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et son extérieur même, de sorte qu'il n'y ait rien en lui qui ne réponde à l'honneur qu'il a d'être petit-fils du plus grand, du plus invincible et du plus chrétien monarque du monde ; que vous avertirez Sa Majesté de tout ce dont vous saurez qu'elle doive être informée; que vous ne prendrez pension d'autre prince que de Sa Majesté ; et généralement, que vous ferez, en cette charge, tout ce qu'un bon et fidèle serviteur et sujet est obligé de faire; ainsi vous le jurez et promettez.

Acte de serment de ladite charge de Gouverneur, prêté par M. le duc de Beauvilliers.

Aujourd'hui 29 août 1689, le Roi étant à Versailles, le sieur duc de Beauvilliers, dénommé en ces présentes, a fait et prêté, entre les mains de Sa Majesté, le serment qu'il étoit tenu de faire, à cause de la charge de Gouverneur de monseigneur le duc de Bourgogne, dont il a été pourvu. Moi, conseiller de Sa Majesté en tous ses conseils, secrétaire d'État et de ses commandements et finances, présent.

Serment de la charge de Précepteur de Monseigneur le duc de Bourgogne.

Vous jurez et promettez à Dieu, de bien et fidèlement servir le Roi, en la charge de Précepteur de monseigneur le duc de Bourgogne, de laquelle Sa Majesté vous a honoré; que vous vous emploierez de tout votre pouvoir, à l'élever en l'amour et en la crainte de Dieu, à régler ses mœurs selon les maximes chrétiennes, et à former son esprit, par la connoissance que vous lui donnerez des lettres et des sciences propres à un trèsgrand prince; que vous ne prendrez pension ni bienfait d'autre prince que de Sa Majesté; que vous l'avertirez soigneusement de tout ce que vous saurez importer à son service, et à la personne de mondit seigneur le duc de Bourgogne ; et généralement, que vous ferez, dans le devoir de cette charge, tout ce qu'un bon et fidèle sujet et serviteur est obligé de faire; ainsi vous le jurez et promettez.

Acte de serment de ladite charge de Précepteur.

Aujourd'hui 29 août 1689, le Roi étant à Versailles, le sieur abbé de Fénelon, dénommé en ces présentes, a fait et prêté,

entre les mains de Sa Majesté, le serment qu'il étoit tenu de faire, à cause de la charge de Précepteur de monseigneur le duc de Bourgogne, dont il a été pourvu. Moi, conseiller de Sa Majesté en tous ses conseils, secrétaire d'État et de ses commandements et finances, présent.

Provisions de Sous-précepteur de Monseigneur le duc de Bourgogne,
pour le sieur Fleury.

A Versailles, le 11 septembre 1689.

Louis, etc. A tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Étant nécessaire pour le soulagement du sieur abbé de La Mothe-Fénelon, Précepteur de notre très-cher et très-amé petitfils, le duc de Bourgogne, d'établir près de lui une personne de probité et de mérite, capable d'inspirer à notredit fils les sentiments de religion et des autres vertus, en lui enseignant les sciences; nous avons fait choix, pour cette fonction, de notre cher et bien amé Claude Fleury, prêtre, abbé de Locdieu, pour la connoissance particulière que nous avons de sa vertu et capacité, dont il a donné des marques, en la place de Précepteur de nos cousins, les princes de Conti, et de feu notre fils naturel, le comte de Vermandois.

A ces causes, et autres à ce nous mouvant, nous avons ledit sieur Fleury commis, ordonné et établi, commettons, ordonnons et établissons par ces présentes, signées de notre main, en la charge de Sous-précepteur de notredit fils, le duc de Bourgogne, pour, en ladite qualité, vaquer à son instruction, toutes les fois que besoin sera, et jouir de ladite charge, aux honneurs, autorité, prérogatives, prééminences et appointements qui lui seront ordonnés par nos états; et ce, tant qu'il nous plaira. Si donnons en mandement à notre très-cher et bien amé cousin, le duc de Beauvilliers, Gouverneur de notredit fils, que dudit sieur Fleury pris et reçu le serment en tel cas requis et accoutumé, il le mette et institue, de par nous, en possession et jouissance de ladite charge; et d'icelle, ensemble du contenu cidessus, le fasse jouir et user pleinement et paisiblement, et à lui obéir et entendre de tous ceux et ainsi qu'il appartiendra, ès choses concernant ladite charge. Mandons en outre aux gardes

de notre trésor royal, trésoriers de notre maison, et autres qu'il appartiendra, que lesdits appointements ils aient à payer audit sieur Fleury à l'avenir, par chacun an, aux termes et en la manière accoutumée, suivant nos états, rapportant lesquels et copie des présentes dûment collationnée, pour une fois seulement, avec quittance sur ce suffisante. Nous voulons lesdits appointements être passés et alloués en la dépense des comptes de ceux qui en auront fait le payement, par nos amés et féaux, les gens de nos comptes à Paris, auxquels mandons ainsi le faire sans difficulté. Car, etc. En témoin, etc. Donné, etc.

Provisions de Sous-gouverneur de Monseigneur le duc de Bourgogne,
pour le sieur marquis de Denonville.

A Versailles, le 20 septembre 1689.

Louis, etc. A tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Étant nécessaire de commettre quelque personne de mérite, pour, en qualité de Sous-gouverneur, soulager notre cousin, le duc de Beauvilliers, que nous avons établi Gouverneur de la personne de notre très-cher et très-amé petit-fils, le duc de Bourgogne; nous avons cru ne pouvoir faire un meilleur choix, que de notre cher et bien amé Jacques-René de Brisay, marquis de Denonville, gouverneur et notre lieutenant général en la Nouvelle-France, lequel nous a rendu ses services dans nos armées depuis trente-trois ans, dans plusieurs emplois, particulièrement en qualité de colonel du régiment des dragons de la Reine, de brigadier de nos armées, et en la Nouvelle-France où il est actuellement, dans lesquels emplois il a donné des marques de sa valeur, bonne conduite, fidélité et affection à notre service; et nous espérons qu'il s'acquittera de cet emploi avec succès, pour le bien et avantage de notredit fils, et au soulagement de notredit cousin, le duc de Beauvilliers.

A ces causes, et autres à ce nous mouvant, nous avons ledit sieur marquis de Denonville commis, ordonné et député, commettons, ordonnons et députons, par ces présentes signées de notre main, pour se tenir assidûment près la personne de notredit fils, le duc de Bourgogne, seconder les bonnes intentions de notredit cousin, le duc de Beauvilliers, unir ses volontés aux

siennes, et vaquer sous ses ordres au soin de l'instruction et nourriture de notredit fils, avec les mêmes pouvoirs et autorité, en son absence, qu'il pourroit faire en personne; aux honneurs, prérogatives, prééminences, appartenant à cette charge, et aux gages et appointements qui lui seront par nous ordonnés, suivant les états que nous en ferons expédier; et ce, tant qu'il nous plaira. Si donnons en mandement à notredit cousin, le duc de Beauvilliers, qu'après qu'il lui sera apparu des bonnes vie, mœurs, religion catholique, apostolique et romaine dudit sieur marquis de Denonville, et qu'il aura pris et reçu de lui le serment en tel cas requis et accoutumé, il le mette et institue en possession de ladite charge; et d'icelle, ensemble des honneurs, autorités, prérogatives, prééminences et autres avantages susdits, le fasse jouir et user pleinement et paisiblement, et à lui obéir et entendre de tous ceux et ainsi qu'il appartiendra, ès choses concernant ladite charge. Mandons en outre aux gardes de notre trésor royal, trésoriers de notre maison, et autres qu'il appartiendra, que lesdits gages et appointements ils aient à payer audit sieur de Denonville, à l'avenir, par chacun an, aux termes et en la manière accoutumée, suivant nos états, et rapportant copie des présentes dûment collationnée, pour une fois seulement, avec quittances sur ce suffisantes. Lesdits gages et appointements seront passés et alloués en la dépense des comptes de ceux qui en auront fait le payement, par nos amés et féaux, les gens de nos comptes à Paris, auxquels mandons ainsi le faire sans difficulté; car tel est notre plaisir. En témoin, etc. Donné à Versailles le 20 septembre, l'an de grâce 1689, et de notre règne le 47o.

Nota. On trouve dans les volumes suivants du même recueil, sous la date du 25 août 1690, les provisions du Gouverneur, du Sous-gouverneur et des autres instituteurs du duc d'Anjou; et sous la date du 24 août 1693, des provisions semblables, pour les instituteurs du duc de Berry. Nous croyons inutile de rapporter ici ces différentes pièces; nous donnerons seulement la liste des divers officiers qu'elles établissoient auprès de chacun des deux princes.

Le duc de Beauvilliers, en qualité de Gouverneur du duc d'Anjou, eut auprès de lui MM. de Denonville et de Saumery, comme

Sous-gouverneurs; l'abbé de Fénelon, comme Précepteur; l'abbé Fleury, comme Sous-précepteur; l'abbé de Langeron, comme Lecteur; et le sieur Candean, comme Gentilhomme de la manche.

Le même duc de Beauvilliers, en qualité de Gouverneur du duc de Berry, eut auprès de lui, MM. de Denonville, de Saumery et de Razilly, comme Sous-gouverneurs; l'abbé de Fénelon, comme Précepteur ; l'abbé Fleury et l'abbé de Beaumont, comme Sous-précepteurs; l'abbé de Langeron et le sieur de Catelan, comme Lecteurs; enfin le sieur de Sotezel, comme Gentilhomme de la manche.

N° VII. PAGE 165.

Sur un portrait de Fénelon, attribué au chancelier d'Aguesseau.

On trouve dans le Conservateur, publié en 1800 (t. II, p. 379), un Portrait de Fénelon, par d'Aguesseau. On le donne comme inédit; mais il étoit imprimé, dès 1789, dans le tome XIII des OEuvres du chancelier d'Aguesseau, p. 167.

Il convient, pour l'honneur du chancelier d'Aguesseau, comme pour celui de Fénelon, de rectifier une faute essentielle de l'éditeur du Conservateur. Cet éditeur a inséré, dans le portrait que le chancelier d'Aguesseau a laissé de Fénelon dans ses Mémoires, ce passage remarquable: « L'abbé de Fénelon, depuis archevêque de Cambrai, étoit de ces hommes singuliers, qui se font admi<< rer plutôt qu'estimer, qu'on désespère d'imiter, et auxquels on << seroit peut-être encore plus fàché de ressembler, Jamais homme << n'a mieux su réunir en lui des qualités contraires, et incompatibles dans tout autre : simple et délié, ouvert et profond, modeste et ambitieux, sensible et indifférent; capable de tout « désirer, capable de tout mépriser; toujours agité, toujours tranquille; ne se mêlant de rien, entrant dans tout; sulpicien, « missionnaire même, et courtisan; propre à jouer les rôles éclatants, propre à vivre dans l'obscurité; suffisant à tout, et se « suffisant encore plus à lui-même; génie versatile, qui savoit

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