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sait, n'eut aucune suite, les prix décennaux n'ayant pas été distribués; mais elle servit du moins à mettre en évidence la haute estime dont jouissoit l'Histoire de Fénelon, même dans l'esprit de ceux qui en signaloient avec plus de sévérité quelques défauts réels ou apparents (1). Le rare mérite de cet ouvrage est également établi par l'accueil

(1) C'est ici le lieu d'indiquer les deux Lettres anonymes, publiées en 1809 et 1810, contre l'Histoire de Fénelon, par le P. Tabaraud, ancien Oratorien. La première de ces Lettres, relative à l'affaire du quiétisme, renfermoit une foule de chicanes et d'observations minutieuses, puisées pour la plupart dans la Relation du quiétisme de l'abbé Phélippeaux. La seconde, relative au jansénisme, étoit une espèce de plaidoyer général en faveur de la secte, et reproduisoit, pour le fond, tous les arguments et les subtilités des anciens partisans de l'évêque d'Ypres. Ces deux lettres, aussi répréhensibles pour le fond, que peu mesurées pour la forme, firent peu de sensation dans le public. Le cardinal de Bausset n'y opposa aucune réponse, et n'en fit même pas mention, dans les éditions postérieures de son Histoire; toutefois il en profita, pour corriger quelques erreurs de détail. La première lettre seule fut annoncée dans les Mélanges de Philos. de Morale et de Littér. (T. VIII, p. 1, etc.) Les deux lettres ensemble furent depuis reproduites par l'auteur, sous une forme différente, et avec quelques additions, dans l'ouvrage intitulé: Supplément aux Hist. de Bossuet et de Fénelon; Paris, 1822, in-8°. Voyez dans les tomes LXXII et LXXIII de L'Ami de la Relig. (no 1974 et 1985) la Notice sur M. Tabaraud.

qui lui fut fait dans les pays étrangers, comme en France; il fut traduit, en peu de temps, dans les principales langues de l'Europe; et plusieurs Journaux des plus accrédités, s'empressèrent d'annoncer ces différentes traductions (1).

Ce concert unanime de louanges n'éblouit jamais le cardinal de Bausset, et ne l'empêcha pas de reconnoître les défauts qu'une critique sévère pouvoit reprendre dans son ouvrage, aussi bien que les améliorations dont il étoit susceptible. A l'exemple des écrivains supérieurs, il accueilloit volontiers les observations, les examinoit avec impartialité, et ne faisoit aucune difficulté d'en profiter pour modifier ses idées, et corriger son tra

(1) Nous avons sous les yeux le Prospectus d'une traduction italienne de l'Hist. de Fénelon, qui parut à Florence en 1813. Ce Prospectus renferme un extrait des Rapports et discussions de l'Institut, sur l'Hist. de Fénelon, à l'occasion des prix décennaux. Le même Prospectus suppose que l'ouvrage étoit déjà traduit en anglois et en allemand. La traduction allemande avoit pour auteur M. Féder, bibliothécaire de l'université de Wurtzbourg.

Parmi les Journaux étrangers qui rendirent compte de l'Histoire de Fénelon, nous remarquerons en particulier le Journal anglois, intitulé: The monthly Review, or Litterary Journal. (Années 1808 et 1809; t. LVII et LVIII.) Le rédacteur y donne l'analyse détaillée de l'ouvrage, accompagnée de grands éloges.

vail. Cette rare modestie tournoit à la perfection de son ouvrage, comme on peut s'en convaincre en comparant la première édition de cette Histoire avec celles que l'auteur donna successivement en 1809 (3 vol. in-8°), et 1817 (4 vol. in-8°); chacune de ces éditions étoit remarquable par des ad ditions et des corrections plus ou moins importantes, qui rendoient l'ouvrage de plus en plus digne des suffrages du public (1).

Malgré ces améliorations successives, le cardidal de Bausset regrettoit, dans les derniers temps de sa vie, que son âge et ses infirmités ne lui permissent pas de faire une révision plus complète de son ouvrage. Les nouveaux documents qui lui étoient survenus, et surtout la publication des OEuvres de Fénelon, qui suivit de près la troisième édition de son Histoire, faisoient sentir à l'auteur la nécessité de la revoir, et de la compléter sur plusieurs points. Nous avons pu nous convaincre par nous-mêmes de cette disposition du cardinal de Bausset, dans les rapports assez fréquents que nous eûmes avec lui, depuis la troisième édition

(1) Les principales améliorations de l'édition de 1809 sont indiquées dans les Mélanges de Philosophie (année 1809; t. VI, p. 241, etc.); et celles de l'édition de 1817, dans L'Ami de la Relig. (année 1817; t. XIV, p. 353, etc.)

de son Histoire, à l'occasion des travaux nécessaires pour préparer l'édition complète des OEuvres de Fénelon. Le vif intérêt qu'il prenoit à cette publication, le juste empressement avec lequel nous réclamions ses conseils sur toutes les parties de notre travail, lui donnèrent souvent occasion de nous manifester ses idées, relativement aux améliorations dont l'Histoire de Fénelon lui paroissoit susceptible. Telle est la véritable origine du travail que nous avons entrepris sur cet important ouvrage; c'est d'après les inspirations mêmes du cardinal de Bausset, et en quelque sorte sous sa direction, que nous avons revu et complété cette Histoire. Nous n'y avons rien changé, que d'après ses intentions bien connues, ou d'après des monuments authentiques, qui ont échappé à ses recherches, et d'après lesquels il n'eût fait aucune difficulté de corriger son travail. Cette considération excusera, sans doute, aux yeux du public, l'entreprise d'ailleurs un peu hardie, de modifier un ouvrage si parfait, et placé depuis longtemps à un si haut rang, dans l'opinion universelle. L'indication détaillée des additions et corrections que nous y avons faites, et des motifs qui nous y ont déterminé, complétera, s'il est nécessaire, la justification de notre dessein.

1o Les nombreuses citations, qui répandent tant de charme et d'intérêt sur l'Histoire de Fénelon, ont été un des premiers objets de notre attention. La plupart de ces citations étoient assez difficiles à vérifier, parce qu'elles avoient été faites d'après des manuscrits disposés dans un ordre très-différent de celui qu'on leur a donné dans les collections imprimées. Souvent l'auteur se bornoit à indiquer en note les Manuscrits de Fénelon, ou d'autres auteurs, sans dire le titre des ouvrages, ni la date des lettres. Quelquefois même il citoit en guillemets la substance des textes, et non leurs propres expressions (1). D'autres fois il indiquoit, sous le titre général de Manuscrits, des passages qu'il croyoit inédits, mais qui étoient déjà publiés dans différentes collections. Nous avons soigneusement vérifié toutes les citations, autant qu'il nous a été possible, principalement celles des ouvrages de Fénelon; et nous avons indiqué en note les recueils imprimés où elles se trouvent (2).

(1) Hist. de Fénelon; 3° édit. t. I, p. 179, 257, etc.; t. II, p. 12; t. III, p. 88, 216, 315, 320, 313; et alibi passim.

(2) Nous citerous constamment les OEuvres et la Correspondance de Fénelon, d'après l'édition in-8° commencée à Versailles en 1820 (chez Lebel), et terminée à Paris

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