec plusieurs de ceux qui avaient gouverné depuis le temps d'Artaxerxès jusqu'à celui d'Antiochus. Qu'on nous dise en quel sens on peut donner à Judas ou à Simon, les titres de désiré des nations, d'ange du Testament? comment on peut dire qu'ils sont venus dans leur temple? Quel est le précurseur qui a préparé les voies devant eux? Quel mouvement ils ont imprimé au ciel, à la terre, à toutes les nations?

VI. Ainsi, nous adressant d'abord aux Juifs, nous leur disons: d'après ces deux textes des livres saints dont vous reconnaissez l'autorité sacrée, le Messie attendu par vos pères a dû venir pendant la durée du second temple votre attente actuelle est donc une illusion. Ce Messie a dû réunir des caractères que nous voyons tous réalisés littéralement et pleinement dans la personne de Jésus-Christ, et qui ne l'ont été que dans lui; JésusChrist est donc votre Messie.

Nous retournant ensuite vers les incrédules, nous leur disons : les textes d'Aggée et de Malachie sont évidemment des prédictions; ce sont des prophéties divines, si d'une part, elles ont été exactement accomplies, et si de l'autre, leur accomplissement n'a pu être ni prévu par la perspicacité humaine, ni effectué par le hasard. Mais 1o comment prétendre qu'Aggée et Malachie pouvaient

prévoir, à la distance de tant de siècles, des événements qui étaient de leur temps, si éloignés de toute probabilité? 2o Il serait également ridicule de soutenir que c'est au hasard et en l'air, qu'ils ont fait leurs prédictions; et qu'ensuite un concours d'autres hasards a fait concourir avec les prédictions, non-seulement le fait principal, mais toutes les diverses circonstances prédites, et de la manière dont elles étaient prédites. 3° Nous voyons cependant l'accomplissement entier et littéral, jusque dans les plus petites particularités, de ces deux prédictions dans la personne de Jésus-Christ; donc il est incontestablement l'objet de prophéties divines; donc sa mission est divine; done sa religion est divine.

S V.

Conséquences et confirmation des paragraphes précédents.

I. Si nous avions une seule prophétie qui fixât l'époque de la venue du Messie à un temps passé depuis plusieurs siècles, nous aurions déjà une preuve très-forte contre les Juifs, et nous pourrions leur dire avec vérité : comment pouvez-vous persévérer encore dans votre attente du Messie? elle est fondée sur les prophéties qui l'annoncent, et voilà une prophétie qui vous montre qu'il a dù venir depuis longtemps. Ainsi, le motif même qui l'a fait attendre à vos pères, doit vous persuader qu'il est venu, et vous faire sentir l'illusion de votre attente actuelle. Mais, ce que nous leur disons est bien plus fort encore : ce n'est pas une seule prophétie, ce n'est pas une seule indication du temps où le Messie doit venir, que nous vous présentons; c'est une suite d'oracles sacrés, c'est une diversité d'indications faites en différents temps et de différentes manières, qui, par un merveilleux concert, tombent au même temps et désignent une seule et même époque; et cette époque est justement celle où Jésus-Christ est donné au monde. Le sceptre sort de Juda; les soixante-dix semaines expirent;

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la quatrième monarchie domine la terre; le temple de Zorobabel est renversé, précisément au même moment, et au moment de la venue de Jésus-Christ. Nous conclurons en leur disant si vous ne croyez pas à vos prophéties, comment pouvez-vous attendre le Messie? si vous y croyez, comment encore pouvez-vous l'attendre? Ce n'est pas tout. Outre cet étonnant concert entre les. diverses prédictions sur le temps où doit paraître ce grand personnage, les prophéties rapportées offrent un rapport plus admirable encore des divers caractères qu'elles lui donnent. C'est une multitude de qualités et de circonstances prédites à des temps si éloignés les uns des autres, qui toutes, sans exception, viennent exactement se réunir dans la personne de Jésus-Christ. Nous proposons, et aux Juifs, et aux incrédules, ce merveilleux concours de particularités annoncées de plusieurs manières différentes; et nous défions les uns et les autres d'expliquer comment il a pu être si positivement prévu et si littéralement effectué, sans la prescience et sans la puissance divines. Ce fut manifestement un dessein de la Providence divine qui, en montrant à divers prophètes, sous diverses formes, l'époque où devait arriver le Messie, leur révéla en même temps beaucoup de détails qui le concernaient, afin que le rapprochement de toutes ces prophéties, leur accord dans leur diversité, la réunion en un seul point de tant de traits de lumière partant de points si éloignés, éclairassent vivement tous les esprits, et fissent reconnaître avec certitude l'envoyé céleste.

II. Pourquoi donc, disent les incrédules, si des prophéties aussi claires annonçaient le Messie à une époque déterminée, le Messie, à cette époque, n'était-il pas universellement attendu par les Juifs? Nous avons, vers ce temps-là, deux écrivains juifs célèbres, qui n'auraient pas manqué de parler de cette attente des Juifs, si elle eût été réelle; ce sont Philon et Josephe.

III. L'assertion que l'on oppose à notre preuve, devient elle-même, par sa fausseté, une confirmation de

notre preuve. Ce qui achève de prouver la vérité et l'évidence des prophéties sur l'époque de la venue du Messie, c'est qu'au temps de Jésus-Christ, on était généralement persuadé parmi les Juifs que cette époque était très-prochaine, et que ce personnage si souvent promis, si longtemps attendu, si vivement désiré, était enfin prêt à paraître nous en avons des preuves convaincantes dans l'histoire évangélique, dans les écrits des Juifs, et dans ceux des païens.

Nous voyons dans l'Evangile, non-seulement le vieillard Siméon qui avait eu une révélation particulière, compter avec confiance qu'il verrait le Messie avant sa mort, mais d'autres encore être dans la même attente, puisque la prophétesse Anne, ayant eu le bonheur de voir l'enfant Jésus, parlait de lui à tous ceux qui attendaient la rédemption d'Israël (1). Hérode, troublé de l'arrivée des mages, demande où doit naître le Christ (2). D'après cette opinion de la prochaine venue du Messie, Philippe dit à Nathanael, qu'il a trouvé dans Jésus de Nazareth, celui qu'avaient prédit Moïse et les prophètes (3). Emerveillé des vertus de saint Jean-Baptiste, les Juifs envoient une députation pour lui demander s'il est le Christ (4). A quelque temps de là, ils font dans diverses circonstances, la même question à Jésus-Christ (5).

(1) Loquebatur de illo omnibus qui expectabant redemptionem Israel. Luc. 10; 38.

(2) Audiens autem Herodes rex, turbatus est, et omnis Jerosolyma cum illo: et congregans omnes principes' sacerdotum et scribas populi, suscitabatur ab eis ubi Christus nasceretur. Matth. 2 ; 3, 4.

(3) Invenit Philippus Nathanael, et dicit ei: Quem scripsit Moyses in lege et prophetæ, invenimus Jesum, filium Joseph a Nazareth. Joan. 1; 45.

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(4) Miserunt Judæi ab Jerosolymis sacerdotes et levitas ad eum ut interrogarent eum : Tu qui es? Et confessus est, et non negavit, et confessus est quia non sum ego Christus. Luc. 1; 19, 20.

(5) Convenerunt seniores plebis, et principes sacerdotum et scribæ, et duxerunt illam in concilium suum, dicentes : Si tu es Christus dic nobis. Inc. 22; 66.

La Samaritaine dit en propre terme que le Messie vient qui enseignera toutes choses (1). On était tellement persuadé, à cette époque, que cet envoyé céleste si désiré apparaîtrait bientôt, que l'on vit alors plusieurs imposteurs, profitant de cette opinion, essayer de se faire passer pour lui, se faire des partisans, et exciter des révoltes contre les Romains. Les actes des Apôtres et l'historien Josephe font spécialement mention de Judas le Gaulonise et de Theudas qui, sous ce titre imposant, avaient eu des sectateurs (2). On sait que ce fut en se donnant pour le Messie, que Barcochebas suscita la guerre qui fut si funeste à sa nation. Grotius cite un docteur hébreu, nommé Néhémiah, antérieur de cinquante ans à Jésus-Christ, qui disait que la venue du Messie ne pouvait pas être différée plus de cinquante années. Le rabbin Manasseh-Ben-Israël rapporte que, dans le temps de la guerre de Vespasien, plusieurs Juifs attendant alors l'événement prédit par leurs prophètes, se rendirent volontairement aux Romains; que d'autres, au contraire, dans la persuasion que le Messie viendrait

Circumdederunt ergo eum Judæi, et dicebant ei : Quousque animam nostram tollis? Si tu es Christus dic nobis palam. Joan. 10; 24.

(1) Scio quia Messias venit qui dicitur Christus. Cum ergo venerit ille, nobis annuntiabit omnia. Joan. 4; 25.

(2) V. Act. 5; 36, 37; et Josephe, Antiq. jud., liv. 18; Guerre des Juifs, liv. 2.

Rursus vero etiam hoc his quæ proposita sunt proximum addimus, videlicet eo quod tempus adventus Christi commoverat populum, quod quidem tempus jam aliquo modo instabat circa annos qui erant ab ortu Jesu, et paulo superius usque ad demonstrationem prædictionis. Quocirca scribis et legis peritis, ut probabile erat expectantibus eum qui sperabatur, quia tempus illius e divinis scripturis collegerant, tumultuatus est Theudas, non parva multitudine congregata, tanquam opinor Christus esset, et post illum Judas galilæus in diebus professionis. Consentaneum est ergo cum Christi adventus ferventius expectaretur divulgareturque, Judæos ab Hyerosolimis sacerdotes et levitas misisse ad Joannem per illud: Tu, qui es discere volentes num fateretur seipsum esse Christum. Origenes, in Joannem, tom. &;

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