Lamennais: sa vie intime à La Chênaie

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Bachelin-Deflorenne, 1864 - 103 oldal
 

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86. oldal - Munis de paniers, de légers filets, de pelles et de longs bâtons armés d'un crochet de fer, ils attendaient que la marée laissât à découvert la vaste grève et ses rochers, pour recueillir le riche butin préparé par la Providence, le lançon argenté qui glisse dans le sable humide, les crabes voraces, et les homards aux larges pinces, et la crevette, et la moule nacrée, et les coquillages de toute sorte. Vers le soir, à l'heure où le flux accourt comme un fleuve gonflé par les pluies,...
88. oldal - Du pied de ce géant partait un chêne qui, après s'être élevé de quelques pieds, se courbait, se tordait, puis s'étendait horizontalement, puis se relevait encore et se tordait de nouveau ; et enfin on l'apercevait allongeant sa tête maigre et dépouillée sous les branches -vigoureuses du hêtre, pour chercher un peu d'air et un peu de lumière.
61. oldal - C'était acquérir que cela ; et moi je dis : « Je vieillis en m'appauvrissant toujours. » Quand on jettera dans la terre ma vieille carcasse , ce qui ne tardera guère , elle y tombera nue, à moins que quelqu'un ne me fasse l'aumône d'un linceul.
47. oldal - Impossible d'imaginer, à moins de l'avoir entendu, le charme de ces causeries où il se laisse aller à tout l'entraînement de son imagination : philosophie, politique, voyages, anecdotes, historiettes, plaisanteries, malices, tout cela sort de sa bouche sous les formes les plus originales, les plus vives, les plus saillantes, les plus incisives, avec les rapprochements les plus neufs, les plus profonds, quelquefois avec des paraboles admirables de sens et de poésie, car il est grandement poète.
47. oldal - C'est l'heure de la causerie. Alors, si vous entriez dans le salon, vous verriez là-bas , dans un coin , une petite tête, rien que la tête, le reste du corps étant absorbé par le sopha, avec des yeux luisants comme des escarboucles, et pivotant sans cesse sur son cou; vous entendriez une voix tantôt grave, tantôt moqueuse, et parfois de longs éclats de rire aigus : c'est notre homme.
43. oldal - ... mois. Je ne vois qui que ce soit. La promenade, la lecture, le travail remplissent mes heures solitaires, et si quelquefois , souvent même, la tristesse les obscurcit, l'ennui du moins ne les appesantit jamais. Cette sorte d'existence monotone n'est pas sans douceur et sans attrait : on y sent comme quelque chose du tombeau; et puis, les grandes iniquités, les grandes turpitudes et les grandes lâchetés tourmentent moins, à distance ; on respire...
98. oldal - ... jolie; je ne l'ai point vue. Ma chambre est pour moi le monde , et encore me semble-t-il bien grand. Ne vous imaginez cependant pas que je sois fort occupé; au contraire, je ne fais rien. Soit les nerfs, soit autre chose, je suis faible, je souffre, et ne saurais travailler. Constant dans mes goûts, ma distraction est de semer et de planter des arbres. D'autres en jouiront ; mais , au bout du compte, ce m'est déjà quelque plaisir que de les voir chaque année croître un 'peu et venir à...
57. oldal - ... sortir de ma solitude, et cela n'est guère prévoyable. Je n'ai pas renoncé, cependant, à quelques voyages à Paris, où j'ai un très-petit nombre d'amis véritables, que je serais fâché de ne pas revoir de temps en temps. Ici je mène la vie des champs : je plante et j'abats ; je fais des allées, des terrasses ; je bâtis même, non un château, mais une portion de basse-cour ; tout cela m'occupe ; je passe mon temps à diriger les ouvriers, et, depuis six mois, c'a été presque mon...
84. oldal - ... l'oreille au doux chant de la grive, au bruit du torrent qui rouloit et se brisoit sur les cailloux au fond du ravin! Comme ces souvenirs se pressent en moi! Je vois les nuages légers fuir sur les flancs des monts, se plier et replier en mille formes bizarres, puis monter vers leur crête et l'entourer d'un noir diadème. Qu'est-ce là-haut que ce point perceptible...
48. oldal - ... hommes. Son aspect, sa figure, n'avaient en réalité rien d'imposant. Il était de petite taille, chétif, sans fierté d'attitude, sans autorité dans le regard, sans aucune grâce extérieure. C'était donc dépourvue de tout aide que sa langue, organe puissant, émettait une merveilleuse succession de pensées à la fois claires, profondes et fortes.

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