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conversez. O Dieu, quelle différence de cette véritable dévotion qu'elles vous enseignent en toute humilité et simplicité, avec le faste et l'orgueil et la piété contrefaite de l'hérésie ! Persévérez, mes très-chères sœurs n'écoutez ni les larmes ni les reproches de vos parens. Dieu vous fasse la grace d'expérimenter combien sa sainte maison est plus douce que la maison paternelle ! Voyez ces redoutables autels : les sacremens que nous y distribuons, ce ne sont pas des ombres ni des figures : nous ne sommes plus sous la loi judaïque; c'est la réalité, c'est la vérité, c'est la propre chair de Jésus autrefois pour nous déchirée; c'est son sang vivifiant épanché pour l'amour de nous. Jouissez des délices de cette chair de laquelle l'hérésie s'est privée pour se repaître de la vanité d'une cène imaginaire, etc.

FRAGMENT

POUR

LE SERMON PRÉCÉDENT (a).

Je dis donc avant toutes choses que la loi n'a que des ombres et des figures, selon ce que dit l'apôtre saint Paul : «Toutes choses leur arrivoient en figure 1. » Pour éclaircir cette vérité par la doctrine du saint Apôtre, posons premièrement ce principe : Tout ce qui agit par intelligence, se propose nécessairement une fin à laquelle elle rapporte ses actions; et d'autant plus que la cause est parfaite, d'autant plus ce rapport est exact. Et la raison en est évidente; car si la cause est plus excellente, il s'ensuit que l'opération est mieux ordonnée. Or il est certain que l'ordre consiste dans l'accord de la fin avec les moyens; et c'est de ce concert que résulte cette justesse qu'on appelle l'ordre. Cette vérité étant supposée, passons outre maintenant et disons: La loi est une œuvre d'intelligence et d'une intelligence infinie, parce que c'est une 1 I Cor., X, 11.

(a) Se rapportant au premier point.

œuvre de l'Esprit de Dieu. Par conséquent elle a une fin à laquelle elle est destinée; et quand nous connoîtrons cette fin, il ne faudra nullement douter que toutes les parties de la loi n'y soient rapportées. Or l'apôtre saint Paul nous assure que « Jésus-Christ est la fin de la loi : » Finis legis Christus1. C'est pourquoi et les patriarches et les prophètes soupiroient perpétuellement après sa venue, parce qu'il étoit la fin de la loi et le sujet principal de ses prophéties. D'où il s'ensuit manifestement que toutes les cérémonies de la loi, toutes ses solennités, tous ses sacrifices regardoient uniquement le Sauveur, et qu'il n'y a page dans les Ecritures en laquelle nous ne le vissions, si nous avions les yeux assez épurés.

Et certes, puisqu'il plaisoit à notre grand Dieu de se revêtir d'une chair humaine, il étoit convenable, mes sœurs, que de même que ce mystère étant accompli, nous en célébrons la grandeur par de pieuses actions de graces, aussi ceux qui en ont précédé l'accomplissement, vécussent dans l'attente de ce bonheur qui devoit arriver à notre nature. Il est vrai que le Verbe éternel, en se faisant homme, est né dans un temps limité; car c'est une suite de la condition humaine. L'éternité s'est alliée avec le temps, afin que ceux qui sont sujets au temps pussent aspirer à l'éternité. Mais encore que la venue du Sauveur fùt arrêtée à un temps certain par les ordres de la Providence divine, toutefois il faut avouer que le mystère du Verbe fait chair devoit remplir et honorer tous les temps. C'est pourquoi il étoit à propos qu'où il n'étoit pas par la vérité de sa présence, il y fût du moins d'une autre manière, par des figures très-excellentes. Et de là vient que la loi de Moïse est pleine de merveilleuses figures qui nous représentent le Sauveur Jésus.

En effet je vous demande, mes très-chères sœurs, d'où vient tant de sang répandu dans les cérémonies anciennes, sinon pour représenter le sang de Jésus ? Pourquoi est-ce que par le sang de l'Agneau le peuple est délivré du glaive vengeur qui désola les maisons des Egyptiens? pourquoi est-ce que l'alliance est signée et ratifiée par le sang? pourquoi n'y a-t-il point d'entrée dans le sanctuaire, si le pontife n'a les mains teintes du sang des victimes?

1 Rom., X, 4.

pourquoi les crimes sont-ils expiés, les pontifes et leurs vêtemens consacrés par le sang versé dans le sacrifice? Le sang des animaux égorgés étoit-il suffisant pour apaiser Dieu? étoit-il capable de purifier l'homme? Si ce n'est pour nous faire entendre qu'il n'y a ni délivrance, ni consécration, ni alliance, ni expiation, ni salut que par le sang de l'Agneau sans tache, « qui a été tué, dit saint Jean', dès l'origine du monde : » tué, dis-je, dès l'origine du monde, parce que dès l'origine du monde sa mort a été figurée par une multitude infinie de sacrifices sanglans. C'est ce qui fait dire à Tertullien: 0 Christum in novis veterem 2 ! « O que JésusChrist est ancien dans la nouveauté de son Evangile! » Ce que nous honorons est nouveau, parce que Jésus-Christ l'a mis dans un nouveau jour (a); ce que nous honorons est ancien, parce que la figure s'en trouve dès les premiers temps. La loi est un Evangile caché, et l'Evangile est une loi expliquée.

Et c'est ce qu'exprime l'apôtre saint Paul en ces excellentes paroles : « La loi a l'ombre des choses futures, et non point la vive image 3. » Que veut dire ce grand Apôtre, que la loi a l'ombre, et non point la vive image des choses? La comparaison est prise de la peinture. Le peintre dessine le portrait du roi. Vous en voyez déjà quelque ressemblance dans les premiers crayons du tableau : ce sont ses traits, c'est sa taille, c'est son air, c'est l'image du prince que vous y voyez; mais quand l'ouvrage sera accompli, c'est alors que le roi paroîtra avec sa majesté naturelle. Ainsi la loi avoit Jésus-Christ dans des ombres et dans des figures, et comme dans un crayon imparfait; mais elle n'avoit pas l'image finie. Et de même que la peinture achevée efface les linéamens imparfaits, ainsi la beauté parfaite de l'Evangile efface l'imperfection de la loi par des couleurs plus vives et plus éclatantes. C'est pourquoi Jésus-Christ change l'eau en vin, c'est-à-dire la loi de Moïse en son Evangile.

1 Apoc., XIII, 8. 2 Lib. IV Advers. Marcion., n. 21. - 3 Hebr., X, 1. (a) Var. Dans un plus grand jour.

ABRÉGÉ D'UN SERMON

POUR

LE III DIMANCHE APRÈS L'EPIPHANIE.

Evangile du Lépreux et du Centenier. Matth., VIII, 1; Marc., I, 40; Luc., V, 12.

Deux sacremens. Dans la guérison du lépreux, l'expiation du péché par la pénitence. Dans le Centenier, la préparation à l'eucharistie.

Jésus en descendant de la montagne où il vient de publier (a) tous les préceptes de la loi évangélique, nous apprend la rémission des péchés. Après le précepte, la prévarication; et par grace, la rémission. Il ne souvient de songer aux bonnes œuvres qui sont à faire, aux péchés qui sont à expier. Sub quotidianâ peccatorum remissione vivamus 1. Dénombrement des péchés. Toute notre vie, inutilité; non-seulement paroles oiseuses, mais tout oiseux: nous sommes l'oisiveté même. Je confesse vos péchés et les miens, ceux que la plupart du monde ne confesse pas. Venez donc à Jésus Si vis, potes me mundare. Volo, mundare 2. Quand le prêtre parle, Jésus parle; c'est lui qui dit : « Je le veux, soyez guéris » Volo, mundare.

Il lui défend de parler, il l'envoie aux prêtres, in testimonium illis. Ce n'est pas qu'il veuille que le peuple ignore ses merveilles et sa mission; il veut qu'il les apprenne par la voie ordinaire établie de Dieu.

La cure du lépreux. La lèpre est une impureté ; signifie le péché : Immunditiæ condemnabitur *. On ne traite pas de même tous les lépreux. La lèpre nouvelle et la lèpre invétérée. Les pécheurs ne doivent pas s'étonner, si... diversement. Médecins qui ne discernent pas. Il faut savoir discerner entre la lèpre et la lèpre. 1 S. August., Serm. LVIII, n. 6.- 2 Matth., VIII, 2 et 3.- 3 Ibid., 4.- Levit., XIII, 8.

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Les clefs pour fermer et pour ouvrir. La communion avec discrétion: Et dixit Atersutha eis, ut non comederent de Sancto sanctorum, donec surgeret sacerdos doctus atque perfectus'. - Secunda præcepta æger accepit.

Celui qui a été une fois purifié, s'il devient lépreux, est condamné comme immonde : Quicumque maculatus fuerit leprâ, et separatus est ad arbitrium sacerdotis, habebit vestimenta dissuta, caput nudum, os veste contectum, contaminatum ac sordidum se clamabit: solus habitabit extra castra *. Le pécheur doit être séparé de peur de la contagion : c'est pourquoi la victime pour le péché, extra castra ; et Notre-Seigneur, extra portam : excommunication que Jésus-Christ a soufferte.

Offeres munus quod præcepit Moyses: deux passereaux. On en immole l'un; on délivre l'autre, on le lâche en liberté après avoir été trempé au sang de l'autre. Jésus-Christ immolé. Toute la nature vivante. Elle est délivrée, mais il faut qu'elle soit trempée au sang de Jésus-Christ par la mortification. La vie délicieuse ne souffre pas qu'on soit trempé dans ce sang: Virens mortua est o.

:

Le lépreux étoit obligé de couper tous les poils, ses cheveux, sa barbe, ses sourcils. La lèpre s'attachoit principalement aux cheveux et aux poils, un superflu. Vir de cujus capite capilli fluunt, calvus et mundus est 10: c'étoit une marque. Le superflu retranché; c'est là que les péchés s'attachent. Ne demandez pas ce qu'il faut retrancher retranchez quelque chose, la lumière vous viendra pour retrancher toujours davantage. Retranchez par l'aumône; retranchez tous les jours quelque chose à la vanité. On objecte toujours la bienséance: il faut couper même les sourcils et la barbe. Il n'importe pas, quand le visage sera un peu défiguré. Personne plus obligé aux aumônes que les lépreux purifiés, les pécheurs guéris.

Deux raisons pourquoi l'aumône ôte les péchés : 1o Le péché naturellement demande d'être puni par la privation de tout bien. Qui est ingrat et rebelle envers Dieu, mérite la soustraction de 2 Serm. LXXXVIII, n. 7; Serm. CCLXXVII, n. 2. - 3 Levit., Ibid., 44, 45, 46. 5 Ibid., IV, 21.6 Hebr., XIII, 8 Levit., XIV, 4, 5, 6, 7. — 91 Timoth., V, 6.

1 Esdr., 11, 63. XIII, 6, 7, 8.

Matth., VIII, 4.

XIII, 40.

12.

10 Levit.,

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